dimanche 24 septembre 2023

Le jardin des roses et des fruits



Le jardin des roses et le jardin des fruits sont deux livres de Saadi, poète persan du XIIIe siècle. Ils regroupent toutes sortes de contes et d'historiettes pleines de sagesse. 

Elles ont en outre pour nous le goût d'un temps lointain et révolu tout en nous parlant de l'homme de toujours.



Voici donc une de ces historiettes, parmi tant d'autres :

Un riche avare avait un fils malade; des amis lui dirent : "Il convient qu'à son intention tu fasses une lecture complète du Coran, ou que tu offres une victime et que tu la distribues aux pauvres car, grâce à l'heureuse influence de cet acte de dévotion, Dieu lui accordera sa guérison." Le père se plongea un instant dans ses réflexions et dit :"La lecture complète du Coran vaut mieux car le saint livre est sous la main, et le troupeau est éloigné." Un homme sensé ayant entendu ces paroles dit :" Il a choisi la lecture du Coran parce qu'il a ce livre au bout de la langue, tandis que son or est caché au milieu de son cœur."

"Quelle douleur d'incliner le cou en signe d'adoration, s'il fallait en même temps ouvrir la main de la générosité ! Pour un dinar qu'il lui faudra donner, il restera comme un âne embourbé; mais si tu veux une prière, il en récitera cent ! 



On trouve toujours à la fin de ses histoires, une morale ou une explication, souvent livrées avec humour.

samedi 16 septembre 2023

La rentrée

La rentrée est arrivée : nous allons nous retrouver sur nos différentes activités.


Cette année, nous allons continuer à être présents dans les cours pour contribuer à la gestion de la bibliothèque, éditer des thèmes si vous le souhaitez, vous envoyer les liens vers les conférences enregistrées et vous permettre de vous inscrire à nos activités. Pas de changement sur nos tarifs, l'inscription à l'association est toujours de 15 €. Toute l'équipe vous attend pour vous aider à trouver ce qui vous intéresse.


Nous organisons déjà la conférence d'astrologie mondiale qui aura lieu le 1er décembre à 20h00. Cette année, il sera possible d'y assister en présentiel dans notre local du centre d'astrologie. Les places sont limitées, il faudra s'inscrire à l'avance. Nous prévoyons aussi de nous retrouver en même temps en visioconférence sur Zoom comme les dernières années. Un défi pas facile à organiser pour nous, mais nous tenons à le relever. Notre tarif sera de 12 €, au local ou par Zoom (10€ pour nos adhérents). Les inscriptions se feront par Internet et Helloasso pour la visioconférence et au local par chèque ou en espèces pour le présentiel, avec toujours la possibilité de régler par virement.


Voici le thème de la conférence pour l'année 2024 : 

ʺ Oser innover, choisir et s’engager ʺ 

Vendredi 1er décembre 2023 à 20h

En double accès présentiel et visioconférence sur Zoom 

Cette conférence a pour objectif de vous permettre

de mieux comprendre la mutation du monde et de nos sociétés

à travers une prise de recul sur l’actualité

et une compréhension des étapes que l’humanité vit.

Elle est un apport personnel

pour la gestion de votre année 2024,

elle vous donnera des clefs pour saisir

ce qui se passe dans votre vie et une prise de conscience

des cycles qui sont à l’œuvre.  

Les défis de 2024 : 

Conserver la confiance dans l’avenir.

Épouser les mutations de la nature.

Être créatif de nouvelles façons de vivre.

S’ouvrir aux échanges et à la mutualisation.

Suivre le souffle de l’insurrection.

Oser faire des choix de construction pour nos vies.

 

Venez découvrir les enjeux de cette année 2024

pour pouvoir gérer vos décisions de vie en accord avec le rythme du cosmos.

 

Pour plus de précisions, je vous proposerai bientôt un texte plus détaillé sur le contenu de cette conférence.

Vous pourrez également vous inscrire début octobre sur Helloasso.

Je vous souhaite un bel automne et espère vous retrouver très bientôt !

lundi 4 septembre 2023

Stage d'été en Ardèche

 Fin juillet, pas très loin d'Aubenas en Ardèche. La rivière coule en-dessous des bâtiments. Des bâtiments anciens, tout en pierre avec le bruit de l'eau, les arbres de la forêt en toile de fond et des coins pour s'installer, au frais ou au soleil, au bord de l'eau pour se retrouver, pour échanger. Ici, on élevait des vers à soie, jadis.

