Je garde de la compagnie de Pluton, durant une semaine de stage cet été, le souvenir très fort du chemin de transmutation qu'il nous invite à accomplir. Pluton le sorcier va nous aider à transmuer la douleur pour accéder à la guérison.
Pluton révèle le trésor caché, en nous rendant à notre véritable nature. Et lorsqu'on parle de la relation entre le Soleil et Pluton, celui-ci symbolise le feu qui purifie. Avec lui, tout est réduit en cendres, hormis le soleil indestructible, ce noyau de soi-même.
Je retrouve aujourd'hui ce texte de Eric Berrut citant Marie-Louise von Franz qui nous entraîne dans le feu de Pluton, le feu des alchimistes, purifiant la matière pour en extraire l'essentiel. Dans ce texte, Eric Berrut nous suggère de remplacer le mot feu par Pluton.
"En alchimie, le feu sert à brûler tout ce qui est superflu d'un corps, de sorte que seul le noyau indestructible demeure. En conséquence, les alchimistes commencent par calciner la plupart des substances qu'ils utilisent, détruisant ce qui peut être détruit. Ce qui résiste au feu, le résidu solide qui survit à la calcination, était considéré comme un symbole d'immortalité. Le feu est, par conséquent, le grand agent de transformation. dans certains textes gnostiques, il est aussi appelé le Grand Juge, parce qu'il départage, pour ainsi dire, ce qui est digne de survivre de ce qui ne l'est pas."
"Vous vous rendrez compte, nous dit Eric Berrut, que les alchimistes tentaient de réaliser, par projection sur la matière, l'opération plutonienne que nous sommes appelés à accomplir sur le plan de la conscience."
"Sous l'égide de Pluton, on ne meurt pas à soi-même , mais à tout ce qui se substitue, justement, à soi-même, et qui nous ôte la liberté d'être en tant que soi-même et d'agir en conséquence."
L'expérience ne peut être tentée que si l'on s'est assez construit, notamment au travers de Saturne. Elle nous conduit à accepter la vie. Telle qu'elle est.
Un petit livre découvert cet été lors du stage d'astrologie, puis acheté pour notre bibliothèque et dont voici un extrait pour vous donner envie.
Ce livre, c'est "Laisse moi te raconter...les chemins de la vie" de Jorge Bucay.
Et l'histoire que j'ai extraite, celle de l'éléphant enchaîné, est une belle métaphore sur le rôle des conditionnements dans notre vie.
"Quand j'étais petit, j'adorais le cirque, et ce que j'aimais par-dessus tout, au cirque, c'étaient les animaux. L'éléphant en particulier me fascinait; comme je l'appris par la suite, c'était l'animal préféré de tous les enfants. Pendant son numéro, l'énorme bête exhibait un poids, une taille et une force extraordinaires... Mais, tout de suite après et jusqu'à la représentation suivante, l'éléphant restait toujours attaché à un petit pieu fiché en terre, par une chaîne qui retenait l'une de ses pattes prisonnière.
Or ce pieu n'était qu'un minuscule morceau de bois à peine enfoncé de quelques centimètres dans le sol. Et bien que la chaîne fût épaisse et résistante, il me semblait évident qu'un animal capable de déraciner un arbre devait facilement pouvoir se libérer et s'en aller.
Le mystère reste entier à mes yeux.
Alors, qu'est-ce qui le retient ?
Pourquoi ne s'échappe-t-il pas ?
A cinq ou six ans, j'avais encore une confiance absolue dans la science des adultes. J'interrogeai donc un maître, un père ou un oncle sur le mystère du pachyderme. L'un d'eux m'expliqua que l'éléphant ne s'échappait pas parce qu'il était dressé.
Je posai alors la question qui tombe sous le sens : "S'il est dressé, pourquoi l'enchaîne-t-on ?".
Je ne me rappelle pas qu'on m'ait fait une réponse cohérente. Le temps passant, j'oubliai le mystère de l'éléphant et de son pieu, ne m'en souvenant que lorsque je rencontrais d'autres personnes qui un jour, elles aussi, s'étaient posé la même question.
Il y a quelques années, j'eus la chance de tomber sur quelqu'un d'assez savant pour connaître la réponse :
L'éléphant du cirque ne s'échappe pas parce que, dès son plus jeune âge, il a été attaché à un pieu semblable.
Je fermai les yeux et j'imaginai l'éléphant nouveau-né sans défense, attaché à ce piquet. Je suis sûr qu'à ce moment l'éléphanteau a poussé, tiré et transpiré pour essayer de se libérer, mais que, le piquet étant trop solide pour lui, il n'y est pas arrivé malgré tous ses efforts.
Je l'imaginai qui s'endormait épuisé et, le lendemain, essayait à nouveau, et le surlendemain... et les jours suivants... jusqu'à ce qu'un jour, un jour terrible pour son histoire, l'animal finisse par accepter son impuissance et se résigner à son sort.
Cet énorme et puissant pachyderme que nous voyons au cirque ne s'échappe pas, le pauvre, parce qu'il croit en être incapable.
Il garde le souvenir gravé de l'impuissance qui fut la sienne juste après sa naissance.
