dimanche 24 septembre 2017

L'eau et le sable

Voici un très joli conte qui nous parle d'accepter notre vraie nature mais aussi du désert et de l'eau. Il nous emporte bien loin, par-delà les monts. Il est raconté par Henri Gougaud et nous vient de Perse.




La voix des sables

Il était une fois un vieux fleuve perdu dans les sables du désert. Il était descendu d'une haute montagne qui se confondait maintenant avec le bleu du ciel. Il se souvenait avoir traversé des forêts, des plaines, des villes, vivace, bondissant, puis large, fier et noble. Quel mauvais sort l'avait conduit à s'enliser parmi ces dunes basses où n'était plus aucun chemin ? Où aller désormais, et comment franchir ces espaces brûlés qui semblaient infinis ? Il l'ignorait, et se désespérait.

Or, comme il perdait courage à s'efforcer en vain, lui vint des sables une voix qui lui dit :
_ Le vent traverse le désert. Le fleuve peut en faire autant.
Il répondit qu'il ne savait voler, comme faisait le vent.
_ Fais donc confiance aux brises, aux grands souffles qui vont, dit encore la voix. Laisse-toi absorber et emporter au loin.
Faire confiance à l'air hasardeux, impalpable ? Il ne pouvait accepter cela. Il répondit qu'il était un terrien, qu'il avait toujours poussé ses cascades, ses vagues, ses courants dans le monde solide, que c'était là sa vie, et qu'il était inconcevable de ne plus suivre sa route vers des horizons sans cesse renouvelés. Alors la voix lui dit (ce n'était qu'un murmure) : 
_ La vie est faite de métamorphoses. Le vent t'emportera au-delà du désert, il te laissera retomber en pluie, et tu redeviendras rivière.
Il eut peur tout à coup. Il cria :
_ Mais moi je veux rester le fleuve que je suis !
_ Tu ne peux, dit la voix des sables. Et si tu parles ainsi, c'est que tu ignores ta véritable nature. le fleuve que tu es n'est qu'un corps passager. Sache que ton être impérissable fut déjà maintes fois emporté par le vent, vécut dans les nuages et retrouva la Terre pour à nouveau courir, ruisseler, gambader.
Le fleuve resta silencieux. Et comme il se taisait un souvenir lui vint, semblable à un parfum à peine perceptible. "Ce n'est peut-être rien qu'un rêve" pensa-t-il. Son cœur lui dit : " Et si ce rêve était mon seul chemin de vie, désormais ?".




Le fleuve se fit brume à la tombée du jour.  Craintif, il accueillit le vent, qui l'emporta. Et soudain familier du ciel où planaient les oiseaux  il se laissa mener jusqu'au sommet d'un mont. Loin au-dessous de lui les sables murmuraient :
_ Il va pleuvoir là-bas où pousse l'herbe tendre. Un nouveau ruisseau va naître. Nous savons cela. Nous savons tout des mille visages de la vie, nous qui sommes partout semblables.
La voix sans cesse parle. Comme la mémoire du monde, le conte des sables est infini.




dimanche 17 septembre 2017

Saturne

J'ai déjà évoqué Saturne et en 2014, j'avais posté cet article à son sujet :



Depuis quelques années, la sonde Cassini observe Saturne, ses anneaux et ses satellites et nous livre des points de vue extraordinaires sur ce monde que l'on aperçoit comme un point dans le ciel.
Ces images fascinantes nous montrent toute la complexité de cette planète, la dernière du système solaire visible à l’œil nu depuis la terre, avec ses anneaux, ses ouragans immenses, ses cinquante-six satellites.




Les poètes de jadis ne connaissaient  pas toute cette beauté et pour eux, comme pour les anciens astrologues, Saturne est maléfique, symbole de la peur et de la mort.

Voici d'abord le Saturne de Victor Hugo, dans les contemplations :

Saturne ! sphère énorme ! astre aux aspects funèbres !
Bagne du ciel ! prison dont le soupirail luit !
Monde en proie à la brume, aux souffles, aux ténèbres !
Enfer fait d'hiver et de nuit !

Son atmosphère flotte en zones tortueuses.
Deux anneaux flamboyants, tournant avec fureur,
Font, dans son ciel d'airain, deux arches monstrueuses
D'où tombe une éternelle et profonde terreur.

Ainsi qu'une araignée au centre de sa toile,
Il tient sept lunes d'or qu'il lie à ses essieux ;
Pour lui, notre soleil, qui n'est plus qu'une étoile,
Se perd, sinistre, au fond des cieux !

