dimanche 27 février 2022

La conférence d'astrologie mondiale pour 2022

Notre période est troublée, je pense que vous serez d'accord avec moi.

Cette conférence, qui nous donne des repères pour comprendre les enjeux de l'année est un apport très riche pour cela.

Sylvie Lafuente Sampietro a donc décidé de mettre sa conférence à la portée de tous.

Voici donc cette vidéo que je vous conseille vivement de regarder. Elle nous donne des clés pour ne pas nous perdre dans tous les événements qui se succèdent.




Le lien pour la regarder : https://youtu.be/RXM_oIpG228


Je vous rappelle également la présentation de cette conférence, écrite par Sylvie Lafuente Sampietro en août 2021 et qui présente les principaux enjeux de l'année :

Cette conférence a pour objectif de vous permettre de mieux comprendre la mutation du monde et de nos sociétés  à travers une prise de recul sur l’actualité et une compréhension des étapes que l’humanité vit.

Elle est un apport personnel pour la gestion de votre année 2022, elle vous donnera des clefs pour saisir ce qui se passe dans votre vie et une prise de conscience des cycles qui sont à l’œuvre.

L’année 2022 est un temps clé pour l’accouchement du nouveau monde suite au chaos de ces deux dernières années. Nous aurons encore beaucoup de contractions, de tensions, de perte des repères et le tout avec des états de confusions. Le potentiel est énorme, mais nous ne pouvons pas savoir quel visage prendra le futur. Il dépend des choix et positionnements de chacun et les forces en présence sont colossales et très contradictoires.

En toile de fond, les grands cycles propulsent l’humanité dans une dynamique d’évolution incroyable. Ils sont tous en phase de croissance. Pluton/Neptune (cycle de 494 ans) a débuté en 1892, c’est la mutation de nos croyances fondamentales, il est en phase d’organisation pratique (le sextile). Pluton/Uranus (cycle de 139
ans) a débuté en 1966, il gère les révolutions technologiques et se trouve en pleine phase d’application (suite du carré). Uranus/Neptune (cycle de 171 ans) a débuté en 1993, il s’occupe des mutations idéologiques et religieuses et il est en phase d’émergence (suite du semicarré). Ceci génère une mutation radicale de nos modes de vie, de pensée et des équilibres économiques et politiques.
Plus que jamais, la conscience que nous sommes une humanité, vivant sur la planète terre va se manifester. Ceci signifie que nous dépendons tous de la gestion politique générale, tout en ne pouvant être actif que de façon locale.

Cette année 2022 va nous propulser à partir du mois d’avril à renouveler nos valeurs en tant que communauté. La conjonction de Jupiter à Neptune en Poissons va finaliser la série des conjonctions à l’œuvre depuis janvier 2020. Ce cycle de 13 ans est un appel vers la création de valeurs liées aux croyances religieuses, sociales et idéalistes autour de l’unité du monde. C’est le moment de revisiter nos idéaux et leurs conséquences. C’est le temps de s’ouvrir aux valeurs de compassion et de leur donner une forme sociale. Les questions autour de la gestion de la santé seront au cœur de ce processus.

Nous traversons une crise de conscience majeure à propos du libéralisme, de nos libertés individuelles et de la gestion des ressources. Le cycle d’Uranus/Saturne qui a débuté en 1988 a passé son carré décroissant en 2021. Le dernier aspect a lieu le 24/12/2021. C’est le temps d’une réorientation pour la gestion de nos ressources écologiques et économiques. C’est une révolution qui est en route où la question de la liberté individuelle et la vision collective sont essentielles. La nature nous donne quelques coups de pouce pour nous obliger à des changements de mode de vie. Il s’agit de réfléchir à l’impact de la technologie sur nos vies et de revenir à la question du sens du développement des innovations humaines.

