dimanche 15 mars 2020

Résilience



Pour parler de ce qui nous occupe actuellement avec un regard tourné vers l'avenir, voici quelques citations.
D'abord, Boris Cyrulnik nous définit la résilience :

"On s'est toujours émerveillé devant ces enfants qui ont su triompher d'épreuves immenses et se faire une vie d'homme, malgré tout. Le malheur n'est jamais pur, pas plus que le bonheur. Un mot permet d'organiser notre manière de comprendre le mystère de ceux qui s'en sont sortis. C'est celui de résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit de l'adversité. En comprenant cela, nous changerons notre regard sur le malheur et, malgré la souffrance, nous chercherons la merveille."
Boris Cyrulnik



Puis ce message que nous avons reçu, ces jours-ci dans nos boîtes mail et qui nous parle de la signification de ce qui se passe actuellement :

Par Raffaele MORELLI, psychiatre et psychothérapeute italien.

« Je crois que le cosmos a sa façon de rééquilibrer les choses et ses lois, quand celles-ci viennent à être trop bouleversées. Le moment que nous vivons, plein d’anomalies et de paradoxes, fait réfléchir…
Dans une phase où le changement climatique, causé par les désastres environnementaux, a atteint des niveaux inquiétants.
D’abord la Chine, puis tant d’autres pays, sont contraints au blocage ; l’économie s’écroule, mais la pollution diminue de manière considérable.  L’air s’améliore ; on utilise un masque, mais on respire…
Dans un moment historique où, partout dans le monde, se réactivent certaines idéologies et politiques discriminatoires, rappelant avec force un passé mesquin, un virus arrive, qui nous fait expérimenter que, en un instant, nous pouvons nous aussi devenir les discriminés, les ségrégués, ceux qu’on bloquent aux frontières, qui amènent les maladies.
Même si nous n’y sommes pour rien. Même si nous sommes blancs, occidentaux, et que nous voyageons en première classe (= complexe de toute puissance).
Dans une société fondée sur la productivité et la consommation, dans laquelle nous courons tous 14 heures par jour après on ne sait pas bien pourquoi, sans samedi ni dimanche, sans plus de pause dans le calendrier, tout à coup, le «stop» arrive.  Tous à l’arrêt, à la maison, pendant des jours et des jours.  À faire le compte d’un temps dont nous avons perdu la valeur, dès qu’il n’est plus mesurable en argent, en profit.  Sait-on seulement encore quoi en faire ?
Dans une période où l’éducation de nos propres enfants, par la force des choses, est souvent déléguée à des figures et institutions diverses, le virus ferme les écoles et nous oblige à trouver des solutions alternatives, à réunir les mamans et les papas avec leurs propres enfants.
Il nous oblige à refaire une "famille".

Dans une dimension où les relations, la communication, la sociabilité, se jouent essentiellement dans ce non-espace du virtuel des réseaux sociaux, nous donnant l’illusion de la proximité, le virus nous enlève la proximité, celle qui est bien réelle : personne ne doit se toucher, pas de baisers, pas d’embrassades, de la distance, dans le froid du non-contact.
Depuis quand avons-nous pris pour acquis ces gestes et leur signification ?

Dans un climat social où penser à soi est devenu la règle, le virus nous envoie un message clair : la seule manière de nous en sortir, c’est la réciprocité, le sens de l’appartenance, la communauté, se sentir faire partie de quelque chose de plus grand, dont il faut prendre soin, et qui peut prendre soin de nous.
La responsabilité partagée, sentir que de nos actions dépendent, non pas seulement notre propre sort, mais le  sort des autres, de tous ceux qui nous entourent. Et que nous dépendons d’eux.
Alors, si nous arrêtons la "chasse aux sorcières", de nous demander à qui la faute et pourquoi tout ça est arrivé, pour nous interroger plutôt sur ce que nous pouvons apprendre, je crois que nous avons tous beaucoup de matière à réflexion et à agir.
Parce qu’avec le cosmos et ses lois, de manière évidente, nous avons une dette excessive.
Il nous le rappelle au prix fort, avec un virus."




"Ce qui fait la nuit en nous peut laisser en nous les étoiles."
Victor Hugo (Quatre-vingt treize)

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