dimanche 28 avril 2019

Voyage en enfer aller-retour



Oui, nous sommes partis vers les enfers lors de cette conférence sur Pluton à laquelle Sylvie Lafuente Sampietro nous avait conviés vendredi.
Nous avons refait le chemin des âmes qui arrivaient au royaume d'Hadès ( le nom grec de Pluton).
Très peu ont réussi à revenir des enfers dans la mythologie grecque. Ils sont quatre héros exactement, pas un de plus. Sylvie Lafuente Sampietro nous a proposé de devenir un autre de ces héros.
Il faut accepter de descendre dans les enfers sans perdre le fil de la vie pour pouvoir remonter ensuite à la surface. Notre but aujourd'hui est de descendre visiter notre ombre ou nos enfers et d'en revenir. C'est le chemin du guerrier intérieur.
Jung applique à cette plongée dans l'ombre l'expression de mort volontaire.  
Cette plongée dans les profondeurs nous confronte à ne pas être  le héros que nous voudrions être, et à devenir libres de toute détermination. Elle nous offre une réelle conscience de notre puissance et de notre impuissance. Au-delà, un chemin de résilience commence.

Pour traverser le royaume des enfers, celui de Pluton, il faut tout d'abord passer le fleuve de l'oubli, savoir amadouer Cerbère, rencontrer Charon et lui demander de nous faire traverser le fleuve de la haine (le Styx), puis passer l'Acheron  qui nous plonge dans les chagrins, le Cocyte ou fleuve des larmes et enfin  passer par le fleuve de feu qui nous purifie.
Il est possible alors de se présenter devant Hadès et Perséphone, sans artifices, nu et dépouillé.
L'initiation à la vérité et l'authenticité peut alors se faire.
Il faudra ensuite remonter des enfers sans se retourner, ressusciter.




Nous arrivons à l'étape du guerrier de lumière. Lorsque nous avons rencontré nos ombres, nous pouvons combattre pour mettre en lumière les non-dits, pour s'opposer aux abus, pour dire stop aux violences.
Et si nous restons dans l'impeccabilité, Pluton nous soutient de toute son autorité. L'impeccabilité consiste à faire le mieux possible la charge qui nous incombe. Il s'agit d'être là, concentré pour faire ce que nous avons à faire.
Les aides que nous recevons alors peuvent s'apparenter à des synchronicités. Juan Maltus les appelle pouvoirs personnels.




Sylvie Lafuente Sampietro a terminé sa conférence sur les défis actuels de l'humanité. Depuis qu'il a été découvert en 1930, Pluton a parcouru la moitié du zodiaque et l’humanité commence à intégrer la connaissance de ses ombres. Nous voyons partout ce dévoilement se produire.
Le défi sera donc de reformuler la société avec la connaissance de nos ombres pour construire une société authentique.
Nous pouvons surtout agir à notre niveau en étant à tout moment un guerrier impeccable.



Je ne saurais ici reproduire la richesse de cette conférence qui nous a conduits au plus profond de nous-mêmes et nous a fait visiter le chemin du guerrier. Vous pouvez louer la conférence enregistrée sur CD par l'intermédiaire de l'association Altaïr.


dimanche 21 avril 2019

La nuit sur les tours



Parce que nous avons eu le cœur brisé de la voir en flammes, parce que nous sommes tristes aujourd'hui de la voir ainsi abîmée, parce que je garde intacts dans ma mémoire tous les moments passés sous sa voûte, j'ai fait appel à Charles Péguy. Il sait nous réconcilier avec la beauté, tout en nous rappelant l'histoire et l'appel au spirituel qu'elle nous inspirera toujours. 

les sept contre paris

Sept villes se vantaient d'avoir cerné la Ville :
Auteuil voulait en faire un jardin potager ;
Grenelle en voulait faire un énorme verger ;
Bercy des entrepôts, Montmartre, un vaudeville.

Passy faillit en faire un immeuble servile,
Un caravansérail pour le noble étranger ;
Vaugirard, la Villette à ce peuple léger
Faisaient des abattoirs pour sa guerre civile.

