dimanche 27 janvier 2019

Constellations

Constellation : un mot que j'affectionne. Il représente un rassemblement d'étoiles dans le ciel, artificiel puisque ces étoiles peuvent être à des milliers d'années-lumière les unes des autres, mais l'ensemble forme un dessin sur le ciel depuis la terre. Nos ancêtres y ont vu des formes et nous devons rendre hommage à leur imagination, car ces formes ne sont pas "reconnaissables" à première vue. Certaines des constellations, souvent dotées de noms d'animaux, ont donné leur nom aux signes du zodiaque. De quoi se laisser porter par l'infini du ciel...

"Sur cet immense tableau d'une nuit céruléenne, la rêverie mathématicienne a écrit ses épures. Elles sont toutes fausses, délicieusement fausses, ces constellations ! Elles unissent, dans une même figure, des astres totalement étrangers ! Entre des points réels, entre des étoiles isolées comme des diamants solitaires, le rêve constellant tire des lignes imaginaires. Dans un pointillisme réduit au minimum, ce grand maître de peinture abstraite qu'est le rêve voit tous les animaux du zodiaque."

Gaston Bachelard - Essai sur l'imagination du mouvement.



Elles participent à la beauté du monde, que nous admirons et que nous ne voudrions pour rien au monde échanger.

"Je ne suis pas bégueule devant l'art et devant la nature. J'accepte. Donnez-moi le Parthénon, l'Alhambra, le Munster, la Grande pyramide, la Tour de porcelaine; donnez-moi Sainte-Sophie, Heildeberg, le Kremlin, l'Escurial; donnez-moi les cathédrales, les mosquées, les pagodes; donnez-moi Phydias et Michel-Ange, Eschyle et Dante, Shakespeare et Lucrèce, Job et Molière; donnez-moi la forêt, le lac, la grande plaine rousse, le pré vert, des tas de papillons, des volées d'aigle, le Sahara avec son lion, Paris avec son peuple; donnez- moi la montagne, la mer, l'homme, le femme, le vieillard, l'enfant, le ciel bleu, la nuit noire, la petitesse du colibri, l'énormité des constellations; c'est bien; j'aime tout; je n'ai pas de préférence dans l'idéal et dans l'infini; je ne fais pas le délicat; je ne fais pas le difficile; je ne fais pas la petite bouche; je suis le Gargantua du beau."

Victor Hugo - Post-scriptum de ma vie




Et Victor Hugo a, à la même époque (1859-1860), célébré les constellations, dans ce poème : Plein ciel, dont voici un extrait :


Andromède étincelle,
Orion resplendit;
L'essaim prodigieux des
Pléiades grandit;

Sirius ouvre son cratère;
Arcturus, oiseau d'or, scintille dans son nid;
Le
Scorpion hideux fait cabrer au zénith

Le poitrail bleu du
Sagittaire.

L'aéroscaphe voit, comme en face de lui,
Là-haut,
Aldébaran par
Céphce ébloui,

Persée, escarboucle des cimes,
Le chariot polaire aux flamboyants essieux,
Et, plus loin, la lueur lactée, ô sombres deux,

La fourmilière des abîmes !



dimanche 20 janvier 2019

Ecouter l'autre



J'avais beaucoup aimé le livre de Christophe André, Matthieu Ricard et Alexandre Jollien : Trois amis en quête de sagesse. Leurs trois approches conjuguées étaient réjouissantes et très riches. Ils vont sortir un nouveau livre ces jours-ci ( le succès entraîne souvent une suite...) et en entendant à nouveau parler d'eux, je me suis plongée dans leur premier livre.