« A force de sacrifier l'essentiel à l'urgence, on finit par oublier l'urgence de l'essentiel. » Edgard Morin

C’est un temps créatif et d’ensemencement. C’est aussi un espace de liberté, car nous choisissons à ce moment là ce qui va se développer dans l’avenir. Revenir à l’essentiel et à ce qui est durable est une clé de réussite de cette mutation. La vision de l’unité de la communauté humaine sera centrale. 2022 est une année importante où nous devrons propulser les projets qui nous tiennent à cœur.

Sur le plan mondial, il s’agit d’une mutation des rapports de pouvoir et de force et d’une révolution dans la gestion des ressources et des finances. Les questions autour des idéaux religieux, politiques et sociaux seront au cœur du renouvellement. Sur le plan sociétal, il s’agit d’avancer dans la recréation de nos institutions, dans l’innovation et la réorganisation des entreprises, dans la création de nouvelles organisations et communautés.

La conjonction Neptune/Jupiter nous inspirera vers plus de partage. Sur le plan personnel, il s’agit de saisir les mutations en jeu pour organiser notre vie en fonction de valeurs authentiques, humanistes et spirituelles. Choisir avec soin ce que nous désirons cultiver dans nos vies, utiliser notre espace de liberté pour créer de nouveaux modèles d’existence inclusifs. Nous verrons émerger de plus en plus de communautés porteuses de valeurs diverses, nous devrons choisir avec qui nous voulons évoluer et grandir.

Comment cerner notre rayon d’action et avancer dans le temps du chaos et de la désinformation ? Comment accompagner les contractions de la naissance d’une nouvelle vie, d’un autre monde ? Comment se définir par rapport à la liberté individuelle et collective ? Comment développer une vision communautaire et humaniste ? Comment se saisir de l’opportunité du renouveau et de la réorientation ?



lundi 21 février 2022

Beauté de la nature

Le spectacle de la beauté nous est offert par la nature et nous restons sans voix devant toutes ces merveilles. Pourtant ces moments sont encore plus magnifiques lorsque nous pouvons partager notre émotion avec nos compagnons ou simplement sentir dans leur regard le même émerveillement que le nôtre. Aujourd'hui, nous nous tournons vers la Chine avec un auteur du VIII e siècle : Wang Wei et un auteur d'origine chinoise devenu français : François Cheng. 


Au milieu de l'âge, épris de la Voie

Sous le Chung-nan, j'ai choisi mon logis.
Quand le désir me prend, seul je m'y rends :
Seul aussi à jouir d'ineffables vues...
Marcher jusqu'au lieu où tarit la source,
Et attendre, assis, que se lèvent les nuages.
Parfois, errant, je rencontre un ermite :
On parle, on rit, sans souci du retour.
Wang Wei. Mon refuge au pied du mont Chung Nan (VIIIe siècle).


Nous voici au lever du jour, au sommet de la montagne :

"Personnellement, si je suis fidèle au rendez-vous du couchant sur la mer, ou sur le fleuve, je ne me lasse pas de l'apparition du grand astre au sommet d'une montagne. La première fois, ce fut sur un vieux mont situé au sud de la Chine.

Après une journée de pénible ascension, nous nous approchons de la cime noyée dans les nuages, nous pénétrons dans la solennité de grands conifères multicentenaires dont la senteur résineuse nous enivre, nous fait communier avec l'univers le plus archaïque -sentiment d'originel. Accueillis par des moines dans un temple, nous nous délestons de tout. La nuit est déjà tombée. Une ablution à même la cascade, un repas frugal, nous nous abandonnons à un sommeil bercé par les clochettes suspendues au coin de l'auvent.

A cinq heures, nous grimpons jusqu'à une terrasse haut perchée, formée opportunément par de gros rochers plats. Les uns debout, d'autres assis, riant, bavardant, nous sommes une trentaine à attendre là, dans le noir épais que traversent de temps à autre des oiseaux de nuit lourds de pressentiments. Plus loin, on devine une rangée de montagnes faisant un rempart qui sépare "ce côté-ci et l'au-delà".

