samedi 30 mars 2013

A défaut de lapin, un chat...

Je n'ai pas trouvé le lapin de Pâques, je me suis rabattue sur le chat. Il fait comme bon lui semble et il vit dans l'instant présent. Presque un modèle à suivre...




"Réussite et renommée sont comme rosée du matin.

Richesse et honneur ne sont que nuées passagères.

La vie n'est qu'un rêve que nous traversons tous.

On ne se sent chez soi que là où nous attendent

paix et réconfort."

                                      Poème chinois cité par Kwong Kuen Shan dans son livre : Le chat philosophe



lundi 25 mars 2013

L'oeuf et le poussin

J'ai retrouvé récemment un petit livre de métaphores, dont celle-ci, qui nous parle de l'oeuf et du poussin ...



"Dans un oeuf, le dur est à l'extérieur (la coquille) et le mou à l'intérieur (le jaune et le blanc). Par sa dureté, la coquille empêche le contenu du liquide de se répandre avant qu'un poussin n'ait le temps de s'élaborer en son sein.
Couvé comme il se doit, baigné dans la chaleur, l'oeuf va permettre à son contenu de s'élaborer progressivement.
Quand, à l'intérieur de la coquille, le poussin est entièrement développé, on constate qu'en lui le dur est désormais à l'intérieur (le squelette) et le mou à l'extérieur (la chair et le duvet).
Parce qu'il possède sa propre forme et sa propre stabilité intérieure, qu'il n'a plus besoin d'être protégé, le poussin est capable de briser sa coquille, de s'affranchir de ce cadre limité devenu non seulement inutile, mais étouffant.
En brisant la coquille, le poussin prouve qu'il a achevé son développement, qu'il a intériorisé dans son squelette la rigidité qui caractérisait l'enveloppe extérieure de l'oeuf."



Le passage de l'oeuf vers le poussin est une métaphore intéressante de transformations que les humains traversent. La coquille de l'oeuf est un symbole très parlant des structures au sein desquelles nous grandissons quand nous sommes enfants, c'est à dire du cadre (ou carcan) familial, scolaire, social, religieux, et politique dans lequel nous nous développons. Durant notre jeune âge, ce cadre est nécessaire pour nous structurer, nous construire. Nous avons besoin de ces limites, de même qu'il nous faut, comme l'oeuf, assez de chaleur (d'amour, symboliquement parlant), pour que se développe notre potentiel.
Cette coquille, toutefois, n'a d'utilité qu'un temps : à terme, nous sommes appelés à la briser, n'en n'ayant plus besoin puisque nous aurons acquis notre propre force intérieure.  Ainsi, par exemple, les codes religieux et moraux dont nous héritons au cours de notre éducation devraient nous permettre de développer notre propre "colonne vertébrale morale ou spirituelle" afin de savoir littéralement "nous tenir" : une fois que nous avons construit ce squelette intérieur, nous tenons debout tout seul, nous n'avons plus besoin  d'appuis ni de béquilles. Notre "droiture" tient à ce que nous sommes nous-mêmes et non plus à la peur du gendarme , aux contraintes imposées par l'extérieur, aux lois, aux règles, aux codes moraux.



L'individu qui, au sein de l'oeuf familial ou social, a su développer son propre squelette (son ossature psychique et spirituelle, ses valeurs), n'a plus besoin de cette coquille imposée du dehors et peut librement la briser. C'est en lui-même, dès lors, qu'il trouve l'appui et la force pour "tenir debout", pour marcher droit, pour ne pas chuter à la moindre occasion (et se relever au besoin). Même si toutes les structures sociales s'effondrent autour de lui, même au milieu de l'anarchie, du chaos ou de la guerre, même s'il n'a aucun risque d'être "pris" quand il agit mal, un tel être conserve le même comportement, puisque celui-ci est dicté de l'intérieur et prend appui sur ses propres valeurs. Souvent même, et particulièrement de nos jours, les individus qui possèdent leur propre colonne vertébrale morale ont des valeurs plus solides et plus résistantes que celles du milieu ambiant. Leur entourage, tant familial que professionnel, prend d'ailleurs appui sur de telles personnalités... quand on ne leur reproche pas de posséder une assise aussi forte.


Cette métaphore et ses commentaires, reproduits ici en partie, a été créée par Olivier Clerc dans son petit livre : "La grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite... et autres leçons de vie".

Si je l'ai reprise, c'est que ce texte illustre parfaitement ce que représente le symbole de Saturne en astrologie humaniste. Nous y retrouvons toute la construction de la référence interne, dont j'ai déjà parlé.
Toute cette construction n'est pas assurée d'avance et le passage de l'oeuf au poussin ne se fait pas toujours. Olivier Clerc nous explique que cette métaphore de l'oeuf et du poussin illustre aussi la notion d'alternance des cycles de création et de destruction souvent mal acceptés dans notre société ainsi que notre capacité à briser les vieilles coquilles pour créer de nouvelles formes.
Il reste que toute évolution ne peut se faire que lorsque la colonne vertébrale est bien construite, d'où l'importance de la construction de Saturne dans notre personnalité, comme dans la société, avant de faire évoluer les structures existantes.