Et le pire, c'est que jamais il n'a sérieusement remis en question ce souvenir.
Jamais, jamais il n'a tenté d'éprouver à nouveau sa force... "
Je suis avec beaucoup d'intérêt, et je sais que je ne suis pas la seule, les parutions de livres de Frédéric Lenoir : ses livres sont toujours passionnants et emplis d'humanité.
Dans le dernier, l'âme du monde, il essaie de nous faire ressentir cette force bienveillante qui maintient l'harmonie de l'univers.
J'ai choisi un extrait qui parle de l'esprit de tolérance, sujet particulièrement d'actualité. Et message qu'il faut sans cesse renouveler pour que nous puissions vivre ensemble.
"Cultivez la tolérance. Ne soyez pas convaincus que vous seuls possédez la vérité. Le monde est divers, les sensibilités sont variées et ce qui est bon pour l'un ne l'est pas forcément pour l'autre. De même, ce qui est tenu pour vrai dans telle culture n'est pas forcément vrai dans telle autre. L'esprit de tolérance nous permet d'élargir notre compréhension de la vie et du monde. Il ne signifie pas pour autant que tout se vaut. La démocratie vaut mieux que la tyrannie, la justice que l'injustice, l'amour que la haine. Mais il y a parfois des manières différentes de vivre et de comprendre certaines vérités universelles, sans pour autant les contredire. Quant aux vérités ultimes, celles qui concernent Dieu ou l'Absolu, nul ne peut en avoir une claire compréhension, nul ne peut prétendre les posséder, car elles échappent à notre entendement. Ce qui est transmis dans chaque culture ou civilisation n'est toujours qu'un point de vue partiel ou limité. Ceux qui sont enfermés dans une posture dogmatique sont sûrs du contraire et leur coeur ne peut accueillir la vie avec humilité et autrui dans un véritable respect."
La rentrée, avec son lot de nostalgie, fin des vacances et de l'insouciance, mais aussi avec toutes ses joies, lorsque de nouvelles perspectives s'ouvrent.
Cette année l'association Altaïr, tout en gardant mémoire de ses 21 ans passés en quête de ce qui peut nous rendre plus humain, n'échappe pas à la règle et se tourne vers de nouvelles directions.
Se recentrer sur nos fondamentaux, développer l'accueil, élargir notre horizon en essayant d'être présents là où nous pouvons être utiles.
Nous sommes tous convaincus de l'importance de faire découvrir ce formidable outil de connaissance de soi qu'est l'astrologie humaniste appliquée, et c'est notre objectif principal.
Nous sommes heureux d'être présents dans la communication du centre et en particulier sur le site Internet remis à neuf que vous pouvez découvrir à son adresse habituelle.
L'espace s'ouvre, de nouveaux liens se créent, nous sommes prêts pour de nouvelles aventures. Nous espérons les vivre avec vous ...
Le titre de la conférence d'astrologie mondiale de Sylvie Lafuente Sampietro pour l'année 2013 m'avait interpellée : "Face aux crises, la créativité."
Et j'ai retrouvé en ouvrant le Telerama de cette semaine un article sur la crise très en phase avec ce titre.
En voici deux extraits pour étayer la réflexion sur l'année à venir. Myriam Revault d'Allonnes , spécialiste de philosophie politique et morale est interviewée.
" On parle de la crise comme s'il s'agissait d'un état permanent, et c'est effectivement vécu par l'homme contemporain comme un état permanent. Pourtant, classiquement, la crise est un état d'exception, dont on doit sortir. C'est ce que nous apprend l'étymologie. Le mot "crise" vient du grec ancien. La krisis, pour les grecs, signifie trois choses. Dans le registre médical, il s'agit de l'état paroxystique de la maladie, dont il faut absolument sortir _ le moment où l'on se trouve face à une alternative : la vie ou la mort. Mais la crise, cela veut dire aussi : la décision _ c'est lié au sens précédent, à la nécessité de prendre une décision pour s'en sortir. Troisième sens : le filtre, le tamis, c'est-à-dire le jugement. Crise et critique ont ainsi la même étymologie. Pour les grecs, le mot se rattache donc au domaine médical, mais aussi au judiciaire, au politique et au militaire."
"Tout se passe comme si la crise économique concentrait toutes les difficultés du vécu. En réalité, à supposer qu'un certain nombre de problèmes économiques soient résolus demain, on ne sortirait pas de la crise pour autant. Parce que la modernité est liée, consubstantiellement, à la notion de crise. Cela dit, il ne faut pas négliger ce que la crise peut avoir de fécond. Hannah Arendt écrit que c'est lorsque nous avons perdu tous les repères traditionnels qui nous permettaient de porter des jugements que notre capacité à juger peut être relancée. Je ne dirais sûrement pas vive la crise, ce serait irresponsable. Mais je dis qu'on peut aussi l'appréhender comme une force positive qui nous oblige à penser autrement."
Voilà justement ce que nous demande la période présente : nous aurons l'occasion d'en reparler à l'occasion de la conférence d'astrologie mondiale. Et de reparler de ce livre de Dane Rudhyar, dont les idées devraient nous éclairer .