dimanche 11 octobre 2020

La crise et le temps


 La crise, nous avons une bonne idée de ce que c'est aujourd'hui. Pendant longtemps, on nous a parlé d'une crise économique, qui semblait durer éternellement et que nous ne ressentions pas vraiment comme une crise, avec un côté brusque et violent.

Une autre est arrivée, sanitaire, et nous avons vraiment compris ce que c'était, la crise. Chacun de nous en a connu aussi, dans sa vie et l'on dit souvent que les crises nous enseignent plus qu'elles ne nous affaiblissent.

Voici ce qu'en dit Albert Einstein :

«Ne prétendons pas que les choses vont changer si nous continuons à faire la même chose. La crise est la plus grande bénédiction qui puisse arriver aux gens et aux pays parce que la crise apporte des progrès. La créativité naît de l'angoisse comme le jour vient de la nuit noire. C'est dans la crise que l'invention est née, les découvertes et les grandes stratégies.

Qui surmonte la crise, se surmonte, sans être surmonté. Celui qui attribue à la crise ses propres échecs, néglige son propre talent et est plus respectueux des problèmes que des solutions.

La vraie crise est la crise de l'incompétence. Le problème des personnes et des pays sont la paresse pour trouver les sorties et les solutions. Sans crise il n'y a pas de défi, sans défis la vie est une routine, une lente agonie. Sans crise il n'y a pas de mérite. C'est dans la crise où chacun doit donner le meilleur de soi-même, parce que sans crise tout vent est caresse."

Albert Einstein



Derrière la crise et son incertitude se cache l'idée du temps. Que nous réserve l'avenir ?

"Notre imagination déploie sans cesse devant nous l’image toujours renouvelée de ce qui va pouvoir arriver, de ce qui est possible. Nous ne pouvons penser à nous sans un instant suivant, mais nous ne pouvons savoir ce que sera cet instant. Ainsi, nous ne pouvons connaître ce qui nous intéresse le plus au monde, ce qui se passera demain".
François Jacob. Le jeu des possibles.

Alors, puisque nous ne savons rien de l'instant suivant, nous pouvons quand-même sentir que la vie est en devenir et que le temps est l'espace de ce devenir :

"Sans devenir, il n'y aurait pas de vie ; la vie n'est vie qu'en devenant. Dès lors, nous comprenons l'importance du temps. C'est dans le temps que cela se déroule. Or le temps, c'est précisément l'existence de la mort qui nous l'a conféré !"
François Cheng (Cinq méditations sur la mort. Autrement dit sur la vie) 

Terminons avec ce poème de Rainer Maria Rilke, qui nous ouvre sur la compréhension de la vie :

OUVERTURE

Qui que tu sois, le soir sors,
sors de ta chambre où tout est connu ;
ta maison, c’est la dernière avant l’étendue,
qui que tu sois.
Avec tes yeux qui fatigués peinent
à se délivrer de l’usure du seuil,
tu lèves un arbre noir, lentement, à peine,
et le plantes devant le ciel : svelte, seul.
Et tu as fait le monde. Et il est grand,
pareil à un mot qui mûrit encore dans le silence.
Et comme ta volonté comprend son sens,
tes yeux de lui se détachent tendrement…

Rainer Maria Rilke (Le livre des images)





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