En lisant le journal de Charles Juliet, j'ai été très sensible à sa définition de l'ego. Bien sûr, il n'est pas le premier à nous en parler : les bouddhistes, les adeptes du développement personnel, de la méditation et de nombreuses tarditions... nous ont déjà donné maintes définitions et moyens d'en sortir et de faire connaissance avec l'être que nous sommes vraiment. Mais j'aime la façon très personnelle dont Charles Juliet l'envisage. Elle me parle davantage qu'un discours s'adressant à tous, et donc trop impersonnel à mon goût :
« Le moi, l’ego, c’est tout ce
qui nous tient reclus en nous-même tant que nous ne nous sommes pas libérés de
ce qui nous enferme. C’est l’attachement à la mère, c’est l’enfance, c’est le
passé, c’est l’inconscient, c’est notre manière de penser et de nous comporter…C’est
encore notre subjectivité, nos sentiments, nos passions, notre volonté de
domination et de pouvoir, notre violence, etc…
Si je parle si souvent de la
nécessité de se connaître, c’est parce que la connaissance de soi est d’une
importance capitale. Chacun doit intervenir en lui-même pour éliminer ce qui l’entrave,
le retient, l’empêche d’être lui-même. Ainsi, par exemple, si le lien à la mère
n’est pas rompu, il n’est pas possible d’avoir une vie autonome.
Prendre conscience de tout ce qui
constitue l’ego, de tous ses agissements, c’est devenir libre, c’est naître à
soi-même, c’est vivre en accord avec soi.
Ce travail de remise en cause de tout
ce qu’on est -idées, valeurs, liens, mobiles…- est si long, si coûteux, c’est
un tel séisme que bien des êtres se découragent, prennent peur, rebroussent
chemin, renoncent à conquérir leur liberté.
Ils restent alors jusqu’à la fin de leur existence sous l’emprise du moi,
à s’apitoyer sur eux-mêmes.
Cet ego qu’il faut détrôner, il ne
cesse de renaître, mais lorsqu’il a été démasqué, il ne domine plus, on sait
déjouer ses ruses, ses roueries, ses mensonges, on a les moyens de le contrer,
de lui résister, de ne plus lui obéir. » Charles Juliet (Journal)
Et lorsque nous parvenons à calmer notre ego, il est possible de se mettre à l'écoute de soi. Toujours extrait du journal de Charles Juliet :
« La plus grande chose du monde est
de savoir être à soi », a noté Montaigne. Disant cela, il mettait en évidence
un besoin essentiel de l’être humain. A notre époque où tant d’informations, de
mots, d’images, d’événements nous envahissent, nous chassent hors du for
intérieur, ce besoin se fait d’autant
plus sentir. Mais être à soi n’advient qu’en de rares moments. Car la volonté n’a
pas à intervenir. Il importe essentiellement que la pensée s’apaise, qu’elle se
défasse de ce qui l’agite, qu’elle laisse le vide s’établir. Ces conditions
étant remplies, alors l’être se trouve à même de s’abandonner, de s’ouvrir à la
contemplation, de se mettre à l’écoute de sa part la plus intime. »
J'aime décidément cette écriture simple et directe, qui parle directement au coeur.
J'aime décidément cette écriture simple et directe, qui parle directement au coeur.
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