dimanche 26 janvier 2020

Poème de l'Oulipo

Ecrire un poème : voilà qui peut paralyser, laisser indifférent ou donner des ailes.
Pourquoi s'y essayer ?
C'est beau la poésie, et on aimerait écrire comme Hugo, Verlaine ou Prévert.
Pas si simple !



Raymond Queneau nous déculpabilise avec une pirouette : ne nous prenons pas au sérieux !

Un poème
Raymond Queneau

Bien placés bien choisis
quelques mots font une poésie
les mots il suffit qu’on les aime
pour écrire un poème
on ne sait pas toujours ce qu’on dit
lorsque naît la poésie
faut ensuite rechercher le thème
pour intituler le poème
mais d’autres fois on pleure on rit
en écrivant la poésie
ça a toujours kékchose d’extrème
un poème




Et la recette pour l'écrire, ce poème (enfin, si on le veut vraiment !) :

Pour un art poétique
Raymond Queneau

Prenez un mot prenez en deux
faites les cuir' comme des oeufs
prenez un petit bout de sens
puis un grand morceau d'innocence
faites chauffer à petit feu
au petit feu de la technique
versez la sauce énigmatique
saupoudrez de quelques étoiles
poivrez et mettez les voiles
Où voulez vous donc en venir ?
A écrire Vraiment ? A écrire ?




Robert Desnos s'y met, lui aussi. Et même s'il refuse de faire des rimes, il les fait quand-même, pour notre plus grand plaisir !


Je voudrais aujourd’hui écrire de beaux vers
Ainsi que j’en lisais quand j’étais à l’école
Ça me mettait parfois les rêves à l’envers
Il est possible aussi que je sois un peu folle

Mais compter tous ces mots accoupler ces syllabes
Me paraît un travail fastidieux de fourmi
J’y perdrais mon latin mon chinois mon arabe
Et même le sommeil mon serviable ami

J’écrirai donc comme je parle et puis tant pis
Si quelques grammairien surgi de sa pénombre
Voulait me condamner avec hargne et dépit
Il est une autre science où je puis le confondre.

Robert Desnos

dimanche 19 janvier 2020

Espérance

Parlons d'espérance, cela ne fait pas de mal. Nous avons toujours la possibilité d'espérer, quel que soit notre monde et nos difficultés.



Voici deux exemples par deux poètes que j'apprécie particulièrement : Zeno Bianu et Andrée Chedid :


SCANTATE

je ne sais d’où je viens
                je ne sais où je vais
j’avance au beau milieu
                de la vie de la mort
comme un danseur de vide
                cherchant le sang des choses
j’écris contre le bruit
                de la douleur du monde

j’avance au beau milieu
                de la vie de la mort
je ne sais où j’ai vu
                cette pluie d’insomnie
j’écris contre le bruit
                de la douleur du monde
encore un souffle d’or
                dans la course au soleil

je ne sais où j’ai vu
                cette pluie d’insomnie
je mets ma vie en jeu
                 je mets ma nuit en feu
encore un souffle d’or
                 dans la course au soleil
un grand vent étoilé
                 qui secoue les vertèbres

je mets ma vie en jeu
                je mets ma nuit en feu
réclamant sans répit
                ce qui laisse sans voix
un grand vent étoilé
                qui secoue les vertèbres
je le reconnais bien
                c’est l’infini parlant

Bianu, Zéno.  (Le désespoir n'existe pas) 




ESPERANCE

J’ai ancré l’espérance
Aux racines de la vie

Face aux ténèbres
J’ai dressé des clartés
Planté des flambeaux
A la lisière des nuits

Des clartés qui persistent
Des flambeaux qui se glissent
Entre ombres et barbaries

Des clartés qui renaissent
Des flambeaux qui se dressent
Sans jamais dépérir

J’enracine l’espérance
Dans le terreau du cœur
J’adopte toute l’espérance
En son esprit frondeur.

