dimanche 29 novembre 2020

La culture




Voici une belle définition de la culture :

La culture ce n’est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c’est la qualité du jugement, l’exigence logique, l’appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l’arduité des problèmes. C’est l’habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d’opinion, la patience d’ignorer, la certitude qu’on n’a jamais tout le vrai en partage; c’est avoir l’esprit ferme sans l’avoir rigide, c’est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c’est refuser tous les fanatismes et jusqu’à ceux qui s’autorisent de la raison; c’est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c’est révérer le génie mais sans en faire une idole, c’est toujours préférer ce qui est à ce qu’on préférerait qui fût.
Jean Rostand, Le droit d’être naturaliste (1963).

Je vous souhaite une belle semaine !



dimanche 22 novembre 2020

Connaissance et attention

Qu'est-ce que la connaissance ?

 "La connaissance est la seule richesse dont les tyrans ne peuvent nous dépouiller... Dieu vous a donné l'intelligence et la connaissance. Aussi n'étouffez-pas la lampe de la Grâce Divine et ne laissez pas s'éteindre la bougie de la sagesse dans les ténèbres de l'avidité et de l'erreur. Le sage est celui qui, à la lueur de son propre flambeau, vient éclairer le chemin des hommes." Khalil Gibran


Qui peut-on appeler sage ? Peut-être celui qui se tait et ne vous abreuve pas de connaissances dont vous ne sauriez que faire ?


Souvent, dans ces hautes terres où la solitude a rouillé l'herbe, on rencontre un ruisseau, naissance de ces torrents qui, plus bas, hennissent de roc en roc, cabrent des ventres blancs et secouent de longues crinières humides. Ici, sans bruits, comme une étincelante couleuvre, il coule, sans mouvement dirait-on, dans un lit de petits joncs nerveux. De ses abords, où se sont épaissies les bardanes, les mauves et les menthes, se lève soudain un mouton qui dormait. On découvre alors, près d'un rocher gris, une cabane de bois gris, un âne gris, un homme gris, qui depuis longtemps déjà vous regardait,  mais n'a pas fait un pas vers vous. Et il ne vous parlera guère, ou par oui et par non, ou peut-être, si vous lui demandez aide, par le don silencieux d'une tranche de pain et d'un verre de lait. Il connaît tellement les chemins de par ici qu'il ne peut vous être d'aucune aide pour vous guider. Il sait qu'il ne peut parler que de choses qui vous sont totalement inconnues. Il n'essaie pas.
Les trois arbres de Palzelm - Jean Giono


Peut-être le secret de la connaissance est-il caché dans l'attention que nous portons :
"La mesure de l'enchantement dépend de la plus ou moins grande attention que vous y mettez"
Montaigne

L'attention est certainement le point essentiel. La connaissance ne résiste pas au manque d'attention :
"Toutes les fois que l'on fait vraiment attention , on détruit du mal en soi. Si on fait attention avec cette intention, un quart d'heure d'attention vaut beaucoup de bonnes œuvres."
« L’attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité. »
Simone Weil



dimanche 15 novembre 2020

Liberté chérie

 


A cause d'un virus, nos libertés sont restreintes et nous ne pouvons plus faire ce que nous voulons. Si nous sommes attentifs, nous retrouverons un jour toutes ces possibilités que nous avons perdu. Ne perdons pas de vue que nous ne sommes pas faits pour être mis en cage !

A ce propos, j'ai retrouvé ce poème de Victor Hugo qui nous parle des oiseaux en cage et de la facilité que nous avons, nous, les hommes, à enfermer les autres êtres sans nous préoccuper de leur liberté ! 



Liberté

De quel droit mettez-vous des oiseaux dans des cages ?

De quel droit ôtez-vous ces chanteurs aux bocages,
Aux sources, à l'aurore, à la nuée, aux vents ?
De quel droit volez-vous la vie à ces vivants ?
Homme, crois-tu que Dieu, ce père, fasse naître
L'aile pour l'accrocher au clou de ta fenêtre ?
Ne peux-tu vivre heureux et content sans cela ?
Qu'est-ce qu'ils ont donc fait tous ces innocents-là
Pour être au bagne avec leur nid et leur femelle ?

