dimanche 26 avril 2015

La promesse de la vie



Un livre bouleversant, l'histoire d'une femme pour qui la maladie de Parkinson arrive à 44 ans. Ce n'est pas sa maladie qui importe ici, elle nous le dit : "Je sais que j'ai une maladie et pourtant je ne suis pas cette maladie." Ce qui importe c'est cette essence de la vie qu'elle a découverte et qu'elle nous fait partager avec ses mots.
Elle s'appelle Eve Ricard, et son frère (Matthieu), écrit dans la préface de son livre "Une étoile qui danse sur le chaos" :

"Ici, tu sais, on ne rate jamais rien" as-tu dit à l'un de ces enfants dont tu t'es occupée toute ta vie, "puisqu'il existe un lieu où rien n'est jamais raté". Ce lieu, c'est notre nature véritable, la pépite d'or qui est en chacun de nous, même si nous avons oublié sa présence comme le mendiant qui, à la fois pauvre et riche, ignore le trésor enfoui sous sa cabane. Rentrer en possession de ce qui nous appartient, nature profonde, oubliée, nous permet de vivre une vie pleine de sens. C'est là le plus sûr moyen de trouver la sérénité et d'épanouir l'altruisme dans notre esprit."




Voici quelques mots extraits de son livre : j'ai le souhait qu'ils vous donnent envie de le lire :

"Qu'est-ce que la différence ? Où commence la différence ? Comment la vivre ? Face à un adversaire invincible, je mène un autre combat. Au sentiment d'injustice et de fatalité, j'oppose ces paroles : "J'ai une maladie" et non "Je suis malade."Ce combat me laisse la vie, mon être n'est pas malade. La victoire est celle intime et spirituelle de l'esprit. Je marche mal, parfois pas du tout. Pourtant, chaque jour se lève une lumière qui éclaire mon âme. Une force bat en moi. Force à aimer, à partager, à désirer, à rêver. Le désir porte les messages de la vie. 
Le présent s'agrandit au-delà des murs de la maladie. L'esprit traverse les transformations au cœur de la vibration continue du monde."




"Il y a la vie, pleine de ce désir d'elle-même. Cette vie en nous ne cesse de jouir avec la splendeur des crépuscules, le roulement des vagues. Nous regardons le monde. Nos yeux voient, nos oreilles entendent, notre cœur respire sa mystérieuse totalité. J'ai déposé les armes et ne combats plus ce qui vient me prendre chaque jour un peu plus. Il y aura toujours en nous quelque chose de la promesse de la vie."

"Il y a tant d'amour à vivre, tant de fleurs à chaque printemps, tant de silence dans un flocon de neige.
Tant de marelles d'enfants, et d'enfants  qui devenus grands, verront à leur tour leurs enfants tracer des marelles à la craie. tant d'arbres et d'ombrages où s'asseoir face au monde. L'essence de la vie est une source qui coule entre nos mains et nous ne pouvons la retenir. Elle est partout. Elle n'est pas à chercher."



dimanche 19 avril 2015

La mélodie secrète du monde

Un conte, qui nous montre la création à l'oeuvre, avec beaucoup de poésie et de vérité. Mais aussi le monde tel que le conçoivent les Chinois.



"Un grand lettré chinois, peintre réputé, qui avait ses entrées à la cour de l'empereur, s'était mis en tête d'exécuter son chef-d'oeuvre. Pendant des mois, il avait arpenté les sentiers de la montagne à la recherche du paysage idéal. Ayant enfin trouvé un point de vue sublime, à couper le souffle, il s'était installé dans un village des alentours. Chaque jour, il grimpait à son observatoire, s'absorbait dans une profonde contemplation du panorama et retournait dans sa chaumière pour traduire sa vision sur la soie. Il s'appliquait à brosser sommets, pins, rochers, torrents, nuages, cherchant à capter l'esprit des lieux et, selon tous les principes de l'esthétisme en vogue à cette époque, à les ordonner dans une savante et subtile symbolique. Mais, à chacune de ses tentatives, il échouait à évoquer l'harmonie qui se dégageait de ce qu'il avait sous les yeux. Jour après jour, il s'escrimait avec son pinceau sans pouvoir s'approcher de la perfection qui ferait de lui un grand sous le Ciel.



Désespéré, il décida de consulter un maître chan de ses amis qui s'était retiré sur les flancs de cette montagne. Le moine était un calligraphe et un peintre estimé. Le bonze, après avoir examiné ses esquisses, déclara :
_ Ce qu'il manque dans ta peinture, c'est ce qu'il y a de trop !
Encore plus désemparé, l'artiste retourna s'asseoir dans son paysage. Il le contemplait tout en méditant la phrase du moine qui résonnait comme un koan. Il la ruminait sans relâche pour en extraire la sève. Un manque de vide, peut-être , entre les éléments, pour créer le mystère de l'espace infini où le spectateur se laisserait aller au rêve ?...
Ou bien, ses lavis n'étaient pas assez subtils, dégradés, pour évoquer la vie, les souffles, les rythmes, la danse infinie de l'énergie cosmique...
Il était tellement absorbé dans sa méditation, tellement immobile, qu'un oiseau le prit pour un rocher et vint se poser sur sa tête sans qu'il s'en aperçoive !

Le chant du rossignol
A fait retentir
Le silence de la montagne.