Nous sommes venus pour un stage sur la relation. Un sujet un peu "technique" en astrologie car s'il est déjà difficile de bien comprendre son propre thème natal, il est encore plus délicat de comprendre ce qui se passe quand deux thèmes se rencontrent.

Mais la complexité technique du sujet n'a pas posé de problème. Guidés par Sylvie Lafuente Sampietro, nous avons pu suivre les différents sujets abordés sans problème.

Nous avions chacun choisi une relation à étudier : une relation entre nous-mêmes et une autre personne, soit parce qu'elle nous posait un problème, soit parce qu'elle nous posait des questions. Nous avons eu des relations de couple, des relations avec les parents ou avec les enfants.


Chacun a pu explorer sa relation et y chercher soit des améliorations, soit des façons de vivre mieux, soit des décisions à prendre.

Le cadre magnifique et reposant nous a aidés à progresser dans notre découverte. Et nous avons fait, au cours de cette semaine, la connaissance d'un martin pêcheur : nous l'avons trouvé, un matin, dans l'herbe. Il était visiblement mal en point et n'arrivait plus à voler. le martin-pêcheur est un oiseau magnifique aux couleurs brillantes et profondes. Il nous a interpellés et nous nous sommes tous sentis concernés par ses difficultés. Nous l'avons appelé Martin. Nous l'avons gardé, choyé pendant une journée, le temps pour que des personnes du centre LPO viennent le récupérer et le prennent en charge. Et nous avons eu de bonnes nouvelles au mois d'août : sa fracture à l'aile s'est consolidée et il sera bientôt relâché. Nous y avons vu une métaphore de notre propre guérison suite à ce stage. Il nous a montré que la guérison des ailes du cœur prend du temps et qu'elle tient souvent à l'entraide relationnelle.




mercredi 21 juin 2023

Altaïr ou Kiboboshi

 Pour terminer l'année, voici l'histoire d'Altaïr, l'étoile dont notre association a pris le nom. Elle est racontée par Florian Freistetter dans un livre passionnant (Etoiles, une histoire de l'univers en cent astres )qui nous raconte toutes sortes d'histoires passionnantes sur les étoiles.


Kiboboshi

Le bouvier et la tisserande céleste

Difficile de manquer l'étoile la plus brillante de la constellation de l'Aigle. Elle n'est éloignée de nous que de 16 années-lumière, possède un éclat 11 fois plus grand que celui du soleil et est la douzième étoile la plus brillante de notre ciel nocturne. Son nom officiel est "Altaïr" : il vient de l'arabe, comme de nombreux autres noms d'étoiles.

Aux VIIIe et IX e siècles, les astronomes arabes approfondissent le savoir de l'Antiquité grecque et assurent leurs propres traductions des œuvres classiques. Au Moyen-Age, lorsque les savants européens traduisent à leur tour ces textes arabes, ils conservent la manière de désigner les étoiles. C'est ainsi que al-nesr al-taïr ("l'aigle volant") devint le nom Altaïr, toujours en usage aujourd'hui. la quasi-totalité des étoiles brillantes portent des noms qui viennent de l'arabe comme Ras Algheti, Algol, Dschubba, Fomalhaut, Mizar, Zuben-el dschenubi et beaucoup d'autres. Certaines, un peu moins nombreuses, portent des noms latins, par exemple Polaris, Regulus et Capella. Mais même si la culture occidentale repose fermement sur les fondements de l'antiquité gréco-romaine et sa réception arabe, nous ne devons pas oublier que le ciel a été observé par tous à toutes les époques. Chaque peuple possède ses propres noms pour ses étoiles et raconte ses propres histoires à leur sujet.



Par exemple, Altaïr est connue au Japon sous le nom de "Hikoboshi" et est célébrée le 7 juillet de chaque année. Pour être précis, une fête est donnée en l'honneur de Hikoboshi et d'Orihime, le bouvier et la tisserande. Leur histoire est contée dans une légende populaire chinoise vieille d'au moins 2600 ans.

Orihime, la fille du dieu du ciel Tentei, confectionne le tissu qui habillera les dieux. Pour divertir sa fille du travail, Tentei lui propose de rencontrer le bouvier Hikoboshi. mais _ il faut bien que jeunesse se passe_ le grand amour leur fait oublier le travail. Bref, les vaches courent sans surveillance à travers le pays et les dieux attendent en vain le tissu pour leurs vêtements. Tentei doit intervenir et séparer les deux tourtereaux. Ils sont bannis chacun d'un côté de Aminogawa, la grande rivière céleste. 

