C'est une vieille légende de la mythologie chinoise qui raconte la création du monde.
J'aime me laisser emporter par ces histoires anciennes, toutes chargées des rêves de l'humanité.
"Quand tout reposait dans le Tao, il existait un œuf gigantesque empli de chaos et d'obscurité. C'est là que Pan'Ku le géant dormait. Quand le premier-né s'éveilla de son profond sommeil, après dix-huit mille ans, il s'en prit à la coquille qui le maintenait prisonnier dans l'obscurité. Il déploya ses bras puissants et lança ses paumes immenses en avant, cassant net en deux l’œuf du chaos. Quand toute la poussière primordiale se répandit au-dehors, quand l'énergie commença sa danse cosmique, il vit descendre le lourd et monter le léger. Debout entre Yin et Yang, il émit son premier son, sur un vaste soupir d'aise vers l'univers qu'il désirait aimer. Tandis qu'une terre incertaine et un ciel hésitant prenaient place, il se campa sur ses deux pieds, leva au plus haut les bras pour soutenir la voûte naissante. Et tandis que Pan'Ku grandissait, l'espace séparant les pôles devint prodigieux. Au cours des dix-huit mille années qui suivirent, la terre s'épaissit, le ciel s'épanouit et l'Ancêtre des mille êtres de l'univers songea à la sérénité, après les tourbillons du chaos. Il rêva à une nouvelle étape, une ère rayonnante éclairée par un soleil, reflétée par une lune, inventa une terre vêtue de beauté. Le temps de visualiser un ballet d'étoiles, de sentir le parfum des cerisiers en fleur, d'entrapercevoir rivières et cimes enneigées, il mourut épuisé, sans voir les créations qu'il avait imaginées.
Mais sa mort fut une offrande car tout son corps se métamorphosa. Son souffle devint vent et air de vie. Sa voix se fit tonnerre, invitant ciel et terre à demeurer éloignés et aimants. Son œil gauche se transforma en astre flamboyant et apparut en robe de soleil. Son œil droit devint la lune, un lac où les dieux s'abreuvent. Les deux astres allaient main dans la main. La chevelure, la barbe de Pan'Ku se changèrent en essaims d'étoiles, formant des animaux brillants : Dragon d'azur à l'Est, Tortue noire au Nord, Tigre blanc pour l'Ouest, Phénix vermillon au Sud. Son cœur prit la place de la Grande Ourse. Ses membres et son corps furent cinq montagnes tendues vers le ciel, prolongeant l'horizon dans les quatre directions. Son sang, sa lymphe glissèrent en filets de sources, torrents et cascades. Elles se changèrent en méandres de rivières et en fleuves pour rejoindre l'océan. Sa chair devint tourbe, limon , vase; ses muscles puissants, des vallons et des prairies. Ses dents, ses os et ses baisers cristallisèrent en diamants, perles de jade. Ses poils se hérissèrent de cyprès, de théiers sauvages, de pins et de ginkgos. Sa sueur se fit rosée du matin, pluie. Les neuf ouvertures de son corps firent les neuf portes du ciel.
Voilà comment le monde émana du rêve et du corps du géant. Les humains sont nés de son âme, ils portent en eux le Tao, la voie. Ils sont parcourus de sentiers méridiens semblables aux itinéraires célestes. Leurs organes cheminent dans le cohérence et vont main dans la main. Ainsi va la sagesse de ceux qui connaissent les liens entre l'homme et le cosmos, qui nourrissent envers leur corps le sentiment de Pan'Ku, le géant qui désirait aimer."
Il existe différentes versions de cette légende. J'ai choisi celle du livre des contes qui savent lire dans les étoiles, de Patrick Fischmann.
J'aime me laisser emporter par ces histoires anciennes, toutes chargées des rêves de l'humanité.
"Quand tout reposait dans le Tao, il existait un œuf gigantesque empli de chaos et d'obscurité. C'est là que Pan'Ku le géant dormait. Quand le premier-né s'éveilla de son profond sommeil, après dix-huit mille ans, il s'en prit à la coquille qui le maintenait prisonnier dans l'obscurité. Il déploya ses bras puissants et lança ses paumes immenses en avant, cassant net en deux l’œuf du chaos. Quand toute la poussière primordiale se répandit au-dehors, quand l'énergie commença sa danse cosmique, il vit descendre le lourd et monter le léger. Debout entre Yin et Yang, il émit son premier son, sur un vaste soupir d'aise vers l'univers qu'il désirait aimer. Tandis qu'une terre incertaine et un ciel hésitant prenaient place, il se campa sur ses deux pieds, leva au plus haut les bras pour soutenir la voûte naissante. Et tandis que Pan'Ku grandissait, l'espace séparant les pôles devint prodigieux. Au cours des dix-huit mille années qui suivirent, la terre s'épaissit, le ciel s'épanouit et l'Ancêtre des mille êtres de l'univers songea à la sérénité, après les tourbillons du chaos. Il rêva à une nouvelle étape, une ère rayonnante éclairée par un soleil, reflétée par une lune, inventa une terre vêtue de beauté. Le temps de visualiser un ballet d'étoiles, de sentir le parfum des cerisiers en fleur, d'entrapercevoir rivières et cimes enneigées, il mourut épuisé, sans voir les créations qu'il avait imaginées.
Mais sa mort fut une offrande car tout son corps se métamorphosa. Son souffle devint vent et air de vie. Sa voix se fit tonnerre, invitant ciel et terre à demeurer éloignés et aimants. Son œil gauche se transforma en astre flamboyant et apparut en robe de soleil. Son œil droit devint la lune, un lac où les dieux s'abreuvent. Les deux astres allaient main dans la main. La chevelure, la barbe de Pan'Ku se changèrent en essaims d'étoiles, formant des animaux brillants : Dragon d'azur à l'Est, Tortue noire au Nord, Tigre blanc pour l'Ouest, Phénix vermillon au Sud. Son cœur prit la place de la Grande Ourse. Ses membres et son corps furent cinq montagnes tendues vers le ciel, prolongeant l'horizon dans les quatre directions. Son sang, sa lymphe glissèrent en filets de sources, torrents et cascades. Elles se changèrent en méandres de rivières et en fleuves pour rejoindre l'océan. Sa chair devint tourbe, limon , vase; ses muscles puissants, des vallons et des prairies. Ses dents, ses os et ses baisers cristallisèrent en diamants, perles de jade. Ses poils se hérissèrent de cyprès, de théiers sauvages, de pins et de ginkgos. Sa sueur se fit rosée du matin, pluie. Les neuf ouvertures de son corps firent les neuf portes du ciel.
Voilà comment le monde émana du rêve et du corps du géant. Les humains sont nés de son âme, ils portent en eux le Tao, la voie. Ils sont parcourus de sentiers méridiens semblables aux itinéraires célestes. Leurs organes cheminent dans le cohérence et vont main dans la main. Ainsi va la sagesse de ceux qui connaissent les liens entre l'homme et le cosmos, qui nourrissent envers leur corps le sentiment de Pan'Ku, le géant qui désirait aimer."
Fuxi |
Il existe différentes versions de cette légende. J'ai choisi celle du livre des contes qui savent lire dans les étoiles, de Patrick Fischmann.
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