dimanche 26 mai 2019

Des mots pour l'Europe


La dernière émission de la grande librairie consacrée à Laurent Gaudé et à l'Europe était passionnante.
Outre une longue interview de Laurent Gaudé sur ce qui le pousse à écrire, à témoigner, il était question de l'Europe.
En effet, son dernier livre  est un texte en vers intitulé : Nous, l'Europe qui nous rappelle d'où nous venons pour mieux nous montrer ce que l'Europe pourrait être :
"L’Europe, l’ancienne, celle d’un Vieux Monde bouleversé par la révolution industrielle, et l’Union européenne, belle utopie née sur les cendres de deux grandes guerres, sont l’alpha et l’oméga de cette épopée sociopolitique et humaniste en vers libres relatant un siècle et demi de constructions, d’affrontements, d’espoirs, de défaites et d’enthousiasmes. Un long poème en forme d’appel à la réalisation d’une Europe des différences, de la solidarité et de la liberté."(Présentation du livre).



En voici un extrait qui donne bien le ton du livre et qui, je trouve, donne envie de se plonger dans cette lecture :
"Ce que nous partageons,
C’est d’avoir traversé le feu,
D’avoir été, chacun,
Bourreau et victime,
Jeunesse bâillonnée et mains couvertes de sang.
Ce que nous partageons,
C’est l’humanisme inquiet.
Nous savons ce que l’homme peut faire à l’homme,
Nous connaissons l’abîme,
Nous avons été avalés par sa profondeur.
L’Europe, c’est une géographie qui veut devenir philosophie.
Un passé qui veut devenir boussole."



Cet autre extrait nous plonge dans ce territoire européen :
"Le territoire est vaste
Et nous ne nous connaissons pas.
Il faut l'arpenter, se sentir européen par les kilomètres parcourus.
Regardez notre grande terre.
L'Europe du bouleau et celle de l'olivier,
L'Europe des cathédrales et celle des temples.
Au Nord, la brique,
Au Sud, la chaux.
La figue et la myrtille, 
Tout est vaste,
Et nous sommes côte à côte.
Pays de bière, pays de vin,
Le thé et le café,
La vache et la chèvre,
La lumière de Spilliaert
Et le rouge étrusque.
L'Europe tournée vers l'Atlantique,
Et celle qui regarde Istanbul,
Nous sommes tout cela.
Le territoire est vaste et nous ne nous connaissons pas.
Nous n'avons pas la même langue,
Nous sommes mosaïques de lumières.
Des gris cendrés des terres du Nord à la blancheur soleil de la Méditerranée,
Des pluies d'Irlande aux sierras d'Andalousie,
Des polders hollandais au mont Pellegrino de Sicile,
Nous sommes éclatés de couleurs, d'accents et d'histoires." 

Terminons avec cette phrase d'Albert Camus, qui dit beaucoup de l'espoir qui a été mis, avant nous, en cette Europe, si difficile à construire.
"Notre Europe est une aventure commune que nous continuerons de faire, malgré vous, dans le vent de l'intelligence."




dimanche 19 mai 2019

Sylvie Lafuente Sampietro s'exprime à la télévision


Ce n'est pas fréquent d'être invitée dans une émission de télévision lorsqu'on est astrologue comme Sylvie Lafuente Sampietro et que l'on ne fait pas d'horoscopes.
Elle a cependant été invitée dans l'émission Ensemble c'est mieux sur FR3 Alpes le 2 mai dernier et a pu expliquer brièvement ce qu'est l'astrologie humaniste appliquée®.
Je vous propose cette vidéo car c'est l'occasion de découvrir Sylvie Lafuente Sampietro si vous ne la connaissez pas encore.