Brusque silence quand un trait de lueur traverse l'horizon - coup de gong nous frappant au cœur, coup d'épée déchirant les ténèbres. La lumière fait signe, la vie s'annonce, plus rien ne peut l'en empêcher. Pathétique mais sûr, centimètre par centimètre, le disque lumineux émerge des ombres. Happés par le sacré, les yeux inondés de larmes, nous nous taisons, jusqu'à ce que l'astre s'offre de toute sa rondeur, indéniable, aussi impérieux qu'irrésistible.

C'est alors que nous explosons en applaudissements, en hourras comme pour faire chorus avec les nuages qui s'embrasent, resplendissent de tous les coloris dont l'univers est capable."

(Devant tant de splendeur, un sentiment d’accablement peut nous saisir. Qui sommes-nous ? Que faisons-nous là ? Grains de poussière, n’avons-nous pas plutôt l’air penauds, un peu ridicules ? On pourrait effectivement céder à un petit ricanement cynique. Une autre voix, cependant, se fait entendre : « Grains de poussière, oui. Mais tu es celui qui a vu. Avoir vu n’est pas une mince affaire. Personne ne peut plus faire que tu n’aies pas vu. Le fait ‘avoir vu est ineffaçable.)

"On a beau te répéter que l'univers existe depuis des milliards d'années, toi tu es là pour la première fois. Tu vois le ciel se lever et éclairer le monde comme si tu assistais à son avènement. L'univers advient à mesure que tu adviens. Cet instant de rencontre donne sens à toi comme à l'univers - instant rejoignant l'éternité, instant d'éternité."

François CHENG





dimanche 13 février 2022

Découvrir Jung

 


Un livre de Frédéric Lenoir sur Jung : j'ai voulu aller voir !

Il y retrace la vie de Jung et reprend sa pensée en essayant de nous la présenter de façon claire. C'est assez réussi et on y retrouve tous les thèmes chers à Jung avec en point d'orgue sa recherche sur le processus d'individuation. Sur sa vie, les principales étapes sont reprises, sans occulter les zones d'ombre et les périodes difficiles qu'il n'a pas lui-même détaillées dans son livre sur sa vie.

Bref, un livre intéressant pour découvrir ou compléter ses connaissances sur ce grand psychanalyste, toujours peu honoré en France.



Voici un petit extrait sur la perte de lien de notre civilisation avec la nature, plus consciente actuellement qu'au début du XXe siècle, lorsque Jung s'en est inquiété :

"En se coupant de la nature, l'homme moderne  se prive de son lien le plus vital avec le monde, celui qui a structuré sa psyché depuis des millénaires. Avant que l'homme ne migre dans les grandes villes et ne se pose consciemment comme distinct de la nature et comme "maître et possesseur" de celle-ci pour reprendre l'expression de René Descartes, la nature n'était pas un simple environnement pour l'être humain : elle était vécue, expérimentée, intériorisée. Elle faisait partie de lui comme il faisait partie d'elle. "Les pierres, les plantes, les animaux ne parlent plus à l'homme et l'homme ne parle plus aux animaux en croyant qu'ils peuvent l'entendre, écrit Jung. Son contact avec la nature a été rompu, et avec lui a disparu  l'énergie affective profonde qu'engendraient ses relations symboliques."

Depuis qu'il s'est différencié d'elle par un effort conscient, son appartenance à la nature ne subsiste plus que dans son inconscient, qui conserve les instincts, les archétypes et la mémoire de ce lien vital. Mais nous ne comprenons plus ce langage et cette dissociation est pour Jung source de nombreuses névroses de l'homme moderne. Il nous faut donc retrouver ce lien vital avec la nature, quand bien même celui-ci passera toujours plus par le prisme de la conscience que par celui de l'inconscient, à l'inverse de ce qui se produisait pour nos lointains ancêtres. Pour qualifier cette rupture entre l'homme et la nature, le sociologue Max Weber parlait de "désenchantement du monde". Jung appelle aussi à un "réenchantement du monde", par la capacité à nous relier aux autres espèces vivantes et à ressentir dans toutes les dimensions de notre être ( corps, cœur, imaginaire, pensée), notre appartenance au cosmos."



dimanche 6 février 2022

Conte d'enfance



 Pour reprendre nos vieilles habitudes des contes qui font du bien, en voici un de Henri Gougaud, un peu énigmatique, pour nous laisser en attente :

L'enfant qui savait

Par une nuit d'hiver un voyageur perdu aperçut une lueur au fond des ténèbres venteuses. Il rendit grâce à Dieu. C'était une cabane. Il décrotta ses bottes contre la pierre du seuil, cogna du poing à la porte, entendit en-dedans :

_ Entrez, le verrou n'est pas mis !

