On dit qu'au temps où les Upanishad (texte fondateur de l'hindouïsme) furent écrits, un roi organisa un concours pour savoir quel était l'homme le plus sage de son empire. L'un d'eux, Yajnavalkya, qui avait répondu avec sagacité à toutes les questions posées, demanda avec une certaine arrogance, de recevoir le prix prévu de 1000 vaches aux cornes ornées.
Une jeune femme surgit alors du public et demanda au monarque le doit de poser deux dernières questions. Elle s'appelait Gargi et interrogea ainsi l'érudit qui la toisait avec condescendance : "Qui a créé le monde ?" L'homme éclata de rire et répondit avec morgue : "Dieu bien sûr ! Tout ce qui existe doit avoir un créateur !" Gargi lui posa alors sa seconde question : "Si tout ce qui existe doit avoir un créateur, qui a créé Dieu ?" L'arrogant ne sut que répondre et la jeune femme gagna le troupeau de 1000 vaches.
Ce conte pose la question de nos croyances.Quel est ce vice de forme et de structure de nos mentalités qui fait que celles-ci doivent être toujours exclusives et non excluantes ? Pascal remarquait déjà : "Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà." Cette formule s'applique à tout, aux rapports entre les humains, entre les religions, les partis politiques, les courants philosophiques, les idées différentes... Comme si l'affrontement entre croyances régissait les rapports humains.
Pour en revenir à Dieu, on peut regretter que ce mot, symbole absolu du mystère qui nous fonde, soit devenu dans l'histoire le prétexte ultime à querelle, y compris au sein d'une même religion. Un sage hindou du XIXe siècle, Ramakrishna, disait : "L'eau s'appelle différemment selon les langues, wasser, water, aqua, pani, mà... mais c'est toujours la même eau. Il en va de même pour Dieu." Ce message de simple bon sens ne pourrait-il être entendu au XXIe siècle ? Bien sûr rituels, textes, objets de foi diffèrent, mais pourquoi s'entretuer pour eux au lieu de les respecter comme des créations multiples de l'esprit humain en quête de sens et de réconfort ? Car la seule réponse utile que le dieu intérieur qui habite chacun de nous peut donner, réside dans la pacification de l'âme. Concluons avec cette maxime du philosophe grec Héraclite , qui constatait, au VIe siècle avant notre ère : "Sans l'espérance, tu ne trouveras pas l'inespéré." Donnons-nous donc les outils de l'espoir.
Marc de Smedt
Les outils de l'espoir sont ce qui donne un sens à notre vie. Comme le propose Goethe dans les "Années d'apprentissage" de William Meister, "il nous est impossible de vivre une vie qui n'aurait aucun sens. C'est donc à nous-mêmes de résoudre intérieurement cette question cruciale en trouvant une direction à notre existence." Bertrand Vergely convoque des philosophes, écrivains, des poètes et des mystiques pour nous éclairer. Il en dégage sept règles communes : la vie comme un art, comme passion, comme présence, comme attention, comme ascèse, comme sagesse et la vie comme douceur.
Voilà l'espoir retrouvé et comme le dit Bertrand Vergely : "Cette question (du sens de la vie) ne nous importe-t-elle pas au plus haut point, parce que se la poser, c'est poser la question même de la vie ?"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pour laisser un commentaire, entrez un profil : avec votre compte Google si vous en avez un, ou en anonyme ou encore avec un nom, le vôtre ou un pseudonyme.
Je lis les commentaires avant publication pour éviter les messages "toxiques" ou sans rapport avec notre association.
Merci d'avance de donner votre avis ou de partager avec nous vos idées ou découvertes.