Ce n'est qu'au chant de l'oiseau qu'il comprit enfin. Ce qu'il y avait de trop, c'était lui-même.  Le store de ses pensées se déchira. Il se vida soudain de son trop-plein de connaissances, de références, et le paysage entra en lui. Il l'emporta jusqu'à son ermitage, et là, la montagne, la rivière, les nuages, les rochers, les arbres firent danser son pinceau sur la soie blanche, pour se peindre eux-mêmes. Et ils lui laissèrent une place, modeste mais centrale. Le peintre se représenta, au cœur  du tableau, petit dans l'immensité du cosmos. Lui, le miroir où se reflétait la mutation sans fin des énergies primordiales du yin et du yang dans le Vide. Lui, l'homme, mesure de toute chose, trait d'union entre le Ciel et la Terre. Lui qui avait su capter leur souffle et qui était devenu leur instrument, la flûte de bambou où chantait la mélodie secrète du monde."


dimanche 12 avril 2015

Un atelier sur le sens de notre vie

Une des questions fondamentales de notre existence est bien : "Quel sens a ma vie ?".
L'astrologie peut nous aider à le découvrir et nous indiquer l'objectif de ce que nous sommes venus accomplir sur terre.
Rien ne nous oblige à suivre ce chemin et d'ailleurs, il est souvent ardu et escarpé, mais pour qui veut s'y engager, notre thème astral peut, comme une carte routière, nous indiquer la voie à suivre.
Nous avons programmé un atelier le 5 mai qui peut nous donner un aperçu de ce rôle personnel que nous pouvons tenir dans l'orchestre de la vie.




Après avoir découvert notre personnalité le 20 mars, nous pouvons donc continuer à nous découvrir avec le chemin de notre âme.

Nous partirons à la découverte des noeuds lunaires qui nous parlent de ce que nous amenons sur terre, notre karma et de comment nous pourrons le transformer petit à petit pour aller vers notre dharma, et trouver notre place, celle qui nous permettra de nous accomplir.
La découverte de ce chemin peut être déstabilisante et nous pouvons nous dire : tout ceci n'est pas pour moi, je ne suis pas à ce niveau-là. Il faut alors citer le beau texte de Marianne Williamson , qui nous demande de laisser briller notre lumière :




« Notre peur la plus profonde n'est pas que nous ne soyons pas à la hauteur,
Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites.
C'est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus.
Nous nous posons la question... Qui suis-je, moi, pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux ?
En fait, qui êtes-vous pour ne pas l'être ? Vous êtes un enfant de Dieu.
Vous restreindre, vivre petit, ne rend pas service au monde.
L'illumination n'est pas de vous rétrécir pour éviter d'insécuriser les autres.
Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous.
Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus, elle est en chacun de nous,
Et, au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même.
En nous libérant de notre propre peur, notre puissance libère automatiquement les autres. »
Marianne Williamson




Et si nombre d'entre nous n'arriverons pas à vivre pleinement cette lumière, nous pouvons nous engager sur le chemin et en découvrir quelques-unes des étapes.



"Nous passons notre vie devant une porte sans voir qu'elle est déjà ouverte et que ce qui est derrière est déjà là, devant nos yeux."
Christian Bobin

dimanche 5 avril 2015

De la bonne utilisation du fumier


Nous sommes faits de  toutes sortes d'expériences, certaines très "satisfaisantes" et d'autres pas toujours très reluisantes. Et si nous avons de la bienveillance pour tout ce qui est en nous et nous constitue, nous aurons la possibilité de nous réaliser bien mieux que si nous refusons de voir notre part d'ombre.
C'est ce que nous dit de façon très imagée et très parlante cet extrait du livre de Chögyang Trungpa : Méditation et action. Chögyang Trungpa est bouddhiste mais ce texte a une portée universelle.




"Les fermiers sans expérience jettent leur fumier et achètent de l'engrais aux autres paysans, alors que le cultivateur averti récolte et amasse son propre fumier malgré la puanteur et le sale travail. Et que lorsqu'il est prêt à être utilisé, il le répand sur sa terre, pour tirer de là sa moisson. Telle est la méthode habile. Et le bouddha dit exactement de la même manière que ceux qui ne savent s'y prendre, les maladroits, veulent séparer le pur de l'impur et s'efforcent de rejeter samsara pour chercher nirvana. Tandis que ceux qui sont d'habiles bodhisattva ne veulent pas se débarrasser du désir, des passions, et de tout le reste, mais au contraire recueillent et amassent tout cela ensemble.




C'est-à-dire qu'il faut premièrement les reconnaître et les admettre, puis aussi les étudier et les amener à la réalisation. Donc le bodhisattva pertinent reconnaîtra et acceptera toutes ces choses négatives. Et il sait réellement cette fois qu'il a en lui du nauséabond, qu'il n'y a pas moyen de faire autrement pour commencer, même s'il paraît difficile et peu ragoûtant de travailler dessus. Par la suite, ce sera le fumier qu'il pourra répandre sur le champ de la bodhi, car le moment venu, ces concepts et toutes ces choses négatives ayant été examinés, analysés, il n'y a pas à les conserver plus longtemps mais à les éparpiller, les étaler, les utiliser comme fumure. Ainsi, naîtront d'éléments impurs la semence et le grain de la réalisation."




Texte cité dans une émission des racines du ciel dont l'invité était Fabrice Midal.