Qui sait comment leur sort à notre sort se mêle ?
Qui sait si le verdier qu'on dérobe aux rameaux,
Qui sait si le malheur qu'on fait aux animaux
Et si la servitude inutile des bêtes
Ne se résolvent pas en Nérons sur nos têtes ?
Qui sait si le carcan ne sort pas des licous ?
Oh! de nos actions qui sait les contre-coups,
Et quels noirs croisements ont au fond du mystère
Tant de choses qu'on fait en riant sur la terre ?
Quand vous cadenassez sous un réseau de fer
Tous ces buveurs d'azur faits pour s'enivrer d'air,
Tous ces nageurs charmants de la lumière bleue,
Chardonneret, pinson, moineau franc, hochequeue,
Croyez-vous que le bec sanglant des passereaux
Ne touche pas à l'homme en heurtant ces barreaux ?




Prenez garde à la sombre équité. Prenez garde !
Partout où pleure et crie un captif, Dieu regarde.
Ne comprenez-vous pas que vous êtes méchants ?
À tous ces enfermés donnez la clef des champs !
Aux champs les rossignols, aux champs les hirondelles ;
Les âmes expieront tout ce qu'on fait aux ailes.
La balance invisible a deux plateaux obscurs.
Prenez garde aux cachots dont vous ornez vos murs !
Du treillage aux fils d'or naissent les noires grilles ;
La volière sinistre est mère des bastilles.
Respect aux doux passants des airs, des prés, des eaux !
Toute la liberté qu'on prend à des oiseaux
Le destin juste et dur la reprend à des hommes.
Nous avons des tyrans parce que nous en sommes.
Tu veux être libre, homme ? et de quel droit, ayant
Chez toi le détenu, ce témoin effrayant ?
Ce qu'on croit sans défense est défendu par l'ombre.
Toute l'immensité sur ce pauvre oiseau sombre
Se penche, et te dévoue à l'expiation.
Je t'admire, oppresseur, criant: oppression !
Le sort te tient pendant que ta démence brave
Ce forçat qui sur toi jette une ombre d'esclave
Et la cage qui pend au seuil de ta maison
Vit, chante, et fait sortir de terre la prison.

Victor Hugo




dimanche 8 novembre 2020

Conférence d'astrologie mondiale pour 2021



 Il nous faut cette année nous adapter en permanence. Tous nos projets doivent être revus, modifiés, repris sous un autre angle.

C'est le cas de la conférence d'astrologie mondiale de Sylvie Lafuente Sampietro. Nous devions nous réunir le 4 décembre à la Maison du Tourisme de Grenoble. Cela ne nous paraît plus possible.

Aussi, Sylvie Lafuente Sampietro a-t-elle décidé d'animer cette conférence en visioconférence. Cela permettra de la maintenir et de nous retrouver, d'une autre manière.

Le 4 décembre à 20h30, nous pourrons donc assister tous ensemble à cette conférence tant attendue chaque année, et peut-être plus en ce moment.

Pour vous inscrire, il vous faut : aller sur le site de Helloasso et réserver votre place. Il vous sera demandé 10 € (paiement par carte). Une fois inscrit, vous recevrez un lien pour vous connecter à la visioconférence le 3 décembre. Voici le lien pour vous inscrire :

https://www.helloasso.com/associations/association-altair/evenements/conference-d-astrologie-mondiale-2021-3 

Et voici la présentation de la conférence :

Astrologie mondiale : l'année 2021

"S’organiser dans       

le chaos créatif"

                 


Cette conférence a pour objectif de vous permettre de mieux comprendre la mutation du monde et de nos sociétés à travers une prise de recul sur l’actualité et une compréhension des cycles que l’humanité vit.

Elle est un apport personnel pour la gestion de votre année 2021, elle vous donnera des clefs pour saisir ce qui se passe dans votre vie et une prise de conscience des cycles qui sont à l’œuvre.