C'est aussi l'occasion de découvrir que :
"Le but de l'astrologie est d'apprendre à mieux nous connaître. Le thème astral nous donne un potentiel de vie, nous donne des étapes de vie, des problématiques que l'on peut rencontrer et donc nous permet de mieux cerner ce que l'on est venus faire sur la terre".
Et même si cette intervention nous laisse sur notre faim, nous qui aurions souhaité qu'elle dispose de beaucoup plus de temps pour s'exprimer, c'est une grande satisfaction que cette intervention ait pu se faire.




dimanche 12 mai 2019

Couleurs du printemps


Le printemps est là, les arbres ont retrouvé leurs verts de toutes les nuances, les fleurs apparaissent les unes après les autres et les oiseaux nous régalent de leurs chants.
Pour fêter toute cette beauté, voici trois poèmes de Victor Hugo qui nous parlent tous de cette belle saison.



Printemps


Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L'oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d'être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d'une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d'amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l'ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d'heureux chanter dans l'infini.
Victor Hugo




Tout est lumière, tout est joie.
L'araignée au pied diligent
Attache aux tulipes de soie
Les rondes dentelles d'argent.
La frissonnante libellule
Mire les globes de ses yeux
Dans l'étang splendide où pullule
Tout un monde mystérieux.
La rose semble, rajeunie,
S'accoupler au bouton vermeil
L'oiseau chante plein d'harmonie
Dans les rameaux pleins de soleil.
Sous les bois, où tout bruit s'émousse,
Le faon craintif joue en rêvant :
Dans les verts écrins de la mousse,
Luit le scarabée, or vivant.
La lune au jour est tiède et pâle
Comme un joyeux convalescent;
Tendre, elle ouvre ses yeux d'opale
D'où la douceur du ciel descend !
Tout vit et se pose avec grâce,
Le rayon sur le seuil ouvert,
L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe,
Le ciel bleu sur le coteau vert !
La plaine brille, heureuse et pure;
Le bois jase ; l'herbe fleurit.
- Homme ! ne crains rien ! la nature
Sait le grand secret, et sourit.
Victor Hugo



Nuits de juin

L'été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte
La plaine verse au loin un parfum enivrant ;
Les yeux fermés, l'oreille aux rumeurs entrouverte,
On ne dort qu'à demi d'un sommeil transparent.

Les astres sont plus purs, l'ombre paraît meilleure ;
Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;
Et l'aube douce et pâle, en attendant son heure,
Semble toute la nuit errer au bas du ciel.
Victor Hugo


dimanche 5 mai 2019

Le feu de Pluton

Pour continuer encore un peu avec Pluton et en repensant au feu qui a récemment atteint Notre Dame de Paris, je vous propose de parler un peu d'alchimie :



"En alchimie, le feu sert à brûler tout ce qui est superflu d'un corps, de sorte que seul le noyau indestructible demeure. En conséquence, les alchimistes commencent par calciner la plupart des substances qu'ils utilisent, détruisant ce qui peut être détruit. Ce qui résiste au feu, le résidu solide qui survit à la calcination, était considéré comme un symbole d'immortalité. Le feu est, par conséquent, le grand agent de transformation. dans certains textes gnostiques, il est aussi appelé le Grand Juge, parce qu'il départage, pour ainsi dire, ce qui est digne de survivre de ce qui ne l'est pas."

Ce texte de Marie-Louise von Franz est cité par Eric Berrut ( dans "Le chemin de soi") et celui-ci propose de relire la citation en remplaçant le mot "feu" par Pluton.

"Vous vous rendrez compte, nous dit-il, que les alchimistes tentaient de réaliser, par projection sur la matière, l'opération plutonienne que nous sommes appelés à accomplir sur le plan de la conscience."


"Sous l'égide de Pluton, on ne meurt pas à soi-même , mais à tout ce qui se substitue, justement, à soi-même, et qui nous ôte la liberté d'être en tant que soi-même et d'agir en conséquence."




Nous retrouvons la symbolique de Pluton que nous avons déjà évoquée. L'épreuve du feu nous régénère et nous ressuscite. Le feu est la dernière épreuve des héros grecs qui visitent les enfers avant la rencontre avec Pluton et l'initiation. Le guerrier peut ensuite remonter vers la lumière, nu et sans artifices pour vivre dans l'authenticité et la vérité de son être.