dimanche 3 novembre 2019

L'ego n'est pas notre ami



Voici un livre éclairant sur l'ego et ses artifices, sur les moyens que nous avons pour le faire taire en nous et entrer véritablement en relation.
Beaucoup de livres ont été écrits sur le sujet, beaucoup de chemins spirituels nous y invitent, et souvent ne nous permettent pas d'avancer car trop théoriques ou trop éloignés de nos vies.
Avec "Moins d'ego, plus de joie, un chemin de liberté" de Christophe Massin, nous allons vraiment découvrir comment débusquer l'ego dans chaque recoin de notre vie, puis comment se laisser gagner par ce qu'il nous cache et découvrir que nous ne sommes rien, ce qui nous donne une immense liberté.
Il ne nous propose pas de remède miracle, mais d'être attentionné à nos émotions et à ce qu'elles cachent tout au long de notre vie pour ne pas se laisser guider par cette personnalité que nous avons construite depuis notre naissance et même avant.



Deux exemples des difficultés que pose l'ego, en occident et en orient :

« Le moi est haïssable. […] En un mot, le moi a deux qualités. Il est injuste en soi en ce qu’il se fait centre de tout ; il est incommode aux autres en ce qu’il les veut asservir, car chaque moi est l’ennemi et voudrait être le tyran de tous les autres. » Blaise Pascal

"L’attachement à l'existence de l'ego considéré comme une entité unique et autonome est fondamentalement dysfonctionnel, car il est en porte-à-faux avec la réalité. Fondé sur une erreur, il est constamment menacé par la réalité, ce qui entretient en nous un profond sentiment d’insécurité. Conscient de sa vulnérabilité, l’ego tente par tous les moyens de se protéger et de se renforcer, éprouvant de l’aversion pour tout ce qui le menace et de l’attirance pour tout ce qui le sustente. De ces pulsions d’attraction et de répulsion naissent une foule d’émotions conflictuelles.
En vérité, nous ne sommes pas cet ego, nous ne sommes pas cette colère, nous ne sommes pas ce désespoir. Notre niveau d’expérience le plus fondamental est celui de la conscience pure, cette qualité première de la conscience et qui est le fondement de toute expérience, de toute émotion, de tout raisonnement, de tout concept, et de toute construction mentale, l’ego y compris."Matthieu Ricard


"La plupart des traditions spirituelles désignent en effet l’ego comme le responsable de l’insatisfaction qui ronge les humains. Pour elles, il est l’origine de la souffrance et des conflits. C’est l’obstacle au bonheur, à la liberté et à l’harmonie. Le seul remède envisagé est tout simplement sa disparition : le vieil homme doit mourir pour laisser la place à l’homme nouveau. Les spiritualités orientales ajoutent à cela que perdre l’ego coûte bien moins que nous ne l’imaginons, car il n’est qu’une illusion dont on peut se défaire sans effusion de sang !

Il est la source de notre malheur parce qu’il crée la séparation, cause de toutes les souffrances. Il ramène tout à lui, voit la réalité déformée à travers son prisme, exige que le monde se plie à ses désirs, poursuit obstinément son intérêt au détriment de son entourage. Et, comble, c’est un fantoche, un imposteur qui prétend être qui je suis, alors qu’il n’a aucune existence propre. Une pure fantasmagorie qui pourtant s’arroge de diriger ma vie et qui s’attribue mes actes ! Pour parachever le tableau, il est prétentieux, de mauvaise foi, capricieux et infantile, infatué de son importance. Si, avec tout cela, on n’a pas compris qu’il est le potentat à abattre…"Christophe Massin

Christophe Massin est psychiatre-psychothérapeute. Son cheminement personnel l'a amené à rencontrer Arnaud Desjardins en 1974 et, à travers lui, l'enseignement de Swâmi Prajnânpad et la sagesse traditionnelle de l'Orient. Il a pu ainsi approcher des grandes figures spirituelles comme Ma Anandamayi et comme les maîtres bouddhistes tibétains en exil.
Depuis 35 ans, il accompagne en thérapie des personnes dans une démarche d'évolution, et le coeur de son travail réside dans l'acceptation émotionnelle.
Dans le cadre de séminaires et de retraites, il participe également à la transmission de l'enseignement de Swâmi Prajnânpad, dont la pratique centrale est fondée sur l'acceptation de ce qui est.
Il a écrit plusieurs livres dont "Souffrir ou aimer" dans lequel il détaillait déjà ce chemin : "Accepter nous réconcilie avec nous-mêmes, avec notre vie telle qu'elle est. Cela nous conduit à la paix intérieure et nous permet une action libre." L'auteur nous parle aussi de sa propre expérience ce qui donne un aspect vivant à son travail.



Ce livre nous conduit pas à pas vers cette acceptation et nous explique "comment chacun de nous peut passer de l’individu qui vit enfermé dans son monde à la personne qui sait entrer en relation et s’ouvrir à ce qui l’entoure. Tout en présentant des points communs avec une psychothérapie, ce processus, par ses spécificités, prépare en profondeur une révolution bien plus radicale : dans la voie de Swâmi Prajnânpad, alors que tant de soin est pris à redresser l’ego, simultanément, on le mine dans ses fondements en dévoilant ses prétentions et ses stratégies. Ce château de cartes bâti depuis l’enfance, j’ai découvert qu’il ne reposait sur aucune fondation solide. Il n’est qu’inconsistance et précarité, du vent ! La perspective est bouleversée. Moi qui croyais, à travers cette démarche, que j’allais enfin devenir quelqu’un (de remarquable, bien sûr !), j’ai découvert avec stupeur qu’il n’y a personne…"



Terminons avec François Cheng et la beauté :
"L'instant exige de nous que nous soyons dans une posture d'accueil et d'attente non seulement pour accueillir ce qui advient comme beauté mais aussi pour entendre cette basse continue qui résonne en nous-mêmes." François Cheng

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