Des poèmes courts qui à chaque fois expriment l'essentiel : la beauté du moment, une sensation ou un sentiment fugitif suggéré par la nature. Les haïkus.
"Lisons. Écoutons cette façon inimitable de faire sourdre l'invisible. Comme une perception accélérée de l'instant. Comme si la nature, tout soudain, prenait la parole à la place de l'homme, telle une extension de lui-même et de ses émotions. Le poète contemple la lune (ou serait-ce l'inverse ?) _ leurs visages se reflètent jusqu'à se confondre. Voici le monde offert pour ce qu'il est : un espace où s'entretissent infiniment tristesse et beauté."
"Lisons. Écoutons cette façon inimitable de faire sourdre l'invisible. Comme une perception accélérée de l'instant. Comme si la nature, tout soudain, prenait la parole à la place de l'homme, telle une extension de lui-même et de ses émotions. Le poète contemple la lune (ou serait-ce l'inverse ?) _ leurs visages se reflètent jusqu'à se confondre. Voici le monde offert pour ce qu'il est : un espace où s'entretissent infiniment tristesse et beauté."
Une nuit au temple _
la lune
au plus clair de mon visage
Bashô
"Absorbons ces poèmes qui font écho au souhait rilkien d'"entendre chanter les choses." Des poèmes lâcher-prise, écrits par des fous de poésie. Ils n'imposent rien, ils offrent, ils tendent, ils éclosent. Ils disent une "reconnaissance" . Ils sont une "folle sagesse"mise en poésie." (extrait de la préface du livre : Haïku par Corinne Atlan et Zeno Bianu)
A la surface de l'eau
des sillons de soie_
pluie de printemps
Ryôkan
Vieil étang _
au plongeon d'une grenouille
l'eau se brise
Bashô
Valsent les papillons_
je parle
avec les morts
Une autre forme de poème court mis à l'honneur récemment par François Cheng permet aussi la fulgurance. Il est peut-être plus adapté à la langue française, qui rend difficile la traduction du japonais. François Cheng sait merveilleusement associer sa culture chinoise avec la culture française, en particulier dans ces quatrains..
De flamme et d'azur
Alouette au chant pur,
D'un bond, tu accèdes
A la plus haute fête !
La nature en nous, ouvre ses métamorphoses,
Lys s'éveillant nuage, et dragon phénix.
Monts et mers, vaste réserve inépuisable,
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