Chaque été, depuis quelque temps, je rencontre Rainer Maria Rilke sur ma route, le poète autrichien dont les poèmes et les lettres ont marqué le début du XXe siècle.
C'est un poème qui me touche, un vers qui m'accompagne, des phrases qui viennent me parler.
Cette année, j'ai rencontré par deux fois ce poème extrait du Livre des images, et j'ai ressenti la même émotion à sa lecture, la même force dans les mots. Le voici donc, tel que je l'ai découvert :
Ouverture
Qui que tu sois, le soir sors,
sors de ta chambre où tout est connu ;
ta maison, c’est la dernière avant l’étendue,
qui que tu sois.
Avec tes yeux qui fatigués peinent
à se délivrer de l’usure du seuil,
tu lèves un arbre noir, lentement, à peine,
et le plantes devant le ciel : svelte, seul.
Et tu as fait le monde. Et il est grand,
pareil à un mot qui mûrit encore dans le silence.
Et comme ta volonté comprend son sens,
tes yeux de lui se détachent tendrement…
Rainer Maria Rilke, Le Livre des images
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