En voici un extrait, c'est Matthieu Ricard qui parle de l'écoute :

"L'écoute est un don qu'on fait à l'autre. Pour bien écouter, il ne faut pas seulement être patient avec l'autre, il faut aussi être sincèrement concerné par lui. Chez le Dalaï-Lama, la qualité qui frappe le plus les gens qui le rencontrent, en dehors de la bienveillance dont il fait preuve envers tous, c'est la façon dont il écoute. Il est totalement et immédiatement présent à celui qui lui parle, en privé ou en public, même si c'est un passant dans un hall d'aéroport. 
Par manque de considération pour autrui, on s'imagine souvent qu'on sait où notre interlocuteur veut en venir et qu'on a déjà compris les tenants et les aboutissants de son problème. Avec condescendance, on donne parfois une réponse prématurée, incomplète, souvent inadaptée. Même s'il s'agit d'un conseil judicieux, on empêche la personne de dire tout ce qu'elle a sur le cœur. Il est très frustrant de ne pas pouvoir aller au bout de sa pensée.
Beaucoup de gens se plaignent de ne pas être écoutés. Ils ont l'impression que personne ne s'intéresse à eux. Les débats politiques sont souvent des exemples parfaits de cette indifférence. les protagonistes commencent par s'interrompre, puis lorsque cela ne leur suffit pas, ils en viennent à parler tous en même temps, comme si laisser parler l'autre était un signe de faiblesse, une concession inacceptable.
Mieux vaut laisser l'autre parler et prendre le temps de lui montrer calmement s'il a fait des erreurs. La première étape de l'écoute doit donc être de montrer qu'on est sincèrement intéressé par l'autre, qu'on lui accorde une attention sans réserve. Ça lui montrera en même temps, s'il nous demandait conseil, qu'on fera de notre mieux pour remédier à sa situation. "




Et à la fin de chaque chapitre, ils nous livrent des conseils pour bien vivre  : voici les conseils de Matthieu Ricard pour écouter avec bienveillance et humilité :
"Considérer l'écoute comme un don sans réserve à l'être qui est en face de soi. Même s'il est malveillant, l'écouter avec compassion, sans complaisance, mais avec le profond désir de trouver un remède aux causes de sa souffrance.
Ne pas anticiper ses paroles en pensant que l'on sait déjà où il veut en venir.
Eviter toute attitude condescendante. De même qu'on recueille l'eau à l'endroit le plus bas où elle s'écoule, c'est dans une position d'humilité qu'on reçoit de l'autre ce qui nous permettra de l'aider."

En cette période où beaucoup d'entre nous se plaignent de ne pas être entendus, où des débats fleurissent un peu partout, ces conseils me paraissent bienvenus !



dimanche 13 janvier 2019

Une histoire de Saâdi



Saâdi est un poète persan qui vécut au XIIIe siècle. Il a beaucoup étudié, beaucoup voyagé et beaucoup médité et écrit.
Ses deux livres les plus connus : Le jardin des fruits et le jardin de roses sont des recueils d'anecdotes et et de réflexions morales. Voici une histoire extraite de son livre : Le Jardin des fruits ( Le Bûstan ).




L'âne embourbé

Un âne s'était embourbé dans un marais, et son maître hurlait de désespoir. L'endroit était désert. La pluie faisait rage. Par surcroît, la nuit tombait. Jusqu'à l'aube, notre homme s'épuisa en injures, en blasphèmes. Dans sa colère, il invectivait ses amis, ses ennemis, et même le sultan de cette contrée. Celui-ci vint à passer et entendit les vociférations de l'ânier. A bout de patience, il dit sévèrement à l'infortuné :

_ En quoi suis-je fautif ?
_ Saigneur, déclara un cavalier de son escorte, promets-nous de punir ce coupable, de faire mourir cette plante vénéneuse...
Mais le sultan eut pitié du malheur de l'aîné, et il refréna son courroux. Bien plus, il tendit à cet homme une bourse pleine d'or, puis il lui donna un cheval et un superbe manteau.
Je ne sais rien de plus beau que la victoire de l'indulgence sur la colère.
Un passant dit à l'ânier :
_ Tu peux te féliciter de ta chance ! Je te croyais perdu...
_ Silence ! fit le vieillard. Sans doute, je n'ai pas su résister à ma douleur, mais ton souverain ne pouvait pas faire autrement  que de me pardonner. Il est aisé, mais indigne d'un sultan, de punir les injures. Les sages doivent rendre le bien pour le mal.