Mais la dame a mangé les sept petites sœurs,
Elle a mis pour toujours la liberté de l'âme,
Et tous ces fourniments et tous ces fournisseurs,

Le négoce, l'amour, et la cendre, et la flamme,
Et tous ces boniments, et tous ces bonisseurs,
Et les gouvernements gendres et successeurs,

Sous le commandement des tours de Notre-Dame.

Charles Péguy (Les sept contre Paris)

Et tel un phœnix elle renaîtra, on ne sait pas encore exactement comment, cela reste à écrire mais nous savons que cette renaissance viendra.

Le phénix renaît de ses cendres
A Giorgio de Chirico
Sur l’amour on avait écrit
Sortie de secours interdite en cas d’incendie
Sur le ciel on avait écrit
Vous vous trompez ce n’est pas par ici
Et sur la nuit on avait écrit
On n’avait écrit rien du tout sur la nuit

Aragon

dimanche 14 avril 2019

Pluton : le chemin vers l'authenticité



L'association vous propose jeudi 25 avril de venir découvrir ou redécouvrir ce que peut nous révéler l'archétype de Pluton.
Cette planète naine du système solaire qui porte le nom du gardien des enfers dans la mythologie grecque représente un symbole fort de l'inconscient collectif dans notre psyché. En découvrant son rôle, en nous-mêmes comme dans la société, nous pourrons décrypter les situations où nous sommes manipulés, où nous manipulons, et ainsi devenir lucides sur nombre d'événements de nos vies qui nous laissent souvent impuissants.
Cette lucidité nous conduira vers l'authenticité et la puissance intérieure.




Sylvie Lafuente Sampietro animera la conférence. Voici comment elle nous la présente :


"Pluton : le chemin vers l’authenticité

Pluton nous emmène dans les profondeurs de l’âme humaine à la rencontre de notre ombre personnelle et de celle de la collectivité. Le chemin du guerrier intérieur est l’impeccabilité. Développer notre lucidité, être courageux, trouver l’action juste, être authentique et devenir un guerrier de la lumière : c’est le chemin qu’il nous propose. Transformer le poison des pulsions de dévoration et de violence en élixir de guérison de nos âmes, voilà  l’initiation de Pluton.
 Il nous offre de découvrir notre réelle puissance en tant qu’être humain.
Cette conférence donnera un éclairage autant sur le plan personnel que sur la mutation de nos sociétés."



Le chemin proposé par Pluton n'est pas aisé,  mais il nous conduit de l'ombre vers la lumière.  Il peut faire peur mais il est  très important de s'y intéresser pour sortir de l'impuissance face aux situations difficiles. Le chemin pour aller vers la justesse et une éthique personnelle nous permettra de nous tenir droits et authentiques en toutes circonstances.
Nous voyons tous les jours des manifestations de Pluton dans nos sociétés et la lucidité face à ces manipulations et manifestations de l'ombre sera pour nous le meilleur moyen de ne pas nous laisser piéger.




Voici donc une conférence qui s'annonce passionnante : je vous invite à y participer.
Elle aura lieu le 25 avril à 20h30 au Centre d'astrologie : 1, rue Expilly à Grenoble.
Le tarif est de 10 € et de 7 € pour les adhérents à l'association. 
Vous pouvez vous inscrire par mail à : assoc.altair@gmail.com
Nous vous attendons !

dimanche 7 avril 2019

Le prince ermite

Le chemin vers la paix de l'âme et la sagesse nous est conté ici par Henri Gougaud. Ce conte d'origine chinoise est extrait de son livre : L'arbre aux trésors.




