J'ai déjà évoqué Saturne et en 2014, j'avais posté cet article à son sujet :
Depuis quelques années, la sonde Cassini observe Saturne, ses anneaux et ses satellites et nous livre des points de vue extraordinaires sur ce monde que l'on aperçoit comme un point dans le ciel.
Ces images fascinantes nous montrent toute la complexité de cette planète, la dernière du système solaire visible à l’œil nu depuis la terre, avec ses anneaux, ses ouragans immenses, ses cinquante-six satellites.
Les poètes de jadis ne connaissaient pas toute cette beauté et pour eux, comme pour les anciens astrologues, Saturne est maléfique, symbole de la peur et de la mort.
Voici d'abord le Saturne de Victor Hugo, dans les contemplations :
Saturne ! sphère énorme ! astre aux aspects funèbres !
Bagne du ciel ! prison dont le soupirail luit !
Monde en proie à la brume, aux souffles, aux ténèbres !
Enfer fait d'hiver et de nuit !
Son atmosphère flotte en zones tortueuses.
Deux anneaux flamboyants, tournant avec fureur,
Font, dans son ciel d'airain, deux arches monstrueuses
D'où tombe une éternelle et profonde terreur.
Ainsi qu'une araignée au centre de sa toile,
Il tient sept lunes d'or qu'il lie à ses essieux ;
Pour lui, notre soleil, qui n'est plus qu'une étoile,
Se perd, sinistre, au fond des cieux !
Les autres univers, l'entrevoyant dans l'ombre,
Se sont épouvantés de ce globe hideux.
Tremblants, ils l'ont peuplé de chimères sans nombre,
En le voyant errer formidable autour d'eux !
Et Brassens ne le réhabilite pas :
Il est morne, il est taciturne
Il préside aux choses du temps
Il porte un joli nom, Saturne
Mais c'est un Dieu fort inquiétant
Il porte un joli nom, Saturne
Mais c'est un Dieu fort inquiétant
Quant à Verlaine, il n'est pas tendre avec les Saturniens dans ses poèmes du même nom :
Or ceux-là qui sont nés sous le signe SATURNE,
Fauve planète, chère aux nécromanciens,
Ont entre tous, d'après les grimoires anciens,
Bonne part de malheur et bonne part de bile.
L'Imagination, inquiète et débile,
Vient rendre nul en eux l'effort de la Raison.
Dans leurs veines le sang, subtil comme un poison,
Brûlant comme une lave, et rare, coule et roule
En grésillant leur triste Idéal qui s'écroule.
Tels les Saturniens doivent souffrir et tels
Mourir, — en admettant que nous soyons mortels, —
Leur plan de vie étant dessiné ligne à ligne
Par la logique d'une Influence maligne.
Et pourtant...
Certes, Saturne représente nos limites en astrologie, dont la mort fait partie, mais pour celui qui veut bien emprunter le chemin qu'il nous propose, il va conduire à réaliser l'équilibre entre corps et esprit, entre la sensibilité et la volonté, entre l'intuition et la logique et entre le féminin et le masculin.
Cet équilibre réalisé nous conduira à rien de moins qu'à la sagesse.
Voilà qui nous permet de mieux apprécier les magnifiques images de la sonde Cassini, et qui nous prouve également que les merveilles de Saturne se méritent : persévérance et discipline sont au rendez-vous car la sonde a mis 7 ans pour arriver près de Saturne, elle est en orbite depuis 2004 et devrait y rester jusqu'en 2017 !
Nous étions en 2014.
Et nous avons reçu ce week-end des nouvelles de la sonde Cassini . Elle s'est écrasée sur la planète après nous avoir fourni de splendides images pendant quelques années (depuis 2004). Ces images nous montrent Saturne et ses anneaux presque irréels tant tout semble ordonné et merveilleusement bien agencé. Bien sûr, cette idée n'est pas juste car ces images sont faites de loin et tout cet ensemble est extrêmement complexe, chaque partie formant un monde en soi avec son atmosphère, son histoire et ses questions.
Pour expliquer l'image de Saturne, la mal-aimée, on peut aussi chercher du côté de la mythologie : Saturne n'est pas un dieu facile ! C'est lui qui avalait ses enfants à la naissance par peur qu'ils ne lui dérobent le pouvoir. Heureusement, grâce à une ruse, on lui fit avaler une pierre à la place du dernier-né, permettant ainsi à Jupiter de vivre.
Revenons à nos images : Saturne dans le ciel du soir, observé à la lunette, est une pure merveille, et grâce à Cassini, nous avons constaté qu'en nous en rapprochant, nous sommes toujours aussi émerveillés. Regardons-le donc et tentons de dépasser nos peurs. Mais la sonde Cassini nous montre aussi que le voyage est très long avant de pouvoir atteindre Saturne. Le but final de Saturne tel que nous l'indique l'astrologie : la verticalité, une éthique personnelle intégrée au quotidien ne se développera qu'au prix d'une longue discipline. Il nous montre la voie vers une sagesse qui se développe peu à peu pour aller vers une humanité authentique. Ce chemin-là est encore long...
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