Les autres univers, l'entrevoyant dans l'ombre,
Se sont épouvantés de ce globe hideux.
Tremblants, ils l'ont peuplé de chimères sans nombre,
En le voyant errer formidable autour d'eux !




Et Brassens ne le réhabilite pas :

Il est morne, il est taciturne
Il préside aux choses du temps
Il porte un joli nom, Saturne
Mais c'est un Dieu fort inquiétant
Il porte un joli nom, Saturne
Mais c'est un Dieu fort inquiétant




Quant à Verlaine, il n'est pas tendre avec les Saturniens dans ses poèmes du même nom :

Or ceux-là qui sont nés sous le signe SATURNE,
Fauve planète, chère aux nécromanciens,
Ont entre tous, d'après les grimoires anciens,
Bonne part de malheur et bonne part de bile.
L'Imagination, inquiète et débile,
Vient rendre nul en eux l'effort de la Raison.
Dans leurs veines le sang, subtil comme un poison,
Brûlant comme une lave, et rare, coule et roule
En grésillant leur triste Idéal qui s'écroule.
Tels les Saturniens doivent souffrir et tels
Mourir, — en admettant que nous soyons mortels, —
Leur plan de vie étant dessiné ligne à ligne
Par la logique d'une Influence maligne.





Et pourtant...
Certes, Saturne représente nos limites en astrologie, dont la mort fait partie, mais pour celui qui veut bien emprunter le chemin qu'il nous propose, il va conduire à réaliser l'équilibre entre corps et esprit, entre la sensibilité et la volonté, entre l'intuition et la logique et entre le féminin et le masculin.
Cet équilibre réalisé nous conduira à rien de moins qu'à la sagesse.
Voilà qui nous permet de mieux apprécier les magnifiques images de la sonde Cassini, et qui nous prouve également que les merveilles de Saturne se méritent :  persévérance et discipline sont au rendez-vous car la sonde a mis 7 ans pour arriver près de Saturne, elle est en orbite depuis 2004 et devrait y rester jusqu'en 2017 ! 

Nous étions en 2014.

Et nous avons reçu ce week-end des nouvelles de la sonde Cassini . Elle s'est écrasée sur la planète après nous avoir fourni de splendides images pendant quelques années (depuis 2004). Ces images nous montrent Saturne et ses anneaux presque irréels tant tout semble ordonné et merveilleusement bien agencé. Bien sûr, cette idée n'est pas juste car ces images sont faites de loin et tout cet ensemble est extrêmement complexe, chaque partie formant un monde en soi avec son atmosphère, son histoire et ses questions.




Pour expliquer l'image de Saturne, la mal-aimée, on peut aussi chercher du côté de la mythologie : Saturne n'est pas un dieu facile ! C'est lui qui avalait ses enfants à la naissance par peur qu'ils ne lui dérobent le pouvoir. Heureusement, grâce à une ruse, on lui fit avaler une pierre à la place du dernier-né, permettant ainsi à Jupiter de vivre.





Revenons à nos images : Saturne dans le ciel du soir, observé à la lunette, est une pure merveille, et grâce à Cassini, nous avons constaté qu'en nous en rapprochant, nous sommes toujours aussi émerveillés. Regardons-le donc et tentons de dépasser nos peurs.  Mais la sonde Cassini nous montre aussi que le voyage est très long avant de pouvoir atteindre Saturne.  Le but final de Saturne tel que nous l'indique l'astrologie : la verticalité, une éthique personnelle intégrée au quotidien ne se développera qu'au prix d'une longue discipline. Il nous montre la voie vers une sagesse  qui se développe peu à peu pour aller vers une humanité authentique. Ce chemin-là est encore long...



dimanche 10 septembre 2017

Nostalgie



J'ai gardé le souvenir des vers de Zeno Bianu qui nous avait accompagnés lors du stage en Ardèche de  l'été dernier sur Lilith. Sa poésie est libre, inspirée et nous emmène ailleurs.
Et je suis retombée sur ses vers.
Nostalgie, nostalgie mais aussi grand plaisir de le retrouver avec un plaisir intact, tout en lui étant reconnaissante de tout ce qu'il nous a apporté lors de cette semaine sur la femme sauvage en nous.




Je vous livre un extrait d'un poème qui s'intitule Innocence héroïque et dans lequel il évoque Robert Desnos.


