dimanche 23 juin 2013

A propos de Saturne et du stoïcisme

Le chemin qui nous mène des références externes que nous avons étant jeunes : nos parents, la société, à notre propre référence interne et à notre éthique personnelle est représenté en astrologie par Saturne avec les différentes étapes de l'évolution de la personnalité.
Au bout de ce chemin qui nous permet de trouver notre verticalité, nous pouvons parvenir à la sagesse, autrement dit être centré sur le Soi.
Sylvie Lafuente Sampietro citait Marc-Aurèle, empereur romain philosophe, au cours de sa conférence sur Saturne et en effet, les Stoïciens ont bien défini ce que pouvait être cet homme de sagesse. J'ai rassemblé quelques citations permettant de s'en faire une idée.




Marc-Aurèle nous parle tout d'abord de notre rapport à l'exigence  :

"L'homme ordinaire est exigeant avec les autres,
 L'homme exceptionnel est exigeant avec lui-même." Marc-Aurèle

La sagesse est aussi de reconnaître sur quoi nous pouvons agir :

"Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé
et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre." Marc-Aurèle




Il suffira alors de nous réfugier en nous pour trouver la paix : 

"On se cherche des retraites, à la campagne, au bord de la mer, à la montagne; toi aussi tu as l'habitude d'éprouver pour cela le désir le plus fort. Cela relève pourtant de la plus grande ignorance puisqu'il est possible, à l'heure où on le veut, de se retirer en soi-même. Nulle part en effet l'homme ne trouve de retraite plus paisible et et plus éloignée des soucis que dans sa propre âme, surtout s'il a en lui ces choses qui donnent le bonheur dès qu'on se penche sur elles; par bonheur, je n'entends rien d'autre que l'ordre harmonieux. Accorde-toi donc constamment cette retraite et renouvelle-toi. Aie des maximes brèves et élémentaires, avec lesquelles il te suffit de reprendre contact pour aussitôt voir cesser toute inquiétude et revenir au monde sans t'irriter contre ce vers quoi tu te retournes." Marc Aurèle - Pensées

"Ni le monde, ni les plaisirs, ni l'argent, ni le pouvoir n'ont en eux-mêmes de force : leur puissance n'est que le fruit de notre faiblesse, et c'est à elle qu'il faut incriminer notre trouble. Le philosophe sait donc que c'est en lui-même qu'il doit chercher la sérénité, en se détachant de tout ce qui se laisse prendre aux tentations que présente le monde extérieur, auxquelles nous réagissons par l'envie, le désir, la peur, le rejet, la haine, la colère ou la frustration.
Comment déraciner toutes ces passions ? En nous rappelant sans cesse les distinctions capitales : ce qui dépend et ce qui ne dépend pas de nous, ce qui est bien, ce qui est mal et ce qui est indifférent. Face aux tentations, il faut donc se retirer en soi et se demander si ce que nous visons est un bien, si ce que nous craignons est réellement un mal, de sorte que nous nous décentrons de nous-mêmes pour arriver à nous resituer dans la perspective de l'univers et de Dieu. Ce n'est pas le monde extérieur qui saurait nous apporter la sérénité, mais le travail sur nous-mêmes, qui peut se faire n'importe où." Jean-Joël Duhot à propos du stoïcisme



Marc-Aurèle nous rappelle enfin que nous sommes libres d'agir pour notre bien :

 "Souviens-toi que changer d'avis et obéir à qui te redresse, c'est faire encore acte de liberté. Ton activité, en effet, s'étend selon ta volonté, selon ton jugement et, par conséquent, selon aussi ta propre intelligence. " Marc Aurèle, Pensées, livre 8, XVI

La conclusion, toujours extraite des Pensées de Marc-Aurèle, la voici :

         "Essaie de voir dans quelle mesure tu peux, toi aussi, réaliser la vie de l'homme de bien, qui sait se contenter du destin qu'il reçoit en partage dans l'ordre universel des choses, et qui se borne, en ce qui dépend de lui, à pratiquer la justice et à conserver la sérénité de son âme."