Andrée Chedid


 Joan Miro m'a aidée à illustrer ce billet.

dimanche 12 janvier 2020

Pluton et la philosophie de Socrate

J'ai découvert sur Facebook Pascale Seys, cette philosophe qui sait se mettre à la portée de tous. Un de ses  billets était partagé par Sylvie Lafuente Sampietro.
Elle indiquait que ce texte est une belle leçon de Platon pour le passage des niveaux de Pluton. En effet, rappelez-vous, si vous avez suivi la formation de Sylvie sur Pluton : cela commence par la loi du silence et des non-dits, des bruits colportés, puis vient la lucidité sur toutes ces pratiques cachées, ce qui nous conduit après un cheminement vers nos propres ombres, à devenir authentiques. Mais pour y parvenir, il faut savoir repérer ces non-dits et propos insidieux, les dénoncer et refuser d'y adhérer. C'est à ce prix que nous devenons plus riches, riches d'une sagesse authentique, sans fard et enracinée dans une vérité profonde et essentielle.



Voici donc cette leçon de Socrate, racontée par Pascale Seys :
"Nous connaissons des gens inutilement bavards et nous-mêmes parfois, colportons des rumeurs, c'est-à-dire des propos de seconde main que nous nous plaisons à divulguer et à amplifier en prenant soin d'ajouter des remarques et des jugements.
Ces rumeurs  peuvent devenir virales, et les mots de cette espèce, au lieu de faire danser les consonnes et les voyelles, peuvent être, on l'oublie souvent, de très grands assassins. Une rumeur est donc un propos rapporté dans des chuchotis, sans examen, sans analyse, sans distance critique.
Or voici qu'une histoire attribuée à Socrate vient torpiller cette transmission virale. Cette histoire est connue sous le nom des trois tamis :
Un homme, un jour, s'en court précipitamment près de Socrate, pour lui dire qu'il sait quelque chose que lui-même sans doute ignore encore à propos de l'un de ses amis. En réalité, l'homme veut surtout être le premier à lui faire part d'une rumeur. Socrate freine le messager dans son élan en lui posant une question un peu étrange, en lui demandant si, avant de parler, il avait songé à prendre soin de faire passer ce qu'il voulait lui dire au travers des trois tamis.
Socrate instaure une attitude de l'ordre de la rupture en dehors de toute complaisance. Il enjoint en effet à son interlocuteur pressé et il nous enjoint, par la même occasion, comme règle absolue avant de parler, de passer le contenu de nos propos à travers l'épreuve des trois tamis.



Le premier tamis est celui de la vérité par lequel Socrate nous commande de vérifier si ce que nous nous empressons d'amener, de raconter et de ragoter sur les autres est exact.
Le deuxième tamis est celui de la bonté, autrement dit Socrate nous invite à réfléchir à la question de savoir si ce que nous avons à dire est véritablement bienveillant.
Enfin, le philosophe athénien examine le troisième tamis qui consiste à savoir si ce que nous brûlons de raconter, se révèle à tout le moins utile à quelqu'un ou à quelque chose.
Dans l'histoire, Socrate conclut la conversation de manière définitive en déclarant que si ce que nous disons n'est ni vrai, ni bon, ni utile, mieux vaut dès lors nous empresser de l'oublier et de nous taire.

Socrate était un homme simple, sage certes, mais surtout un juste ordinaire. Quelqu'un dont la sagesse se mesurait à sa capacité à humaniser le monde en le dépliant à travers une série de questions. C'est pourquoi Socrate est partout où le monde est questionné selon des critères de bonté, de vérité, d'utilité et aussi d'ironie et de beauté."
Pascale Seys (Et vous, qu'en pensez-vous ?)




Cette histoire est d'autant plus d'actualité que nous sommes aujourd'hui le 12 janvier sur la conjonction Saturne/Pluton. Tout ce chemin que nous pouvons faire avec Pluton en nous aidant de Saturne est mis en évidence ces jours-ci : il est temps de revenir à nos valeurs essentielles, de réfléchir à notre rôle dans la société, de sélectionner ce qui est durable et d'intégrer le principe de réalité, comme nous l'indiquait Sylvie Lafuente Sampietro, lors de sa conférence d'astrologie mondiale.

dimanche 5 janvier 2020

Une belle année 2020

Toute l'équipe de l'association Altaïr se joint à moi pour vous souhaiter une belle année 2020 !



