Christian Bobin nous a quittés cette semaine. J'ai ressenti une grande tristesse de ne plus le voir et l'entendre. Mais ses œuvres restent et nous ne l'oublierons pas.
Quand je regarde un oiseau par la fenêtre ou que je contemple une fleur, je pense souvent à lui qui savait nous faire vivre ces moments comme des fêtes de la vie, des émerveillements toujours nouveaux.
J'aimais sa façon de nous parler et d'habiter poétiquement le monde, comme on le dit parfois.
Voici quelques mots qui nous parlent du temps, ses mots sont pour moi une méditation sur la vie qui va et qui vient :
(La part manquante)
(La plus que vive)
Le temps, j'en ai toujours eu besoin pour faire ce que j'avais à faire : rien.
(La folle allure)
(La folle allure)
À vingt ans, on danse au centre du monde. À trente, on erre dans le cercle. À cinquante, on marche sur la circonférence, évitant de regarder vers l'extérieur comme vers l'intérieur. Plus tard, c'est sans importance, privilège des enfants et des vieillards, on est invisible.
(La femme à venir)
Il y a une heure où, pour chacun de nous, la connaissance inconsolable entre dans notre âme et la déchire. C'est dans la lumière de cette heure-là, qu'elle soit déjà venue ou non, que nous devrions tous nous parler, nous aimer et même le plus possible rire ensemble.
(Ressusciter)
La mort ne change pas une vie en destin. Mourir ne referme pas le livre à sa dernière page, texte enfin déchiffrable.
(La plus que vive)
(La plus que vive)
L'absence d'un mort nous inonde de sa présence et nous le rend encore plus cher.
(La lumière du monde)
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