"L'archer a un point commun avec l'homme de bien : quand sa flèche n'atteint pas le centre de la cible, il cherche la cause en lui-même." Confucius


dimanche 16 juin 2013

Où se trouve la vérité ?



Les histoires de Nasreddin sont un grand classique de la littérature musulmane. C'est un personnage ingénu et faux-naïf dont les histoires un peu absurdes posent souvent de vraies questions pleines de bon sens. Des volumes de ses histoires circulent et révèlent toute une sagesse populaire.
Voici une de ses histoires, très représentative de cet humour simple et espiègle :




"Un roi, désenchanté par la malhonnêteté de ses sujets,avait décidé de les forcer à dire la vérité. Quand les portes de la cité s'ouvrirent le matin, des potences avaient été érigées devant elles. Un garde royal annonça : "Quiconque veut pénétrer dans la cité doit d'abord répondre à une question qui lui sera posée par le capitaine de la garde." Nasreddin fut le premier à s'avancer :
 "Où vas-tu ?" demanda le capitaine. "Dis la vérité... sinon tu mourras par pendaison.
_ Je vais être pendu à l'une de ces potences, répondit Nasreddin. 
_ Je ne te crois pas ! répondit le garde.
_ Très bien, dit calmement Nasreddin, alors si j'ai menti, tu dois me pendre !
_ Mais ce serait alors la vérité ! dit le garde, confus.
_ Exactement, rétorqua Nasreddin, ta vérité."




Voilà de quoi méditer sur la valeur à accorder à nos opinions, pensées et points de vue !

dimanche 9 juin 2013

Les étoiles se dérobent...

Pas d'étoiles pour nous jeudi dernier : le ciel est décidément très capricieux en ce moment et pour voir les étoiles, il vaut mieux un beau ciel clair !
Qu'importe, nous remettons cette soirée au 20 juin et nous verrons alors si le ciel nous résiste toujours !






Cette attente me permet de me souvenir de toutes ses nuits où les étoiles se laissaient voir et où je me suis sentie protégée, au milieu de toutes ces lumières. Leur beauté est magique et l'émerveillement que l'on ressent est à la hauteur des mystères du ciel.


Lorsqu'on fait son métier d'observer les étoiles, c'est sans doute que la magie et le mystère nous ont profondément attirés. Trinh Xuan Thuan est un de ces astrophysiciens qui nous font partager un peu de leurs découvertes :

"Les étoiles sont nos ancêtres : nous sommes des poussières d'étoiles : c'est une des grandes découvertes de l'astronomie contemporaine." Trinh Xuan Thuan.

   Et il est bien dommage d'être déconnecté de toute ces merveilles à cause des lumières de la ville, ou parce que nous oublions de lever les yeux le soir. Même les astrophysiciens sont déconnectés. J'ai trouvé cette histoire racontée par Victor Weisskopf, astrophysicien lui-même :
"Il y a plusieurs années, je fus invité à donner une série de conférences à l'université de Tucson dans l'Arizona. J'étais heureux d'accepter, car cela me donnait une chance de pouvoir visiter l'observatoire astronomique de Kitts Peak, qui possède un télescope très puissant à travers lequel j'avais toujours voulu regarder. Je demandai à mes hôtes d'organiser un soir une visite de l'observatoire pour que je puisse observer directement quelques objets intéressants à travers le télescope. Mais on me répondit que ce serait impossible parce que l'instrument était constamment utilisé pour des photographies par ordinateur ou d'autres activités de recherches. On n'avait pas de temps disponible pour un simple coup d’œil à des objets. "Dans ce cas, dis-je, je ne pourrai pas venir donner mes conférences". Quelques jours plus tard, on m'informa que tout avait été arrangé comme je le souhaitais. par une merveilleuse nuit claire, nous partîmes en voiture dans les montagnes. Les étoiles et la Voie lactée brillaient intensément et semblaient si proches qu'on aurait cru pouvoir les toucher. En pénétrant dans la coupole, je dis aux techniciens en charge du télescope contrôlé par ordinateur que je voulais voir Saturne et un certain nombre de galaxies. Ce fut un grand plaisir d'observer de mes propres yeux, et avec la plus grande clarté, tous les détails que j'avais seulement vus auparavant sur des photographies. Pendant que je regardais cela, je me rendis compte que la salle avait commencé à se remplir de gens qui, l'un après l'autre, jetaient eux aussi un rapide coup d’œil dans le télescope. On m'expliqua qu'il s'agissait s'astronomes attachés à l'observatoire et qu'ils n'avaient jamais encore eu l'opportunité de contempler directement les objets de leurs recherches."