Mais le travail n'est toujours pas fait, car Orihime et Hikoboshi sont bien trop malheureux pour pouvoir se concentrer sur leurs tâches. Il leur est donc permis de se rencontrer une fois par an, le 7e jour du 7e mois. Cependant, lorsque les deux amoureux veulent se retrouver pour la première fois, il n'y a pas de pont pour traverser la rivière céleste. Orihime se met alors à pleurer si fort qu'une nuée de pies la prend en pitié. Avec leurs ailes, les oiseaux forment un pont au-dessus d'Amanogawa et promettent au couple de leur rendre à nouveau ce service à l'avenir, à condition qu'il ne pleuve pas le 7e jour du 7e mois et que la rivière céleste ne transporte pas trop d'eau. 



Aujourd'hui encore, on peut contempler dans le ciel cette histoire d'amour tragique et sa fin heureuse. Hikoboshi est, comme on l'a dit, l'étoile Altaïr. Irohime, la tisserande céleste, est représentée par la brillante étoile Vega. Et comme dans la légende, on aperçoit ente eux la Voie lactée : la rivière céleste Amanogawa. Celui qui observe attentivement distinguera même les sympathiques pies. En effet, des régions de la Voix lactée visibles entre Vega et Altaïr sont couvertes de grands nuages de poussière interstellaire et une bande plus sombre s'étend au-dessus de la "rivière céleste". En été, il est possible de particulièrement bien voir Orihime et Hikoboshi , haut dans le ciel, précisément au moment où l'on célèbre au Japon la fête de Tanabata. Imprégnés de la légende du bouvier et de la tisserande, les japonais dressent des bambous et y accrochent des morceaux de papier, non sans y avoir inscrit les vœux qu'ils aimeraient voir se réaliser...

Les étoiles nous ont inspiré des légendes bien avant que nous sachions ce qu'elles sont réellement. le ciel en est rempli et nous ne devrions en oublier aucune. Car, tout comme les étoiles nous parlent de l'Univers, nos histoires sur elles racontent quelque chose de nous.

dimanche 11 juin 2023

Au mois de juin

 Poème de circonstance, Juin de Leconte de Lisle, un grand poète du XIXe siècle. 



Les prés ont une odeur d’herbe verte et mouillée,
Un frais soleil pénètre en l’épaisseur des bois,
Toute chose étincelle, et la jeune feuillée
Et les nids palpitants s’éveillent à la fois.

Les cours d’eau diligents aux pentes des collines
Ruissellent, clairs et gais, sur la mousse et le thym ;
Ils chantent au milieu des buissons d’aubépines
Avec le vent rieur et l’oiseau du matin.

Les gazons sont tout pleins de voix harmonieuses,
L’aube fait un tapis de perles aux sentiers,
Et l’abeille, quittant les prochaines yeuses,
Suspend son aile d’or aux pâles églantiers.

Sous les saules ployants la vache lente et belle
Paît dans l’herbe abondante au bord des tièdes eaux ;
La joug n’a point encor courbé son cou rebelle,
Une rose vapeur emplit ses blonds naseaux.



Et par delà le fleuve aux deux rives fleuries
Qui vers l’horizon bleu coule à travers les prés,
Le taureau mugissant, roi fougueux des prairies,
Hume l’air qui l’enivre, et bat ses flancs pourprés.

La Terre rit, confuse, à la vierge pareille
Qui d’un premier baiser frémit languissamment,
Et son œil est humide et sa joue est vermeille,
Et son âme a senti les lèvres de l’amant.

O rougeur, volupté de la Terre ravie !
Frissonnements des bois, souffles mystérieux !
Parfumez bien le cœur qui va goûter la vie,
Trempez-le dans la paix et la fraîcheur des cieux !


Assez tôt, tout baignés de larmes printanières,
Par essaims éperdus ses songes envolés
Iront brûler leur aile aux ardentes lumières
Des étés sans ombrage et des désirs troublés.

Alors inclinez-lui vos coupes de rosée,
O fleurs de son Printemps, Aube de ses beaux jours !
Et verse un flot de pourpre en son âme épuisée,
Soleil, divin Soleil de ses jeunes amours !



mardi 30 mai 2023

Histoire édifiante sur la patience


Saadi, poète persan du XIIIe siècle, a écrit entre autres un livres d'"histoires édifiantes et spirituelles" : Le jardin des fruits. Ces petites histoires sont effectivement édifiantes et mettent en avant des leçons de vie pour les hommes de l'époque, mais aussi pour la nôtre, si l'on sait les écouter.


