De retour de la montagne, où j'ai retrouvé le calme de chaque été, mais aussi ma famille, venue me saluer tout au long de ce mois. Terminés les sommets du Vercors, aux couleurs merveilleuses du matin et du soir. Terminé le réveil au son des cloches des vaches et des chèvres et les visites amicales des chats du voisinage.
Mon décor de fond est redevenu le massif de Belledonne avec ses couleurs et j'ai retrouvé la compagnie des tourterelles, corbeaux et pies, plutôt calmes à vrai dire, sans doute à cause de la chaleur !
Ces deux aspects de mon été ont été reliés par ce poème, arrivé à moi alors que je surveillais les hirondelles et la buse qui tournoyait là-haut, bien au-dessus de mon jardin d'été.
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se mêla à l’immensité
Se noua à l’infini
Andrée Chedid, Rythmes, l’oiseau
J'aime beaucoup les poèmes d'Andrée Chedid, elle nous envoie des sensations, d'un coup, sans nous prévenir, en quelques vers qui nous laissent sans voix, mais nous rendent heureux qu'elle ait su exprimer ce que nous ressentions.
Ce poème-ci par exemple, nous appelle à nous lier aux arbres pour ressentir le temps. Il était particulièrement adapté pour mes vacances et les promenades en forêt.
Destination : Arbre
Parcourir l'ArbreSe lier aux jardins
Se mêler aux forêts
Plonger au fond des terres
Pour renaître de l'argile
Peu à peu
S'affranchir des sols et des racines
Gravir lentement le fût
Envahir la charpente
Se greffer aux branchages
Puis dans un éclat de feuilles
Embrasser l'espace
Résister aux orages
Déchiffrer les soleils
Affronter jour et nuit
Evoquer ensuite
Au cœur d'une métropole
Un arbre un seul
Enclos dans l'asphalte Éloigné des jardins
Orphelin des forêts
Un arbre
Au tronc rêche
Aux branches taries
Aux feuilles longuement éteintes
S'unir à cette soif
Rejoindre cette retraite
Ecouter ces appels
Sentir sous l'écorce
Captives mais invincibles
La montée des sèves
La pression des bourgeons
Semblables aux rêves tenaces
Qui fortifient nos vies
Cheminer d'arbre en arbre
Explorant l'éphémère
Aller d'arbre en arbre
Dépistant la durée.
Le retour me ramène aussi aux réalités, aux incertitudes de notre monde. La nostalgie me vient de ces images d'avant, lorsque nous étions insouciants, nous faisions la bise, n'avions aucune crainte à nous rapprocher les uns des autres et n'avions pas le sourire caché. Ne nous laissons-pas rattraper par ces images, nous sommes passés dans un autre monde, encore plus incertain, dans lequel nous ne savons pas ce qui nous attend demain. Le savions-nous plus avant cette pandémie ?
Continuons donc à faire des projets et à proposer des solutions.
C'est ce que nous faisons dans notre association, et nous vous proposerons notre programme du trimestre dans ces tout prochains jours.
Pour terminer, voici Renaître, toujours d'Andrée Chedid, il retrace le chemin de mes jours :Renaître
Porté par le reflux des sèves
Par ces paroles qui font l'été
Par ces soleils gorgés d'échos
Tu graviras cœurs et sentiers
Tu ne cesseras de renaître
Taillant brèches et mots
Dans la paroi des jours.
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