Une fois
une seule fois
à chaque instant
c'est toujours
la première fois
un souffle
un seul
pour parler avec le silence
un seul souffle
pour accepter 
d'être entièrement vulnérable
...
et tu sens d'un coup
la terre de la terre
l'eau de l'eau
l'air de l'air
le feu du feu
c'est le réveil des souffles

ton poème 
passe à travers
les yeux de ceux qui te lisent
comme un vent d'énergie fauve
vif et lumineux

et tu sens soudain que rien
ne se gaspille dans l'univers
...
une fois
une seule fois
à chaque instant
c'est 
toujours
la première fois
une cristallisation d'imprévisible




Il me donne à voir une énergie folle que je peux ressentir à travers ses mots, tels ceux-ci :

Jamais 
nous n'aurons assez de souffle
pour respirer le monde
comme un mystère inépuisable



dimanche 3 septembre 2017

Bientôt l'automne !

Des préparatifs, une agitation retrouvée, un temps qui se rafraîchit, l'automne arrive !
Il est donc temps de parler de ce qui va nous intéresser d'ici la fin de l'année.




Nous avons été séduits par une série de vidéos sur la sphère armillaire et nous souhaitons vous les présenter. La sphère armillaire est un objet ancien, qui existe depuis l'antiquité.
"En astronomie, une sphère armillaire, dans son approche classique, est un instrument qui modélise la sphère céleste. Elle est utilisée pour montrer le mouvement apparent des étoiles, du Soleil et de l'écliptique autour de la Terre "( Wikipedia).
Elle représente donc le ciel tel qu'on le voit depuis la terre (système géocentrique).
C'est exactement ce qui nous intéresse en astrologie puisque nous représentons le ciel vu de la terre en deux dimensions.
La sphère armillaire nous est donc particulièrement utile pour comprendre comment s'articule un thème natal et comment le ciel évolue et avec lui les thèmes astraux.
Les deux soirées que nous vous proposons les 28 septembre et 9 novembre auront pour objectif de comprendre comment nous faisons le passage de l'astronomie à l'astrologie pour établir les thèmes astraux.




Les vidéos passionnantes quel que soit notre niveau d'astrologie nous éclaireront sur la construction du thème astral et seront commentées par Sylvie Lafuente Sampietro. Nous pourrons aussi poser toutes nos questions à cette occasion.
Ce sera un beau moment pour mieux comprendre notre lien à l'univers et  ce mandala complexe qu'est notre thème.


Puis nous aurons notre rendez-vous annuel avec l'astrologie mondiale le 8 décembre.
Comme chaque année, Sylvie Lafuente Sampietro nous aidera à comprendre les enjeux de l'année à venir.
Voici comment se présente l'année 2018 :


 « Lâcher prise au passé et construire l’avenir »

Cette conférence a pour objectif de vous permettre de mieux comprendre la mutation du monde et de nos sociétés à travers une prise de recul sur l’actualité et une compréhension des cycles que l’humanité vit. Elle est un apport personnel pour la gestion de votre année 2018, elle vous donnera des clefs pour saisir ce qui se passe dans votre vie et une prise de conscience des cycles qui sont à l’oeuvre. Comment lâcher le passé et s’ouvrir au présent ? A quels éléments devons-nous lâcher prise ? Comment organiser le nouveau monde qui émerge ?  Que nous faut-il saisir pour vivre au mieux les mutations en cours ?

En 2018, nous verrons éclore le fruit d’une gestation qui a lieu depuis 1993 (conjonction Neptune/Uranus). Il s’agit d’une vision politique, peut-être encore de l’ordre de l’utopie, mais qui pourrait nous amener à trouver un nouveau paradigme pour unifier l’idéal communautaire et la liberté individuelle, la collectivité et la créativité, le sentiment de communion et la vision du libre penseur. Ce temps du semicarré croissant d’Uranus à Neptune permet une émergence, il s’agit pour chacun d’oser aller de l’avant sans certitude et de se laisser explorer de nouveaux chemins. Cette poussée peut créer des tensions, des peurs et des conflits si nous restons figés dans les solutions du passé. Le semicarré décroissant de Jupiter à Saturne nous demande de lâcher prise par rapport à d’anciennes constructions d’ordre social ou personnel. Saturne en Capricorne et Uranus qui passe en Taureau, nous pousseront vers des solutions pragmatiques et concrètes. Il s’agit de structurer pas à pas le changement. Venez découvrir les enjeux de cette année 2018 pour pouvoir gérer vos décisions de vie en accord avec le rythme du cosmos.



Un beau programme pour cet automne et une année 2018 qui s'annonce riche de perspectives : de quoi nous motiver pour aller de l'avant !

Inscriptions : au local pendant les permanences Altaïr ou par mail : assoc.altair@gmail.com