Nous vous avons préparé un beau programme pour ce premier trimestre de l'année.
Nous commencerons le 11 février avec un atelier d'astrologie :

Atelier  astrologique : "Quel sens a ma vie ?"le 11 février

 « De notre karma à notre dharma »  

Cet atelier a pour but de nous faire réfléchir sur le chemin de notre âme et le sens de notre vie. D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Quelles sont les mémoires qui nous conditionnent ? Qu’est-ce qui sous-tend notre destin ? Que sommes-nous venus réaliser à travers la vie ? Quelle est ma place dans la symphonie du monde ?

Nous allons explorer de façon pratique les nœuds lunaires dans nos thèmes astrologiques.


Nous partirons à leur découverte car ils nous parlent de ce que nous amenons sur terre, notre karma et de comment nous pourrons le transformer petit à petit pour aller vers notre dharma, et trouver notre place, celle qui nous permettra de nous accomplir.
La découverte de ce chemin peut être déstabilisante et nous pouvons nous dire : tout ceci n'est pas pour moi, je ne suis pas à ce niveau-là. Il faut alors citer le beau texte de Marianne Williamson , qui nous demande de laisser briller notre lumière :

« Notre peur la plus profonde n'est pas que nous ne soyons pas à la hauteur,
Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toutes limites.
C'est notre propre lumière et non notre obscurité qui nous effraie le plus.
Nous nous posons la question... Qui suis-je, moi, pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux ?
En fait, qui êtes-vous pour ne pas l'être ? Vous êtes un enfant de Dieu.
Vous restreindre, vivre petit, ne rend pas service au monde.
L'illumination n'est pas de vous rétrécir pour éviter d'insécuriser les autres.
Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous.
Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus, elle est en chacun de nous,
Et, au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même.
En nous libérant de notre propre peur, notre puissance libère automatiquement les autres. »
Marianne Williamson



Visite de l'horloge solaire du lycée Stendhal le 21 mars

Nous irons ensuite à la découverte de la construction de nos thèmes : nous visiterons l'horloge solaire du lycée Stendhal de Grenoble.
Ce que nous essayons de comprendre sur le ciel lorsque nous établissons un  thème natal est en fait dessiné, ici, sur les murs de cet escalier qui nous offre une séance d'application concrète de la construction du thème astrologique.



Dans l'escalier d'honneur de l'ancien collège de jésuites (collège Stendhal aujourd'hui), une horloge solaire très complète est représentée, la dernière de son genre au monde. Horloge à réflexion, puisque reflétant la position du soleil à travers deux miroirs, et dont les peintures sont bien conservées, en partie grâce à quelques restaurations. Travail fantastique du père jésuite Bonfa réalisé entre 1670 et 1673 à l'époque où l'astrologie est encore (mais pas pour longtemps) partie intégrante de l'astronomie.

L'horloge présente toutes sortes d'informations passionnantes décryptées pour nous par le guide de la ville de Grenoble et par Sylvie Lafuente Sampietro pour la partie astrologie.


Voici de quoi enrichir nos connaissances !

Quelques éléments pratiques pour ces activités :

Atelier :
Date : 11 février 2020 de 19h15 à 22h15
Lieu : Centre d'astrologie humaniste appliquée - 1, rue Expilly 38 000 GRENOBLE
Tarifs : 25 € adhérents et 30 € non adhérents

Inscriptions : par Helloasso ou au local d'astrologie
Si vous connaissez déjà l’astrologie, prenez votre thème natal avec vous.
Si ce n’est pas le cas, merci de nous transmettre vos date, heure et lieu de naissance (N° de département) au moment de l’inscription.
Coût du montage : 2 €.

Visite :
           Date : 21 mars 2020 de 9h45 à 11h30
 Lieu : Rendez-vous dans le hall de la Maison du Tourisme de Grenoble à 9h45
 Tarifs : 7 € adhérents et 10 € non adhérents

 Inscriptions : par Helloasso ou au local d'astrologie
          Pour ces activités, les places sont limitées : il est donc nécessaire de vous inscrire à l'avance.
          Pour vous inscrire via Helloasso, vous pouvez passer par le site du centre :

          http://www.astrologie-humaniste-appliquee.fr/altair/Altairponct

           Nous espérons vous retrouver sur ces activités !