"Le tumultueux torrent qui descend des montagnes va se perdre dans les ravins, mais la plus modeste goutte de rosée est aspirée par le soleil qui l'élève jusqu'aux étoiles."

dimanche 6 janvier 2019

Les dieux d'Egypte



Le 18 janvier, nous avons prévu une visite au musée de Grenoble pour admirer la très belle exposition : Servir les dieux d'Egypte.
Pour nous accompagner, il suffit de vous inscrire sur notre messagerie et de venir le 18 janvier à 16h30 dans le hall du musée.
Les égyptiens ont une mythologie très riche et les aventures de leurs dieux sont tout aussi édifiantes que celles des dieux grecs.
J'ai donc choisi un exemple de ces légendes parmi beaucoup d'autres : elle met en scène le meurtre d'Osiris, roi généreux. Isis, sa sœur et épouse voudra le sauver mais le dieu Seth, frère d'Osiris, violent et jaloux, n'aura de cesse de se débarrasser d'Osiris.




Un jour, le dieu Seth voulut se débarrasser d'Osiris dont il était jaloux après l'histoire de l'adultère avec Nephtys. Il fit construire un coffre en bois précieux et déclara au cours d'un banquet qu'il l'offrirait à celui dont le corps s'ajusterait exactement à ses dimensions. Osiris, qui était très grand, s'y installa, et aussitôt Seth, aidé de 72 complices referma le lourd couvercle sur lui et le scella avec des clous et du plomb fondu. Puis Seth et ses complices portèrent le coffre vers la branche tanitique du Nil d'où il dériva jusqu'à la mer Méditerranée. Cet événement se serait déroulé le 17 du mois d'Athyr (19 novembre) en la vingt-huitième année du règne d'Osiris.
La déesse Isis fut informée de l'assassinat alors qu'elle se trouvait dans la ville de Coptos. Elle prit le deuil et se mit à rechercher le corps du défunt. Durant cette quête, Isis apprit par des enfants que le coffre d'Osiris, porté par les courants, se situait en Phénicie, à Byblos, où il s'était encastré dans le tronc d'un tamaris géant. Isis partit alors en barque à la recherche de son époux et arriva jusqu'à Byblos. S'étant faite connaître auprès du roi Malcandre, Isis se fit donner le tronc avec le cercueil et retourna en Égypte. Là, elle cacha la dépouille dans les environs de Bouto dans les marais du delta.
Mais, alors qu'il chassait au clair de Lune, Seth retrouva le corps qu'il coupa en quatorze morceaux, qu'il dispersa de tous côtés. Isis remonta alors sur sa barque de papyrus à la recherche des morceaux du corps de son bien-aimé, à travers le labyrinthe du marais. Chaque fois qu'elle découvrit un élément, elle fit édifier un tombeau où des prêtres furent chargés d'honorer la mémoire d'Osiris. La seule partie introuvable, malgré tous les efforts d'Isis, fut le membre viril car il avait été mangé par des poissons. Toutefois il avait eu le temps de donner au fleuve sa force fécondante.



Pour faire revivre ces mythes et découvrir tous ces dieux et leurs serviteurs, il faut visiter l'exposition, en compagnie de Sylvie Lafuente Sampietro qui pourra nous donner sa vision "astrologique" de ces légendes.
Le 18 janvier 2019 à 17h00. Participation : 4 €. Inscription par mail à assoc.altair@gmail.com
Rendez-vous à 16h30 dans le hall du musée.



mardi 1 janvier 2019

Vœux pour 2019

Toute l'équipe d'Altaïr se joint à moi pour vous souhaiter une très belle année 2019. Que cette année voie la réalisation de vos rêves et vous apporte la joie.
Nous espérons aussi vous apporter un peu de cette joie avec nos propositions tout au long de l'année. 
Pour ce trimestre, nous aurons une visite au musée de Grenoble pour admirer l'exposition : Servir les dieux d'Egypte le 18 janvier et un atelier d'astrologie : Découvrir le masculin en nous le 22 mars.
Nous en reparlerons très bientôt.


Pour ce début d'année plein de promesses, voici les vœux de Jacques Brel, bien connus mais toujours tellement riches et inspirants !





Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. 
Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. 
Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. 
Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. 
Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. 
Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. 
Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. 
Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable.