Nous partons aujourd'hui explorer le ciel avec deux poètes et deux visions bien différentes du monde !
Omar Khayyam est un savant qui vivait en Iran au XIe siècle. Je dis savant parce qu'il était tout à la fois philosophe, poète, mathématicien et astronome.
C'est le poète que j'honore ici avec ses quatrains auxquels son nom est associé, qui nous parlent de la vie, des femmes et du vin. Cela lui valut quelques problèmes avec les religieux de l'époque !
Avec lui, nous partons dans l'espace avec sa poésie un peu désabusée.
Le vaste monde : un grain de poussière dans l'espace
Toute la science des hommes : des mots
Les peuples, les bêtes et les fleurs des sept climats : des ombres
Le résultat de ta méditation : rien
Si je pouvais être le maître, comme Dieu,
Je saurais démonter le ciel au beau milieu.
Et je ferais alors, au milieu des étoiles,
Un autre ciel, où l'homme atteindrait tous ses voeux.
C'est à cause du Ciel que mon coeur est farouche.
C'est Lui qui déchirera mon bonheur en lambeaux.
L'air qu'il souffle sur moi m'est le feu d'un flambeau
Et l'eau a pris un goût de terre dans ma bouche.
Nous sommes des jouets entre les mains du Ciel
Qui nous déplace comme Il veut : c'est notre maître.
Au jeu d'échec, nous sommes des pions éternels
Qui tombent un à un tout au fond du non-être.
Cette céleste Roue à nos yeux suspendue
Est lanterne magique étonnant notre vue.
Du milieu, le soleil éclair la lanterne,
Et nous tournons autour, images éperdues.
De la ronde éternelle, arrivée et départ,
Le début et la fin échappent au regard.
D'où venons-nous, où allons-nous? Jamais personne
N'a dit la vérité là-dessus nulle part.
Omar Khayyâm - Les chants d'Omar Khayyâm
Avec Baudelaire, nous nous élevons aussi vers le ciel mais pour échapper au monde et finalement mieux le comprendre en y retournant :
Omar Khayyam est un savant qui vivait en Iran au XIe siècle. Je dis savant parce qu'il était tout à la fois philosophe, poète, mathématicien et astronome.
C'est le poète que j'honore ici avec ses quatrains auxquels son nom est associé, qui nous parlent de la vie, des femmes et du vin. Cela lui valut quelques problèmes avec les religieux de l'époque !
Avec lui, nous partons dans l'espace avec sa poésie un peu désabusée.
Le vaste monde : un grain de poussière dans l'espace
Toute la science des hommes : des mots
Les peuples, les bêtes et les fleurs des sept climats : des ombres
Le résultat de ta méditation : rien
Si je pouvais être le maître, comme Dieu,
Je saurais démonter le ciel au beau milieu.
Et je ferais alors, au milieu des étoiles,
Un autre ciel, où l'homme atteindrait tous ses voeux.
C'est à cause du Ciel que mon coeur est farouche.
C'est Lui qui déchirera mon bonheur en lambeaux.
L'air qu'il souffle sur moi m'est le feu d'un flambeau
Et l'eau a pris un goût de terre dans ma bouche.
Nous sommes des jouets entre les mains du Ciel
Qui nous déplace comme Il veut : c'est notre maître.
Au jeu d'échec, nous sommes des pions éternels
Qui tombent un à un tout au fond du non-être.
Cette céleste Roue à nos yeux suspendue
Est lanterne magique étonnant notre vue.
Du milieu, le soleil éclair la lanterne,
Et nous tournons autour, images éperdues.
De la ronde éternelle, arrivée et départ,
Le début et la fin échappent au regard.
D'où venons-nous, où allons-nous? Jamais personne
N'a dit la vérité là-dessus nulle part.
Omar Khayyâm - Les chants d'Omar Khayyâm
Élévation
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les ésthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gayement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
Charles Baudelaire
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les ésthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gayement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
Charles Baudelaire
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