L'école de la patience

Un homme, dont les mérites étaient célèbres, avait un serviteur d'un caractère détestable et d'une laideur repoussante. On reconnaissait que la hideur de son visage était unique. Lorsque ce serviteur recevait l'ordre de préparer un repas, aussitôt il se mettait en colère ;  lorsque le repas était servi, aussitôt il venait s'asseoir grossièrement à table. Le soir, il renouvelait son manège, non sans sans se garder d'offrir à son maître la moindre goutte d'eau. Les reproches, les coups le laissaient indifférent. Le jour, la nuit, il faisait un vacarme infernal dans la maison. Quelquefois, il précipitait des poules dans le puits. Souvent encore, il hérissait de fagots le chemin par lequel son maître devait passer. Quand il allait faire une commission, il restait dehors pendant toute la journée. Devant lui, tout le monde fuyait…

Un jour, un voisin dit au maître :

_ En vérité, pourquoi ne chasses-tu pas ce singulier domestique ? Est-il beau, est-il zélé ? Comment peux-tu supporter les odieuses manières d'un être aussi laid. Je me charge de te trouver un autre esclave sérieux et honnête. Dépêche-toi de vendre celui-ci, au marché. Ne te proposerait-on qu'une obole, accepte-là, et il serait encore payé trop cher.

Le brave homme sourit et dit :

_ Précieux ami, j'avoue que mon esclave est insupportable, mais je lui dois d'être devenu meilleur. Il m'a rendu si patient que je puis maintenant tout supporter de la part de mes semblables.



dimanche 21 mai 2023

Accepter le sort


Une leçon donnée par les hommes de la Grèce antique, ceux de l'Iliade et l'Odyssée. Cette leçon est traduite pour notre époque par Sylvain Tesson dans son langage si particulier !


L'homme homérique accepte son sort, c'est là sa moindre qualité. Selon Aristote, chaque animal sur la terre accomplit "sa part de beauté et de nature." De même, l'homme sur le champ de bataille, dans son jardin, dans son palais est là pour vivre son temps. Il y a l'ordre des choses, il y a la part de l'homme. Que peut-on y changer ? La belle Nausicaa, forte de la sagesse de l'âge tendre, adressera telle leçon à Ulysse : "

Etranger, qui ne sembles sans raison ni sans noblesse,

Zeus est seul à donner aux hommes le bonheur, 

aux nobles et aux gens de peu, selon son gré.

S'il t'a donné ces maux, il faut bien que tu les endures.

(Odyssée, VI, 187-190)

Mais qu'on y prenne garde ! Accepter sa part de vie ne veut pas dire se résigner, passif, aux aléas du sort. Toute l'énergie d'Ulysse ne sera-t-elle pas de retrouver sa place dans l'ordre bousculé par la folie ? Il ne s'abandonnera pas à vivre au gré des courants. Nous touchons là l'un des paradoxes de la définition de la liberté chez Homère : nous sommes en mesure de suivre une course libre dans une carte du ciel dessinée à l'avance. En d'autres termes, tel le saumon déterminé par la nécessité de remonter le flux, on est libres de nager à contre-courant d'un fleuve dont on est impuissant à changer le sens.

"Mais personne n'échappe à son destin, je l'affirme,

une fois né, aucun mortel, ni lâche, ni noble !"

Iliade (VI 488-489)

dira Hector à Andromaque. Nulle révolte dans cette affirmation. L'homme lutte, se démène, navigue au rebours des éléments, se bat, mais ne pratique pas cette activité si cartésienne, si moderne, si française : récriminer contre son sort, chercher des coupables à sa propre faillite, se défausser de ses responsabilités et barbouiller finalement un mur avec son petit pinceau pour expliquer au monde qu'il est interdit d'interdire. Cette capacité d'accueillir ce qui doit advenir rend l'homme grec fort. Fort parce que disponible.



mardi 9 mai 2023

Histoire d'un dieu qui s'ennuyait

Voici une histoire zen sympathique, racontée par Pascal Fauliot :



Le barouf sacré

Un moine austère fut nommé à la tête d'un important monastère dont la vaste enceinte englobait un sanctuaire shinto consacré au kami protecteur du lieu. Depuis des temps immémoriaux, on y honorait quotidiennement le dieu avec des danses rituelles au rythme des percussions. Taka-daka le barouf sacré troublait le supérieur rigoriste dans ses méditations. Lui qui avait également autorité sur l'oratoire shinto remplaça le brillant rituel quotidien par une cérémonie bouddhique beaucoup plus sobre et silencieuse. Il pensait aussi que la récitation des soutras plairait au kami puisque celui-ci s'était converti au bouddhisme afin de devenir le gardien du monastère. Et pour ne pas trop perturber l'esprit des lieux, les danses et la musique furent autorisées au cours de certaines fêtes annuelles. 

