Voici quelques années, Denis Marquet, philosophe et écrivain, était venu nous parler du rôle du père dans l'éducation de nos enfants. A cette occasion, il avait évoqué ce poison de l'âme qu'est la culpabilité. J'ai gardé en mémoire ses paroles car la culpabilité est tellement présente partout que toutes les petites lumières qui sont placées sur notre chemin pour nous éclairer sur ce sujet sont bonnes à (re)garder.
"
D’une manière générale, il serait bien de sortir de la culpabilité, qui
est
toujours le symptôme d’un manque de repères. Quand on culpabilise
soi-même ou quand on culpabilise quelqu’un, c’est que la notion de
responsabilité n’est pas établie de façon précise, il n’y a
pas de discernement quant à la responsabilité. Quand on cherche des
coupables, c’est qu’on ne sait pas qui est responsable.
Si
je culpabilise, ça veut dire que je me sens responsable là où je ne le
suis
pas, ne serait-ce que parce que la culpabilité porte sur le passé.
Et je n’ai pas de responsabilité par rapport au passé, tout simplement parce que je ne peux rien. Et la responsabilité, c’est je
peux. Je suis responsable là où je peux. Ce que j’ai fait autrefois,
je ne peux pas le défaire. En revanche, je peux demander pardon, ça je
peux. Ma responsabilité peut consister à demander
pardon d’un acte que je juge moi-même négatif. Mais culpabiliser, ça
veut dire se morfondre et se torturer par rapport à un acte qui est
passé. Donc ça veut dire qu’il y a une notion de
responsabilité qui est mal aperçue, mal discernée. On ne sait pas où
est la responsabilité."
"La culpabilité, c’est encore un conditionnement, c’est l’idée que l’on doit
quelque chose à quelqu’un. Il ne faut pas exagérer notre pouvoir de nuisance."
"La
culpabilité, c’est terrible, parce que la seule manière de se disculper
d’une
culpabilité, c’est de dire : je ne peux pas. Je n’y pouvais rien, je
n’y peux rien. Si on ne guérit pas de la culpabilité, on se soulage de
la culpabilité en construisant sa propre
impuissance. Beaucoup de gens, pour échapper à la culpabilité dont
ils n’ont pas su guérir se sont condamnés à une impuissance totale."
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