Il poussa le battant. Une bouffée de vent froid pénétra avec lui dans la salle enfumée. Là, n'était qu'un homme d'un grand âge près d'un berceau. Un chaudron bouillonnait sur un trépied, au bord de l'âtre. 

_ Bienvenue, murmura le vieillard. Ne faites pas de bruit, mo enfant dort.

Le voyageur alla épousseter sa neige devant la cheminée. Alors il entendit ces paroles étranges derrière le rideau du petit lit :

_ Je ne dors pas, grand-père. Je cherche simplement quel jour de quelle année notre roi Miroslav a répudié sa femme coupable de stérilité mâle.

Le voyageur, surpris, se tourna vers le vieux qui l'aidait à quitter son manteau raidi par la froidure.

_ Bonté divine, dit-il, est-ce votre marmot que je viens d'entendre ? Quel âge a-t-il donc ?

_ Six mois, répondit le vieillard. Les enfants, aujourd'hui, ne sont plus ce qu'ils furent.

Il soupira et dit encore :

_ Puisqu'il est réveillé, si le cœur vous en dit, vous pouvez bavarder avec lui, le temps que cuise notre soupe.



L'homme s'approcha du berceau, l'oeil rond, gai au dehors, inquiet dans ses dedans.

_ Bonsoir, petit ami, dit-il. Où est votre papa, à cette heure tardive ?

_ Mon père est au soleil, il fait de peu beaucoup.

_ Voilà qui est plaisant. Et votre mère ?

_Ma mère cuit le pain qu'elle a déjà mangé.

_ J'aurais dû y penser, répondit l'autre. Je n'ose pas vous demander des nouvelles de votre grande sœur.

_Ma sœur se tient les flancs du rire qui lui vint voilà bientôt un an.

_ C'est clair comme la lune en plein brouillard, grogna le voyageur. On se moque de moi. On m'emberlificote. Que diable signifient ces charades ?

Le nourrisson partit d'un ricanement de crécelle.

_ C'est pourtant enfantin, dit-il. Mon père est dans le Sud, où la terre est fertile. Il ensemence un champ qu'il tient de mon oncle défunt. Du grain qu'il jette en terre, une belle moisson naîtra. De peu, il naîtra beaucoup. Ma mère s'est nourrie trop longtemps à crédit. Et maintenant ses galettes vont toutes à rembourser ses dettes. Elle cuit donc le pain qu'elle a déjà mangé. Quant à ma sœur, il y a sept mois elle faisait la belle, elle se poudrait le nez en chantant des fadaises. Son ventre est aujourd'hui gros comme un baluchon. Avant Noël elle aura mis au monde un enfant de rencontre. Voilà pourquoi j'ai dit qu'elle se tient les flancs de rire qui lui vint il y a bientôt un an. 

_ Par les moustaches de la femme du diable, répondit l'homme, bouche bée, c'est la première fois de ma drôle de vie que j'entends un nourrisson raisonner de la sorte !

_ Vous êtes naïf, soupira le marmot. Les enfants savent tout, mais qui sait les entendre ? Les gens sont sourds et le monde est cruel. Je pourrais vous en dire et vous en dire encore ! Mais je suis fatigué.

Et les yeux mi-clos, il se mit à chanter, à voix triste et lointaine :

Que suis-je venu faire ici ?
J'aimerais mieux être une bête
fils d'une louve de Russie
oh j'aurais moins mal à la tête.