Depuis qu'on n'entendait plus les sonores percussions, résonnaient par contre des grincements et des craquements à répétition qui venaient du sanctuaire shinto. les portes bata-bata claquaient sans aucun courant d'air, les planchers, les poutres et les charpentes gishi-gishi gémissaient sans aucun coup de vent. Et les desservants du lieu avaient maintenant d'énormes difficultés à ouvrir les portes ou à les maintenir fermées. On pensa que les tengu, des esprits particulièrement farceurs, avaient élu domicile dans le temple. Le supérieur du monastère dirigea un rite d'exorcisme, sans succès. Le tapage et les gémissements continuèrent de plus belle. Le révérend se résolut alors à faire appel à une chamane. Après avoir dansé et tourné dans le sanctuaire, elle s'adossa à un pilier au paroxysme de la transe. Les yeux exorbités, le visage métamorphosé, elle ouvrit la bouche et d'une voix masculine, récita ce poème :

Le palais des dieux est joyeux

Quand les tambours résonnent

Le miroir de la sagesse reflète alors

Les danses gracieuses de déesses.


Le kami avait parlé. Le dieu était fâché de ne plus avoir ses musiques et ses danses. Il s'ennuyait. Pour lui rendre sa bonne humeur et garder sa protection, le supérieur décida à contrecœur qu'on lui servît à nouveau son divertissement quotidien.  



lundi 1 mai 2023

François Cheng et Victor Hugo

Quand le poète d'origine chinoise nous parle de sa découverte du poète français :



"Mais le vrai ébranlement  vient avec les créations herculéennes de Hugo. Le géant visionnaire est hanté par l'image de la "bouche d'ombre" qui profère oracles ete prophéties, et révèle les réalités cachées de l'univers vivant. De ce fait, il se sent lui-même une bouche d'ombre chargée d'opérer par la magie du verbe. Inlassablement, ingénieusement, il s'emploie à exploiter le riche recel de mots, leur sonorité, les images et les parfums qu'ils véhiculent. Insérés dans un poème, telles des pierres précieuses dans une mosaïque, il élèvent les vers à un ordre supra-naturel :

"(...)

Ruth songeait et Booz dormait; l'herbe était noire;

Les grelots des troupeaux palpitaient vaguement;

Une immense bonté tombait du firmament;

C'était l'heure tranquille où les lions vont boire.


Tout reposait dans Ur et dans Jerimadeth;

Les astres émaillaient le ciel profond et sombre;

Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l'ombre

Brillait à l'occident, et Ruth se demandait,


Immobile, ouvrant l'œil à moitié sous ses voiles,

Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été, 

Avait en s'en allant, négligemment jeté

Cette faucille d'or dans le champ des étoiles."



lundi 24 avril 2023

Poèmes en noir et blanc

Ce poème sur l'homme blanc est très connu  mais je ne résiste pas au plaisir de le recopier : je l'aime beaucoup ! Il est attribué à Leopold Sédar Senghor. Il n'est pas certain qu'il soit de lui, cela ne nous empêche pas de l'apprécier !


Poème à mon frère blanc

Léopold Sédar SENGHOR

Cher frère blanc,
Quand je suis né, j’étais noir,
Quand j’ai grandi, j’étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.

Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.

Alors, de nous deux,
Qui est l’homme de couleur ?


J'aime beaucoup le travail d'Ossiane qui pose des haïkus sur ses photos :




chemin intérieur

je ferai le voyage

jusqu’au bout de moi


 Une phrase de Michel Serres :

"Métissage, voilà mon idéal de culture. Blanc et noir, sciences et lettres, monothéisme et polythéisme, sans haine réciproque, pour une pacification que je souhaite pratique."

Et une citation de Romain Gary :

"Il m'a expliqué en souriant que rien n'est blanc ou noir et que le blanc, c'est souvent le noir qui se cache et le noir, c'est parfois le blanc qui s'est fait avoir. "


Et pour terminer, Lamartine nous décrit la solitude du soir :


Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m’assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s’enfonce en un lointain obscur ;
Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l’étoile du soir se lève dans l’azur.

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l’horizon.

Ossiane - Eclipse




dimanche 9 avril 2023

Naissance ...et mort

 


Expérience de la naissance, expérience de la mort : pour nous Aldo Naouri raconte ici la fin du rêve de fusion de celui qui s'en va et la solitude inhérente à la condition humaine.

