Constellation : un mot que j'affectionne. Il représente un rassemblement d'étoiles dans le ciel, artificiel puisque ces étoiles peuvent être à des milliers d'années-lumière les unes des autres, mais l'ensemble forme un dessin sur le ciel depuis la terre. Nos ancêtres y ont vu des formes et nous devons rendre hommage à leur imagination, car ces formes ne sont pas "reconnaissables" à première vue. Certaines des constellations, souvent dotées de noms d'animaux, ont donné leur nom aux signes du zodiaque. De quoi se laisser porter par l'infini du ciel...
"Sur cet immense tableau d'une nuit céruléenne, la rêverie mathématicienne a écrit ses épures. Elles sont toutes fausses, délicieusement fausses, ces constellations ! Elles unissent, dans une même figure, des astres totalement étrangers ! Entre des points réels, entre des étoiles isolées comme des diamants solitaires, le rêve constellant tire des lignes imaginaires. Dans un pointillisme réduit au minimum, ce grand maître de peinture abstraite qu'est le rêve voit tous les animaux du zodiaque."
Gaston Bachelard - Essai sur l'imagination du mouvement.
Elles participent à la beauté du monde, que nous admirons et que nous ne voudrions pour rien au monde échanger.
"Je ne suis pas bégueule devant l'art et devant la nature. J'accepte. Donnez-moi le Parthénon, l'Alhambra, le Munster, la Grande pyramide, la Tour de porcelaine; donnez-moi Sainte-Sophie, Heildeberg, le Kremlin, l'Escurial; donnez-moi les cathédrales, les mosquées, les pagodes; donnez-moi Phydias et Michel-Ange, Eschyle et Dante, Shakespeare et Lucrèce, Job et Molière; donnez-moi la forêt, le lac, la grande plaine rousse, le pré vert, des tas de papillons, des volées d'aigle, le Sahara avec son lion, Paris avec son peuple; donnez- moi la montagne, la mer, l'homme, le femme, le vieillard, l'enfant, le ciel bleu, la nuit noire, la petitesse du colibri, l'énormité des constellations; c'est bien; j'aime tout; je n'ai pas de préférence dans l'idéal et dans l'infini; je ne fais pas le délicat; je ne fais pas le difficile; je ne fais pas la petite bouche; je suis le Gargantua du beau."
Victor Hugo - Post-scriptum de ma vie
Et Victor Hugo a, à la même époque (1859-1860), célébré les constellations, dans ce poème : Plein ciel, dont voici un extrait :
Andromède étincelle,
Orion resplendit;
L'essaim prodigieux des
Pléiades grandit;
Sirius ouvre son cratère;
Arcturus, oiseau d'or, scintille dans son nid;
Le
Scorpion hideux fait cabrer au zénith
Le poitrail bleu du
Sagittaire.
L'aéroscaphe voit, comme en face de lui,
Là-haut,
Aldébaran par
Céphce ébloui,
Persée, escarboucle des cimes,
Le chariot polaire aux flamboyants essieux,
Et, plus loin, la lueur lactée, ô sombres deux,
La fourmilière des abîmes !
"Sur cet immense tableau d'une nuit céruléenne, la rêverie mathématicienne a écrit ses épures. Elles sont toutes fausses, délicieusement fausses, ces constellations ! Elles unissent, dans une même figure, des astres totalement étrangers ! Entre des points réels, entre des étoiles isolées comme des diamants solitaires, le rêve constellant tire des lignes imaginaires. Dans un pointillisme réduit au minimum, ce grand maître de peinture abstraite qu'est le rêve voit tous les animaux du zodiaque."
Gaston Bachelard - Essai sur l'imagination du mouvement.
Elles participent à la beauté du monde, que nous admirons et que nous ne voudrions pour rien au monde échanger.
"Je ne suis pas bégueule devant l'art et devant la nature. J'accepte. Donnez-moi le Parthénon, l'Alhambra, le Munster, la Grande pyramide, la Tour de porcelaine; donnez-moi Sainte-Sophie, Heildeberg, le Kremlin, l'Escurial; donnez-moi les cathédrales, les mosquées, les pagodes; donnez-moi Phydias et Michel-Ange, Eschyle et Dante, Shakespeare et Lucrèce, Job et Molière; donnez-moi la forêt, le lac, la grande plaine rousse, le pré vert, des tas de papillons, des volées d'aigle, le Sahara avec son lion, Paris avec son peuple; donnez- moi la montagne, la mer, l'homme, le femme, le vieillard, l'enfant, le ciel bleu, la nuit noire, la petitesse du colibri, l'énormité des constellations; c'est bien; j'aime tout; je n'ai pas de préférence dans l'idéal et dans l'infini; je ne fais pas le délicat; je ne fais pas le difficile; je ne fais pas la petite bouche; je suis le Gargantua du beau."
Victor Hugo - Post-scriptum de ma vie
Et Victor Hugo a, à la même époque (1859-1860), célébré les constellations, dans ce poème : Plein ciel, dont voici un extrait :
Andromède étincelle,
Orion resplendit;
L'essaim prodigieux des
Pléiades grandit;
Sirius ouvre son cratère;
Arcturus, oiseau d'or, scintille dans son nid;
Le
Scorpion hideux fait cabrer au zénith
Le poitrail bleu du
Sagittaire.
L'aéroscaphe voit, comme en face de lui,
Là-haut,
Aldébaran par
Céphce ébloui,
Persée, escarboucle des cimes,
Le chariot polaire aux flamboyants essieux,
Et, plus loin, la lueur lactée, ô sombres deux,
La fourmilière des abîmes !