Le chemin

Il était un jour un prince nommé Tsao. C'était un jeune homme robuste, de grande beauté et d'intelligence vive. Pourtant il vivait perpétuellement malheureux et enragé. il se mêlait de batailles indignes dans les basses ruelles de la capitale, buvait et paillardait sans bonheur tous les soirs de sa vie.
Une nuit, dans un recoin de taverne crasseuse, l'esprit tout embrumé de souffrance après s'être lourdement enivré, il empoigna par la taille une servante adolescente qui passait à sa portée et voulut la mener sur la paillasse d'une chambre. Elle lui résista. Harcelé par ses compagnons aussi ivres que lui qui le défiaient en riant de soumettre cette fille, il la battit, la laissa inanimée sur une table et s'en alla seul dans le jour gris qui commençait à poindre.
Il marcha droit devant lui sans rien voir du monde qui s'éveillait et sortit de la ville. Quand les brumes de l'alcool se dissipèrent dans son esprit, il se trouva en rase campagne, sur le chemin des montagnes de l'Ouest. Alors son existence lui parut si honteuse et désolante qu'il décida d'abandonner pour toujours les palais parfumés qui peuplaient ses journées et les bas-fonds qui encombraient ses nuits. Seule la solitude lui parut désormais désirable. Cheminant vers la montagne au sommet inaccessible, la figure battue par le vent et les yeux brûlés par les larmes séchées, il espéra même, dans son désespoir et son dégoût de sa vie, la rencontre de quelque bête sauvage qui d'un coup de griffe au travers de sa poitrine offerte mettrait fin à son errance, mais il n'en vit aucune.
Il parvint après trois journées de fuite épuisante au pied des monts. Il prit une courte nuit de repos, puis se mit à les gravir. Peu à peu aux buissons traversés il laissa par lambeaux ses vêtements brodés, aux soleils et aux tempêtes la séduction de son visage, à la rudesse des rocs l'agressive puissance de son corps. Il s'établit dans une grotte, et trois années durant, sans rien attendre de la mort, il se nourrit de fruits, de racines et de noix sauvages. Mais la mort ne vint pas.




Alors il grimpa plus haut, où ne poussaient que de rares herbages parmi les rochers, et comme il montait vers ces hauteurs où n'étaient plus de sentiers, son ancienne vie de débauche lui apparut si lointaine qu'il douta d'être celui qui l'avait vécue. les femmes, le luxe, le vin ne le préoccupaient plus. Il se dit qu'il était peut-être devenu un esprit du vent, et cela le fit rire. En vérité, n'importe qui passant par les rochers où il vivait l'aurait pris pour un fou, le voyant errer, nu sur ses jambes maigres, sa chevelure terreuse mêlée à sa barbe. Parfois, les yeux brillants comme deux étoiles noires dans les broussailles de son visage, il s'immobilisait de longues heures pour contempler la cime neigeuse de la montagne, d'où il n'attendait personne.
Cette cime l'emplissait de paix infinie. Quinze années durant il ne sut jamais pourquoi, jusqu'à ce qu'un jour quelqu'un vienne de ces neiges éternelles : un homme presque transparent, tant il était pâle et fluet. Il était vêtu d'une robe rouge qu'aucun vent poussiéreux, qu'aucune branche épineuse ne semblait avoir jamais effleurée. Cet homme était de ces Immortels qui vivaient autrefois au plus haut de la montagne de l'Ouest. Tsao ne fut pas étonné de le voir. L'Immortel s'assit à quelques pas de lui, sur un caillou. Tsao s'approcha et s'assit en face, comme pour une conversation, mais rien ne lui vint qu'il ait envie de dire. Alentour n'étaient que le vent et la lumière du ciel.
_ Te souviens-tu que tu fus prince ? lui demanda son visiteur, d'une voix nette et paisible.
_ Prince ? lui répondit Tsao. Je ne sais pas ce que signifie ce mot.
_ Que cherches-tu dans ces montagnes ?
_ Rien, répondit Tsao. Je suis mon chemin.
_ Où se trouve donc ton chemin ?
Tsao, levant la tête, désigna le ciel.
_ Et où se trouve le ciel ? demanda l'homme.
Tsao posa la main sur sa poitrine, et ainsi désigna son cœur.
Alors l'homme sourit.
_ Bienvenue chez les Immortels, dit-il.
Et ils s'en furent ensemble vers la cime.