"J'ai demandé à mon grand-père pourquoi les gens qui ont si longuement patienté s'en vont si vite dès que les fossoyeurs commencent leur travail. Je les ai si souvent vu s'arracher à leur longue immobilité et courir en tous sens pour s'égailler puis disparaître comme une nuée d'oiseaux craintifs. 

Je n'ai jamais oublié sa réponse. J'y ai repensé tant de fois ! C'est le genre de réponse que tout enfant rêve d'avoir aux questions qu'il se pose. Une réponse ouverte, béante. Une réponse qui réfléchit son contenu en un inépuisable écho. On ne cesse pas de l'interroger pour la prendre en défaut et elle vous ouvre, d'une fois sur l'autre, des horizons neufs et insoupçonnés :

"Vois-tu, mon enfant, quand le mort du fond de sa tombe prend acte de sa condition, il commence par invoquer sa mère. N'en n'a-t-il pas toujours été ainsi entre eux ? C'est donc naturellement elle qu'il appelle en premier. Il fait ce qu'il lui a toujours suffi de faire et qui a toujours été suivi d'effet : il y pense fort, sachant qu'elle est toujours capable de le deviner par la pensée et sans le secours du moindre mot. Il se concentre et y pense plus fort encore qu'il ne l'a jamais fait. Mais elle, morte ou vivante, naturellement submergée par la douleur et tout à l'écoute de son immense chagrin, ne l'entend pas. Elle ne peut pas l'entendre. Elle ne l'entend plus. Alors il se tourne vers son père, mort ou vivant lui aussi, pour l'implorer : il use avec lui, comme il en a eu l'habitude, d'un chuchotis respectueux et vaguement apeuré. Le père non plus ne l'entend plus : sa gorge nouée et les larmes qu'il essaie vainement de réprimer l'empêchent de percevoir le moindre son. Mû par sa frayeur grandissante, assailli par l'étendue d'un désespoir inconnu jusque-là, il élève un peu plus la voix : il s'adresse à ses frères, à ses sœurs, à ses amis que l'épreuve écrase autant qu'elle les enferme.  Aucun d'eux ne l'entend. Il multiplie ses appels sans le moindre succès. Il fait défiler tous les mots et tous les sons qu'il connaît dans l'espoir d'en faire percevoir au moins un. Sa frayeur atteint son comble. Craignant de s'y être mal pris, il recommence son parcours depuis le début : sa mère, son père, ses proches, ses alliés, ses amis. Chacun y repasse. Et comme la cérémonie avance et qu'il n'obtient aucun résultat, quand la première pelletée de terre résonne sur le couvercle de son cercueil, il concentre toute son énergie pour pousser un dernier cri. Un cri unique, sans destinataire. Un cri seulement fait pour émouvoir quiconque pourrait l'entendre dans la foule agglutinée. Un cri dont on dit qu'il est sidérant, glaçant, horrible. 

Eh bien, mon enfant, sache que ce cri, il faut que personne, tu m'entends bien, toi, il faut que personne ne puisse l'ouïr ! Car nul ne peut ou ne doit témoigner pour cet humain qui s'en va seul et qui, seul comme il est entré dans la vie, seul comme il l'a toujours été, doit s'en aller seul. Simple véhicule de la vie qui l'a élu, habité, et qui le quitte, il ne doit pas pouvoir se raccrocher à un autre porteur de vie. 

Voilà pourquoi les gens qui s'en vont s'éloignent avec l'air appliqué et pressé que tu leur as vu. 

On peut entendre le cri de la venue à la vie: il est ce son ouvert, cette ligne sur laquelle s'inscriront les actes et les discours. On ne doit pas entendre le cri de la fin. Parce qu'on ne peut pas communier avec cette fin, sauf à y sombrer soi-même."

Aldo Naouri




jeudi 30 mars 2023

Souvenirs et petites choses

Evoquons deux leçons de vie très inspirantes de Rainer Maria Rilke aujourd'hui. Les conseils au futur poète sont également une ode à la richesse des expériences de vie et le poème nous incite à rester humble devant toutes ces expériences pour atteindre l'harmonie du monde. 



« Il faut avoir vu beaucoup de villes, beaucoup d’hommes et de choses, il faut connaître les bêtes, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir le mouvement qui fait s’ouvrir les petites fleurs au matin.

Il faut pouvoir se remémorer les routes dans des contrées inconnues, des rencontres inattendues, et des adieux prévus depuis longtemps – des journées d’enfance restées inexpliquées […]. Il faut avoir en mémoire des nuits de voyage qui vous emportaient dans les cieux et se dissipaient parmi les étoiles […] – et ce n’est pas encore assez que de pouvoir penser à tout cela. Il faut avoir le souvenir de nombreuses nuits d’amour, dont aucune ne ressemble à une autre. Il faut se rappeler les cris des femmes en train d’accoucher […]. Il faut aussi avoir été au côté des mourants, il faut être resté au chevet d’un mort […].