Je vous rappelle la conférence de Sylvie Lafuente Sampietro du 12 avril à 20h30 à la Maison du Tourisme de Grenoble avec pour thème : "Saturne, les chemins de la conscience."

dimanche 17 mars 2013

Résister autrement

Continuons à parler de résistance : cette fois, nous partons à la découverte de la force du bouddhisme.
J'ai trouvé ce petit texte d'Eric Emmanuel Schmitt dans un de ses livres et il me semble qu'au-delà du bouddhisme, il nous donne une leçon de vie.




"La force du bouddhisme tient en sa faiblesse relative : il n'offre pas l'image d'une institution puissante, rigoriste, dogmatique. Il n'a pas provoqué d'Inquisition, ni de massacre à la Saint-Barthélemy; il ne nous envoie pas des terroristes qui se font sauter sur les places des marchés ou enfoncent les tours de New-York. Une tempérance, une modération baigne le bouddhisme. Il se tient à l'écart des deux maux qui endommagent notre civilisation : le mercantilisme et le fanatisme. Contre ceux qui confondent être et avoir, qui assimilent bonheur et possession, qui deviennent agressifs à force d'être frustrés, il oppose une existence mesurée où l'on s'habitue à se connaître, à se maîtriser et à respecter ce qui nous entoure. Contre ceux qui tombent dans le fanatisme par refus de douter, contre ceux qui recourent à la fureur pure afin que l'univers cesse de contredire leurs illusions, il fournit une sagesse souriante, ouverte, tolérante, où l'on s'initie à vivre en harmonie avec les autres. Dans ce monde qui s'affole, s'angoisse et se déchire, le bouddhisme nous indique une forme incroyable de résistance : la sérénité."




Nous avons à notre disposition plusieurs formes possibles de positionnement dans notre monde. Celle-ci en est une, qui permet de ne pas se laisser emporter par le tourbillon. A nous de trouver ce qui nous convient. Notre époque nous autorise le choix, nous ne sommes plus dans la contrainte de la soumission aux croyances sous lesquelles nous sommes nés. Voilà une raison de nous réjouir.

dimanche 10 mars 2013

Résister

J'ai vu récemment un joli film : "Les bêtes du sud sauvage". Il parle de la résistance à un monde que l'on veut vous imposer, un monde qui ne nous convient pas et qu'il n'est pas inéluctable d'accepter.
Ce film parle de bien d'autres choses, de la fidélité à sa lignée, de la fin d'un monde, de la solidarité, de la capacité à dépasser les peurs et les traumatismes.




"Les bêtes ne sont d'abord que des poules et des poussins, un cochon, un chien. La petite ménagerie d'un capharnaüm de bidonville aux airs d'arche de Noé : voilà la tanière de la petite Hushpuppy, gamine noire qui vit avec son père au milieu de l'eau, en marge du « monde sec », dans le bayou, en Louisiane. Les bêtes sont aussi les êtres humains. Hushpuppy partage ce qu'elle mange avec le chien, et le jour où on lui donnera un crabe pour un dîner de fête, il faudra qu'elle le dévore en le mettant en pièces à grands coups de mâchoire, férocement. Mais cette enfant solitaire sait aussi écouter battre le coeur des animaux et entendre, sous la sauvagerie et la misère, la beauté du pouls de la vie, le mystère de l'univers. Puis la tempête se lève et s'abat sur la Louisiane." Extrait d'une critique de Telerama.




La résistance contre la fatalité et ce que veulent imposer les hommes qui vivent de l'autre côté des digues, nous entraîne dans un conte où l'amour donne la force de continuer, où l'énergie pour survivre est têtue et où l'enfance nous ouvre des portes sur  l'émerveillement au coeur de la vie dévastée. L'enfant ressent ce qui la rattache à ce monde, et elle sait qu'elle doit le défendre.


Cette résistance m'a fait penser à nouveau à l'indignation de Stéphane Hessel, dont l'écho a été relayé cette semaine. La même résistance, le même refus d'un monde non souhaité.
Je sais la différence entre indignation et résistance, entre le refus d'accepter ce qui vous est imposé et le désir de liberté.




Je ne peux cependant m'empêcher de faire un parallèle entre le thème de ce film et ces mots mis cette semaine en une de Courrier International et repris du Guardian.
Il s'agit cette fois d'indignation :

"Il arrive que des pays, voire des civilisations entières, prennent de mauvaises habitudes, ou pire. C’est pourquoi, depuis l’époque des prophètes jusqu’à nos jours,  l’indignation, la colère et les appels à un ressaisissement moral ont de tout temps été nécessaires. L’indignation est autre chose que la révolution, la rébellion et la restauration, bien qu’ayant des liens avec les trois. Peut-être lui arrive-t-il d’être simpliste, feinte ou hors de propos, mais sans elle jamais la vie ne connaîtrait de nouveau départ."





Dans les deux cas, il s'agit de trouver ce qui nous définit, notre référence, et donc les limites que nous n'acceptons pas de franchir.
Comme le souligne l'article du Guardian, si parfois, cette indignation nous parait folle, elle est indispensable, car elle est nécessaire à la création d'un monde nouveau.
Je vous invite à venir écouter la conférence de Sylvie Lafuente Sampietro le 12 avril, car elle nous proposera  une réflexion sur ces sujets : l'acquisition de références internes, de l'autorité pour aller vers la conscience (le titre de la conférence : "Saturne : les chemins de la conscience") et nous donnera des pistes pour nous positionner dans le monde actuel.

Conférence à la Maison du Tourisme de Grenoble le 12 avril à 20h30.