Des nuages sont apparus dans le ciel, mercredi soir.
Et pour voir les étoiles, ils ne sont pas les bienvenus.
Peu importe, nous avions décidé d'y aller, nous sommes donc partis pour le col de la Placette.
La lune nous attendait, et même à son premier quartier, elle nous éclairait.
La lumière de la lune est bien particulière et nous, les citadins, n'avons pas souvent l'occasion de marcher sous son seul éclairage. Il fait sombre mais elle éclaire suffisamment nos pas sur le chemin pour que nous ne tombions pas. Et au bout du chemin, sa lumière dans la prairie entourée au loin par les monts de la Chartreuse nous fait ressembler à des ombres chinoises.
Bien sûr, lorsque la lune éclaire le ciel, les étoiles sont un peu moins visibles, mais le spectacle est tout aussi beau. Les nuages se sont dissipés tranquillement et nous avons pu regarder les étoiles se coucher comme Arctarus ou se lever comme Capella. Nous avons retrouvé nos vieilles connaissances, la Grande et la petite ourse, l'étoile polaire et Cassiopée, le grand triangle d'été avec Altaïr, Deneb et Vega. Les autres nous sont apparues au fur et à mesure de l'obscurcissement du ciel. Regarder la lune dans les jumelles fut aussi un grand moment, elle semblait nous parler en se rapprochant de nous.
Un moment de calme ensuite pour se laisser imprégner par tant de beauté, en oubliant le reste du monde qui nous attend de l'autre côté de la montagne.
Et doucement, le retour par la petite route, toujours éclairés par la lune, avec de nouvelles étoiles pour nous accompagner comme Fomalhaut dans la constellation du Poisson austral.
Le paysage se découpe en noir sur cette lumière blanche, les arbres font de la dentelle sur le ciel, et les maisons éclairées nous rappellent petit à petit à notre univers habituel.
Encore une belle soirée, différente des précédentes et une grande satisfaction de l'avoir réussie car ce n'est pas toujours facile de prévoir un soir où les nuages ne viendront pas troubler notre désir d'observer l'univers.
Si ces soirées sont uniques, c'est aussi grâce au groupe que nous formons pour cette occasion. Sylvie nous guide dans l'observation, mais tout le monde observe, cherche et questionne. Certains ont des applications sur leur smartphone pour suivre les étoiles, certains entonnent un gospel, d'autres rient, de petits groupes se forment et tout le monde est porté par cette atmosphère unique que crée la nuit sous la voûte céleste. Nous nous séparons heureux d'avoir partagé ce beau moment.
Et pour celles et ceux chez qui ma description n'a rien évoqué, voici quelques mots de Christian Bobin qui vous parleront peut-être :
"L'intelligence cherche toujours quelque chose à aimer, le but étant de devenir soi-même comme le ciel étoilé. La vie est une fête de sa propre disparition : la neige, comme des milliers de mots d'amour qu'on reçoit et qui vont fondre, les roses sont comme des petites paroles brûlantes qui vont s'éteindre, et celui qui arrive à les déchiffrer doit être d'une précision hallucinante s'il veut être cru, s'il veut parvenir à faire voir à d'autres ce qu'il a vu." La lumière du monde (Christian Bobin)
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