Et il n’est pas encore suffisant d’avoir des souvenirs. Il faut pouvoir les oublier, quand ils sont trop nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent.

Car les souvenirs ne sont pas encore ce qu’il faut. Il faut d’abord qu’ils se confondent avec notre sang, avec notre regard, avec notre geste, il faut qu’ils perdent leurs noms et qu’ils ne puissent plus être discernés de nous-mêmes ; il peut alors se produire qu’au cours d’une heure très rare, le premier mot d’un vers surgisse. »

Rainer Maria Rilke. Les carnets de Malte Laurids Brigge.


                    Si vous vous accrochez à la nature,
                    A ce qu’il y a de simple en elle, de petit,
                    A quoi presque personne ne prend garde,
                    Qui, tout à coup, devient l’infiniment grand,
                    L’incommensurable,
                    Si vous étendez votre amour
                    A tout ce qui est,
                    Si très humblement vous cherchez à gagner en serviteur
                    La confiance de ce qui semble misérable,
                    Alors tout vous semblera plus harmonieux
                    Et, pour ainsi dire, plus conciliant.

                    Rainer Maria Rilke
    

lundi 20 mars 2023

La conférence d'astrologie mondiale 2023 est en ligne

 



Cette conférence sur l'année 2023, a été donnée le 2 décembre 2022 par Sylvie Lafuente Sampietro, fondatrice de l’Astrologie Humaniste Appliquée®. Elle a pour objectif de vous permettre de mieux comprendre la mutation du monde et de nos sociétés à travers une prise de recul sur l’actualité et une compréhension des étapes que l’humanité vit. Elle est un apport personnel pour la gestion de votre année 2023, elle vous donnera des clefs pour saisir ce qui se passe dans votre vie et une prise de conscience des cycles qui sont à l’œuvre. Comment avancer dans l’incertitude ? Comment tenir sa direction dans la tourmente ? Comment mettre au monde une nouvelle façon de vivre? Comment épouser les mutations de la nature ? Comment protéger nos valeurs et notre liberté ? Comment développer une vision communautaire et humaniste ? Comment conserver la confiance ?

L’équipe de l’association Altaïr et Sylvie ont le plaisir de vous l’offrir en espérant que cela vous éclaire dans ces temps troublés.

Lien de la vidéo

https://youtu.be/sONyqHrO4jM


dimanche 12 mars 2023

Un atelier pour se découvrir


 Nous avions rendez-vous mercredi 8 mars pour un atelier d'astrologie sur le thème : "Découvrir notre personnalité". Sylvie Lafuente Sampietro l'animait et nous étions très heureux de reprendre les activités au local d'astrologie après ces années perturbées par le Covid.

Dans l'assemblée, certaines personnes avaient suivi l'enseignement de Sylvie, d'autres venaient découvrir  ce qu'elle nous propose. Chacun était intéressé par cette forme d'atelier qui nous invite à expérimenter par nous-mêmes à partir de notre thème et à découvrir notre personnalité.

Dans son introduction, Sylvie nous a rappelé que nous, humains, faisons partie du système solaire, que l'astrologie est basée sur le géocentrisme, et donc sur la place qu'occupe l'homme dans ce système solaire. 

L'astrologie est une très vieille histoire puisqu'elle a débuté avec les premiers hommes qui ont observé la course du soleil et de la lune dans le ciel.

 
On peut dire qu'elle est basée sur la synchronicité : "l'occurrence simultanée d’au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit". La synchronicité en astrologie se joue entre les mouvements du ciel et les événements de notre vie ( le lien entre le microcosme et le macrocosme).

Sylvie nous a ensuite parlé du thème astral, un mandala qui représente notre chemin d'intégration sur cette terre :

"Chacun de nous naît parce que l'univers a besoin de ce qu'il est potentiellement, à l'endroit ou au moment où il est né" nous dit Ruperti.

"Chaque thème est le meilleur au regard de la finalité qu'il représente " (Dane Rudhyar)

En astrologie humaniste appliquée, Sylvie aime utiliser la métaphore du royaume intérieur. Dans ce royaume, le Soleil est notre roi, la Lune notre reine, notre ascendant le territoire de base du royaume et Saturne le ministre de l'Intérieur. Ce sont ces quatre personnages que nous avons chacun étudié dans notre thème au cours de la soirée.