Pour illustrer le ciel lorsque les nuages le cachent, j'ai repris un ouvrage féminin peu commun : une tapisserie représentant le système solaire, cousue par Sarah Ellen Harding à la fin du XlXe siècle. Cette dame donnait des causeries sur l'astronomie dans différentes villes de l'Iowa et pour illustrer son sujet, elle avait toujours avec elle son tableau à l'aiguille.
Elle aussi avait dû être attirée par la magie et le mystère du ciel !
Vous conviendrez avec moi que même lorsque le ciel est couvert, il est encore possible de voir les étoiles mais que lorsque le ciel est dégagé, il serait bien dommage de se priver de l'observation directe du spectacle qu'elle nous offrent !

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La comète

Rendez-vous est donc pris pour le 20 juin (les modalités de cette soirée sont indiquées sur notre site).

dimanche 2 juin 2013

Coupable, responsable, ou dans l'impuissance ?

Voici quelques années, Denis Marquet, philosophe et écrivain, était venu nous parler du rôle du père dans l'éducation de nos enfants. A cette occasion, il avait évoqué ce poison de l'âme qu'est la culpabilité. J'ai gardé en mémoire ses paroles car la culpabilité est tellement présente partout que toutes les petites lumières qui sont placées sur notre chemin pour nous éclairer sur ce sujet sont bonnes à (re)garder.

" D’une manière générale, il serait bien de sortir de la culpabilité, qui est toujours le symptôme d’un manque de repères. Quand on culpabilise soi-même ou quand on culpabilise quelqu’un, c’est que la notion de responsabilité n’est pas établie de façon précise, il n’y a pas de discernement quant à la responsabilité. Quand on cherche des coupables, c’est qu’on ne sait pas qui est responsable.

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Si je culpabilise, ça veut dire que je me sens responsable là où je ne le suis pas, ne serait-ce que parce que la culpabilité porte sur le passé. Et je n’ai pas de responsabilité par rapport au passé, tout simplement parce que je ne peux rien. Et la responsabilité, c’est je peux. Je suis responsable là où je peux. Ce que j’ai fait autrefois, je ne peux pas le défaire. En revanche, je peux demander pardon, ça je peux. Ma responsabilité peut consister à demander pardon d’un acte que je juge moi-même négatif. Mais culpabiliser, ça veut dire se morfondre et se torturer par rapport à un acte qui est passé. Donc ça veut dire qu’il y a une notion de responsabilité qui est mal aperçue, mal discernée. On ne sait pas où est la responsabilité."

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"La culpabilité, c’est encore un conditionnement, c’est l’idée que l’on doit quelque chose à quelqu’un. Il ne faut pas exagérer notre pouvoir de nuisance."


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"La culpabilité, c’est terrible, parce que la seule manière de se disculper d’une culpabilité, c’est de dire : je ne peux pas. Je n’y pouvais rien, je n’y peux rien. Si on ne guérit pas de la culpabilité, on se soulage de la culpabilité en construisant sa propre impuissance. Beaucoup de gens, pour échapper à la culpabilité dont ils n’ont pas su guérir se sont condamnés à une impuissance totale."


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