Le personnage d'Einstein est passionnant. Non content d'avoir bouleversé par ses découvertes scientifiques notre conception du monde, il nous a également laissé une pensée très riche et pleine d'enseignements pour notre époque.
L'émerveillement devant les mystères de la vie, la curiosité par rapport à l'univers et à sa formation, nous sommes nombreux à les partager.
Et les découvertes de la science au XXe et XXIe siècles sont tellement étonnantes qu'elles nous interrogent nécessairement sur le mystère de la construction du monde. Ce vertige et cet étonnement se traduisent souvent dans la religion.
Einstein en était bien conscient même s'il ne connaissait pas tous les développements que ses théories allaient susciter par la suite. Pour lui, comme pour nous, le mystère reste entier : d'où vient tant de beauté, et comment appréhender ce monde qui garde une immense part de mystère ? Ses réflexions sur le mystère de la vie nous sont précieuses et utiles, et nous donnent à réfléchir.
Voici donc un extrait de "Comment je vois le monde" où il évoque l'idée qu'il se fait de la religion :
"J'éprouve l'émotion la plus forte devant le mystère de la vie. Ce sentiment fonde le beau et le vrai, il suscite l'art et la science. Si quelqu'un ne connaît pas cette sensation ou ne peut plus ressentir étonnement ou surprise, il est un mort vivant et ses yeux sont désormais aveugles.
Auréolée de crainte, cette réalité secrète du mystère constitue aussi la religion. Des hommes reconnaissent, alors, quelque chose d'impénétrable à leur intelligence mais connaissent les manifestations de cet ordre suprême et de cette beauté inaltérable. Des hommes s'avouent limités dans leur esprit pour appréhender cette perfection et cette connaissance de cet aveu prend le nom de religion. Ainsi, mais seulement ainsi, je suis profondément religieux.
Tout comme ces hommes, je ne peux pas imaginer un dieu qui récompense et punit l'objet de sa création. Je ne peux pas me figurer un dieu qui réglerait sa volonté sur l'expérience de la mienne. Je ne veux pas et ne peux pas concevoir un être qui survivrait à la mort de son corps. Si de pareilles idées se développent en un esprit, je le juge faible, craintif et stupidement égoïste. Je ne me lasse pas de contempler le mystère de l'éternité de la vie et j'ai l'intuition de la construction extraordinaire de l'être. Même si l'effort pour le comprendre reste disproportionné, je vois la raison se manifester dans la vie." Einstein (Comment je vois le monde)
Un autre scientifique d'aujourd'hui nous livre sa pensée : Trinh Xuan Thuan dans son livre : La plénitude du vide. Il nous raconte l'histoire du vide à travers les époques. Il nous dit dans un langage clair comment le vide dans l'univers a toujours été source d'interrogations. Il a d'abord été rempli par les scientifiques qui en avaient peur avec l'idée d'éther, puis vidé de sa substance mais l'idée fut abandonnée et aujourd'hui, les scientifiques l'ont à nouveau rempli de forces, de matière et d'énergie, L'univers est né du vide, son contenu est issu du vide et le vide dicte son mouvement.
Trinh Xuan Thuan nous livre également un parallèle entre les découvertes récentes de la physique et la pensée bouddhiste. Il y trouve de nombreuses correspondances et cette lecture est passionnante pour comprendre ce lien que l'on peut faire entre la science et la pensée philosophique ou religieuse.
Il nous dit que la science comme la religion sont quête de vérité :
"Elles ne devraient pas déboucher sur une opposition irréductible, mais sur une harmonieuse complémentarité."
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