Notre thème natal est comme une carte routière qui nous guide sur le territoire de notre vie. Il nous aide a faire évoluer notre personnalité.

Pir Inayan Khan, maître soufi, nous dit :" Faites de votre personnalité une œuvre d'art."

Cet atelier propose une découverte passionnante, toujours riche d'enseignement pour nous tous.




lundi 27 février 2023

Renaissance

 


Renaître, recommencer...

C'est retrouver l'intensité des débuts, redécouvrir ce que l'on croyait perdu ou recommencer avec foi après les épreuves.

« Il ne s’agit pas de revivre : il s’agit de recommencer la vie dans son impulsion même. Dans sa naissance. Dans sa nouveauté. Renaissance, aux yeux de Pétrarque ou de Cusa, aux yeux d’Eckart et de Bruno ou de Montaigne ou de Shakespeare, ne voulut jamais dire restauration des Anciens dans leur ancienneté – mais renaissance de la naissance même. Rallumer à l’intensité de ce qui commence, tout ce qui succède. Retrouver l’aube. Naître. »
Pascal Quignard. Réthorique spéculative.



La comète 

Il avait dit : - Tel jour cet astre reviendra. –
...
Il mourut.
L’ombre est vaste et l’on n’en parla plus
... On oublia le nom,
L’homme, tout ; ce rêveur digne du cabanon,
Ces calculs poursuivant, dans leur vagabondage
Des astres qui n'ont point d'orbite et n'ont point d'âge,
Ces Soleils à travers les chiffres aperçus ;
Et la ronce se mit à pousser là-dessus. ...
On vivait. ...
Et depuis bien longtemps personne ne pensait
Au pauvre vieux rêveur enseveli sous l'herbe.
Soudain, un soir, on vit la nuit noire et superbe, ...
Blêmir confusément, puis blanchir, et c'était
Dans l'année annoncée et prédite, et la cime
Des monts eut un reflet étrange de l'abîme
Comme lorsqu'un flambeau rôde derrière un mur,
Et la blancheur devint lumière, et dans l'azur
La clarté devint pourpre, et l'on vit poindre, éclore,
Et croître on ne sait quelle inexprimable aurore
Qui se mit à monter dans le haut firmament
Par degrés et sans hâte et formidablement ; ...
Et soudain, comme un spectre entre en une maison,
Apparut, par-dessus le farouche horizon,
Une flamme emplissant des millions de lieues,
Monstrueuse lueur des immensités bleues,
Splendide au fond du ciel brusquement éclairci ;
Et l'astre effrayant dit aux hommes : « Me voici ! »

Victor Hugo,   La légende des siècles.




Renaître
Porté par le reflux des sèves
Par ces paroles qui font l'été
Par ces soleils gorgés d'échos

Tu graviras cœurs et sentiers
Tu ne cesseras de renaître
Taillant brèches et mots
Dans la paroi des jours.
Andrée Chedid





dimanche 12 février 2023

Atelier d'astrologie interactif

 Sylvie Lafuente Sampietro vous propose un atelier d'astrologie le 8 mars de 19h15 à 22h15 à Grenoble.

Ces ateliers sont l'occasion d'en découvrir plus sur nous-mêmes. Pensez à vous inscrire en nous envoyant un chèque ou en nous faisant un virement (demandez-nous le RIB de notre compte à assoc.altair@gmail.com ).


Toute l'équipe d'Altaïr sera heureuse de vous accueillir pour ce moment  de partage.

mardi 31 janvier 2023

Le mot

Je suis tombée sur ce poème de Victor Hugo que je ne connaissais pas et qui m'a paru très utile et très fort. On en fait pas toujours attention à ce qu'on dit et aux conséquences possibles...



Donc, voici encore notre poète, mais c'est pour une bonne raison ! 

Le mot

Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites.
Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes.
Tout, la haine et le deuil ! - Et ne m'objectez pas
Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas... -
Ecoutez bien ceci :

Tête-à-tête, en pantoufle,
Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dites à l'oreille au plus mystérieux
De vos amis de coeur, ou, si vous l'aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre,
Un mot désagréable à quelque individu ;
Ce mot que vous croyez que l'on n'a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre,
Court à peine lâché, part, bondit, sort de l'ombre !
Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin.
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
- Au besoin, il prendrait des ailes, comme l'aigle ! -
Il vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera.
Il suit le quai, franchit la place, et caetera,
Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez l'individu dont vous avez parlé.
Il sait le numéro, l'étage ; il a la clé,
Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe,
Entre, arrive, et, railleur, regardant l'homme en face,
Dit : - Me voilà ! je sors de la bouche d'un tel. -

Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.