L’année 2021 est un temps puissant de créativité pour inventer une nouvelle organisation du monde de façon très pragmatique. En toile de fond, les grands cycles propulsent l’humanité dans une dynamique d’évolution incroyable. La redéfinition du monde va continuer cette année, sur le plan des forces territoriales et politiques. C’est une révolution écologique et économique qui est en route. Les structures sociales et politiques vont être soumises à une force de renouveau. C’est un espace de liberté et de créativité, où nous choisissons ce qui va se développer dans l’avenir. Revenir à l’essentiel et à ce qui est durable est une clé de réussite de cette mutation.

Nous allons traverser une crise de conscience majeure en rapport au libéralisme, à nos libertés individuelles et à la gestion des ressources avec le carré décroissant de Saturne à Uranus. C’est le temps d’une réorientation et d’une action mondiale pour l’écologie. Il se peut que la terre et la nature nous donnent quelques coups de pouce.  Nous devrons lâcher prise à d’anciennes idéologies ou croyances devenues caduques (cycle Saturne/Neptune).

Comment cerner notre rayon d’action et avancer dans le temps du chaos créatif ? Comment rester ancré face à la multitude d’information et à sa manipulation ? Comment se définir par rapport à la liberté individuelle et collective ? Comment canaliser le sentiment d’insécurité ? Comment s’intégrer dans la révolution écologique et la réorientation économique ? Comment se saisir de l’opportunité du renouveau et de la réorientation ?

Venez découvrir les enjeux de cette année 2021 pour pouvoir gérer vos décisions de vie en accord avec le rythme du cosmos.



Pour terminer, un poème de Fernando Pessoa qui donne de l'espoir et un chemin pour continuer à vivre en cette période perturbée :

De tout, il resta trois choses :
La certitude que tout était en train de commencer,
la certitude qu’il fallait continuer,
la certitude que cela serait interrompu avant que d’être terminé.
Faire de l’interruption, un nouveau chemin,
faire de la chute, un pas de danse,
faire de la peur, un escalier,
du rêve, un pont,
de la recherche…
une rencontre.

Fernando Pessoa

dimanche 1 novembre 2020

Désir suffisant

Pour oublier un peu notre condition de confinés, voici un conte, raconté par Henri Gougaud, une histoire de désir. Désirons-nous suffisamment tout ce qui nous paraît vital ?


Un désir suffisant

On raconte qu'un jeune Indou affamé de vérités rares s'en alla voir un ermite, un jour, dans sa cabane au bord de l'eau.

_ Maître, dit-il, enseignez-moi. 

_ Que veux-tu apprendre, mon fils ?

_ Le sens de la vie, son secret, pourquoi je suis venu au monde, quel est mon destin ici-bas, et quel il sera au-delà, lorsque j'aurai quitté mon corps.

 L'ermite contempla longtemps le garçon assis devant lui à quelques pas du vaste fleuve. Il dit enfin :

_ Veux-tu vraiment ? L'apprentissage est éprouvant.

_ L'ignorance est comme la crasse, il faut savoir s'en nettoyer, et l'on m'a dit grand bien de vous. 

_ Le maître ne peut pas grand chose si le désir de l'apprenti n'est pas aigu et pénétrant comme une lance de guerrier. Attends encore quelques lunes, tu n'ex pas assez aiguisé.

L'autre rougit, s'impatienta.

_ Maître, dit-il, vous vous trompez. S'il vous plait, ne me chassez pas. Mon désir d'apprendre est sincère.

_ Sincère n'est pas suffisant.

_ Que faut-il d'autre, dites-moi ?

Le vieux réfléchit un instant.

_ Viens avec moi au bord de l'eau.

Ils approchèrent du rivage. Tous deux s'agenouillèrent là, puis l'ermite dit au jeune homme :

_ Courbe-toi. Plonge ta figure.

Il obéit. Alors le vieux le prit rudement par la nuque et maintint sa tête sous l'eau. le jeune homme se débattit. A bout de souffle, à bout de forces, il se redressa violemment.

_ Voilà ce que j'appelle un désir suffisant. Quand il sera aussi vital que le besoin d'air de ton corps, reviens me voir, dit le vieil homme. En attendant, vis, mon garçon.


Et pour conclure, une citation qui est, je trouve, d'actualité :

"J'aimerais avoir un message un peu positif à vous transmettre. Je n'en n'ai pas. Est-ce que deux messages négatifs, ça vous irait ?" Woody Allen