mardi 21 septembre 2021

A la découverte de l'âme

Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé de François Cheng.



Et voilà qu'une vidéo me parvient, un extrait de l'émission La grande Librairie qui lui était consacrée où il parle de l'âme. 

J'ai retrouvé cette pensée profonde dans son livre : De l'âme. En voici quelques phrases, choisies dans ce livre magnifique présenté sous forme de lettres envoyées à une amie.



"En réalité, une définition nette de l'âme et de l'esprit se révèle impossible; on ne peut les cerner qu'en les situant l'un par rapport à l'autre.

A défaut d'une définition, on peut du moins constater que chacun des deux est une entité douée de la capacité d'agir. Du coup, il nous paraît possible de cerner le domaine et le type d'action de chacun, en posant d'abord _ de manière intuitive_ ceci : l'âme est en nous ce qui nous permet de désirer, de ressentir, de nous émouvoir, de résonner, de conserver la mémoire de toute part, même enfouie, même inconsciente, de notre vécu, et par-dessus tout, de communier par affect ou par amour; songeant aux trois puissances supérieures de l'âme reconnues par Augustin, à savoir la mémoire, l'intelligence et la volonté, j'avancerais pour ma part le désir, la mémoire et l'intelligence du cœur. L'esprit est en nous ce qui nous permet de penser, de raisonner, de concevoir, d'organiser, de réaliser, d'accumuler consciemment les expériences en vue d'un savoir, et par-dessus tout de communiquer par échange...



Que nous est-il donné de constater ? L'esprit de chaque être, pour personnel qu'il soit, a un caractère plus général. Fondé sur le langage, il implique un apprentissage,  une "formation", un acquit. son développement est lié à un environnement culturel, à une collectivité issue d'une certaine tradition, et ses propres activités, relevant en principe du communicable et du partageable, s'effectuent aussi dans un contexte de relation et d'échange.

L'âme, elle, a quelque chose d'originel, de natif, comportant une dimension inconsciente, insondable pour ainsi dire, qui la relie au mystère même qui à l'origine avait présidé à l'avènement de l'univers vivant. Si l'esprit aide le sujet à prendre conscience de la réalité de son âme, celle-ci recèle un état qui se situe en-deçà _ à moins que ce ne soit au-delà_ du langage. Constituant la part la plus intime, la plus secrète, la plus inexprimable, et dans un même temps, la plus vitale de chaque être, absolument spécifique à lui, elle demeure en lui dès avant sa naissance, cela jusqu'à son dernier souffle, entité irréductible et surtout irremplaçable. Car, là encore, elle incarne un autre mystère : le fait qu'au sein de l'univers vivant, toute vie forme une entité autonome et signe sa présence unique. L'unicité de l'être, cette vérité universelle,  s'affirme de façon éclatante chez la personne humaine, et c'est son âme qui en est l'incarnation. Non un attribut, ni une faculté : unie à un corps et l'animant, elle est la personne même. Cela , je vous le rappelle, est justement une des acceptions du mot "âme". Ici, tout d'un coup, une quasi définition me paraît possible : l'âme est la marque indélébile de l'unicité de chaque personne humaine."



Pour compléter cette belle définition, la vidéo dont je vous parlais au début de  l'article se trouve ici : 

François Cheng Grande librairie

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